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1 - Organigramme Equipe d'Egyptologie Anatomique
·
Michel
Billard : Dr.en médecine / Dr.en Sciences
·
Colline
Brassard : Dr.en médecine
vétérinaire
·
Annie
Perraud
: Dr. en Egyptologie
·
Raoul
Perrot : Dr.en Sciences / Dr.en Biologie Humaine
2 - Le laboratoire d'Anthropologie de Lyon
et l'étude des Momies
égyptiennes
2.1 -
Momies égyptiennes humaines
Dès
1977 avait été mise sur pied, dans le cadre du laboratoire, une équipe de
recherches comprenant des étudiants du Troisième Cycle en préparation du DERBH
d’Anatomie. Le thème de ces recherches était l’étude des collections
d’Egyptologie du Musée Guimet de Lyon (Conservateur du Musée : Professeur L.
David) sous l’angle de l’anthropologie et de la paléopathologie. Il est bon de rappeler
que c’est à des Lyonnais que l’on doit, au siècle dernier, les premières études
scientifiques françaises sur des momies égyptiennes. A l’étranger, citons deux
auteurs anglo - saxons : T. Greenhill [7]
et T. Pettigrew [16]
.
En
1899, en effet, le Doyen Lortet [17], qui poursuivait des
travaux anthropologiques dans la vallée de Biban Eolouk ( près de Thèbes ),
découvrit le tombeau inviolé du prince Maherpa ( vivant sous le règne de
Aménophis III ). Cette tombe contenait, entre autres éléments, huit grandes jarres
bouchées avec soins et renfermant le fameux natron, dont le Professeur
Hugounenq, de Lyon, devait, pour la première fois, en faire une analyse
détaillée [6].
Au XXème
siècle, par contre, Lyon se désintéresse totalement de l’anthropologie
égyptienne et il nous a paru qu’il y avait là un vide à combler. Les contacts
fréquents que nous avons eu avec nos collègues étrangers (en particulier américains,
dans le cadre de la Paléopathology Association, de Détroit, et italiens, de
Turin où le Musée d’Egyptologie, vient au point de vue importance,
immédiatement après celui du Caire ) nous ont renforcé dans cette idée.
Dans
un premier temps, l'examen s'est limité à une série de 30 têtes momifiées
isolées ( provenant de la Haute Egypte et s’étendant chronologiquement de la
Xlème Dynastie à l’Epoque Ptolémaïque ) [5-8-9-10-18].
L’examen
radiographique (on sait que dès le début, l’étude scientifique des momies a
profité de la découverte des RX par Roentgen, en 1895 ) a été réalisé dans le
service de radiologie centrale de l’Hôpital Jules Courmont. Chaque tête isolée
a été stabilisée au moyen d’un halo, avant d’être radiographiée sous trois
incidences : face standard, profil standard, incidence de Hirtz. La tension,
l’intensité et le temps d’exposition au rayonnement ont du être adaptés à
chaque crâne, en raison des densités osseuses différentes. Cependant, nous nous
sommes rapidement rendu compte que, si la radiographie donnait une bonne
interprétation de l’os, il n’en était pas de même du contenu de la cavité
crânienne. Logiquement s'imposait alors l’étude tomodensitométrique [1].
Ce
sont les Américains, qui ont eu les premiers l’idée d’utiliser cette technique
nouvelle en égyptologie. En 1976, P. Lewin et R. Nash, étudiaient ainsi le
cerveau de Nakht, jeune égyptien de 14 ans, mort il y a 3.000 ans. En 1977, ils
étendaient l’examen par scanner, à l’ensemble d’une momie encore contenue dans
son carton.
Rappelons,
très brièvement, ce qu’est la tomodensitométrie et ses avantages par rapport à
la radiographie et la tomographie classiques. La tomodensitométrie repose
également sur les propriétés d’absorption des RX par la matière mais, ici, la
source de rayonnement X est un fin pinceau localisé. Le détecteur n’est plus un
film mais un ensemble de photodétecteurs avec système d’amplification. Ces deux
éléments sont animés d’un mouvement circulaire autour de l’objet et l’on
effectue la prise de nombreuses mesures, dont les différents axes du plan de
coupe. Les informations sont transmises à un ordinateur, qui calcule la valeur
du coefficient d’atténuation de chaque volume élémentaire de la coupe
effectuée. Ces valeurs sont ensuite transcrites sur l’écran de télévision du
système de visualisation. Chaque valeur du coefficient d’atténuation ( établi
d'après l’échelle de Houndsfield qui va de - 1000, valeur de
l’atténuation dans l’air, à + 1000, valeur de l’atténuation dans l’os, en
passant par 0, valeur correspondant à l’eau ) est représenté sous la forme d’un
point dont la tonalité va du blanc au noir : chaque point représente un des
volumes élémentaires de la coupe. La juxtaposition de tous ces points
correspondant chacun à un volume élémentaire, réalise l’image de la coupe
effectuée .
Sur
le plan pratique, l’examen au scanner, a été effectué dans les services de
radiologie de l’Hôpital neurologique de Lyon et dans ceux de l’ Hôpital Edouard
- Herriot, en dehors des heures de service. Il faut préciser que seuls ont été
soumis à l’examen tomodensitométrique, les crânes pour lesquels la radiographie
était insuffisante.
Différentes vues au scanner
de la tête d'une des momies ( B 32) de la collection d'Egyptologie du Musée
Guimet de Lyon. Cliché Hôpital Neurologique de Lyon. |
Ce sont ces
dernières qui nous paraissent les plus intéressantes à détailler ici [8 - 9].
On sait que
le procédé de momification comportait des étapes pouvant léser certaines
parties du crâne, lors de l’extraction du cerveau. Le plus souvent, le cerveau
était enlevé par voie nasale, avec ,de longs crochets, ce qui entrainait des lésions
de la cloison nasale et de l’ethmoïde . Une fois l’ablation du cerveau réalisée, il fallait
combler le vide. Ce comblement n’apparaît, semble - t - il, qu’à partir de
la XVlème Dynastie. Il était réalisé avec des linges imprégnés de résine ou de
la résine chaude durcissant au refroidissement. Ces trois critères de l’acte
de momification ont donc été recherchés systématiquement :
·
lésions des fosses
nasales ( 5 cas )
·
lésions de l’ethmoide ( 10 cas )
·
présence de corps
étrangers intra - crâniens ( 18 cas ).
Sur les 31 momies
retenues, 10 ont donc certainement fait l’objet d’une ablation du cerveau par
les fosses nasales et l’étage antérieur. 6 momies ne présentent ni lésions, ni
corps étrangers et ont donc du perdre leur cerveau naturellement.
La lésion du sinus
sphénoïdal ou de la selle turcique, associée à une lésion des cloisons nasales
n’a jamais été retrouvée, prouvant que le trajet des crochets décérébrateurs,
passait en avant du corps du sphénoïde. Depuis ces dates plus aucune recherche n'a été réalisée sur ce
matériel humain momifié.
C'est seulement, en
2009, avec l'arrivée d'Annie Perraud [ancienne étudiante du laboratoire et rattachée depuis en tant
que chercheure-enseigante associée dans le domaine de l'anthropologie et de la
paléopathologie des momies égyptiennes], engagée depuis de nombreuses
années dans des études histologiques
et biologiques appliquées aux momies égyptiennes [11], que notre laboratoire lui propose d'enrichir les
examens précédemment réalisés.
Cette
nouvelle étude concernant les 31 têtes de momies provenant de la Collection d'Egyptologie du
Musée des Confluences (ex Musée Guimet) de Lyon., est
publiée en ligne en 2012 [12] : elle insiste
sur les pratiques de momification dont avaient pu bénéficier les défunts et, en
particulier, sur l'analyse chromatographique des baumes.
En 2013, Annie
Perraud soutient un Doctorat en Égyptologie (mention très honorable), à
Montpellier, basé sur la "Connaissance et représentations du cerveau en
Égypte ancienne" [13]
En 2017 elle s'intéresse à une" momie Saïte, de la Nécropole d’Oxyrhynchos" : l'étude
est publiée sur le site du laboratoire [14]
2.2 - Momies égyptiennes animales
En 2012 Colline Brassard est étudiante dans le Master
Recherche biomédicale / Unité d'Enseignement "Anthropologie,
Ethnologie et Sociologie de la Santé" dont le laboratoire a la
responsabilité. Sous la direction de Raoul Perrot elle consacre son mémoire
bibliographique à " la place du chat dans le
monde égyptien antique".
En 2013 son mémoire jugé excellent par le jury est publié sur le site internet du laboratoire [2]
Les années suivantes elle
prépare sa thèse de médecine vétérinaire , centrée cette fois sur " le
chien en Egypte Ancienne". Dans ce long travail est elle encadrée par
5 enseignants-chercheurs dont Raoul Perrot.
Elle soutient sa thèse à Lyon en 2017 [3]
En 2018, en collaboration avec Raoul Perrot,
elle met ligne sur le site du laboratoire un article consacré
à la partie bibliographique de sa thèse [4]
Le 4 Octobre 2018 elle
reçoit le Prix de Thèse VetAgroSup 2018 de l'AVF qui lui est
attribué "pour la qualité scientifique de sa thèse et pour l'importance
de son travail personnel"
2.3 - L' Equipe d'Egyptologie
Anatomique Animale et Humaine (E2A2H)
Au sein de
l'Equipe (qui est donc le prolongement actuel de celle créée en 1977) on trouve
logiquement les deux orientations : égyptologie anatomique
humaine /égyptologie anatomique animale.
2.3.1 - Momies Humaines
·
Equipe : Michel Billard
/ Annie Perraud / Raoul Perrot
·
Responsable : Annie Perraud,[http://archimede.cnrs.fr/index.php/annuaire?id=622] Dr.en Egyptologie, Équipe Égypte Nilotique et Méditerranéenne ,
UMR 5140 : Archéologie des Sociétés Méditerranéennes / Coordinatrice du projet Human
Egyptian LYon COnfluences Mummies (HELYCOM), Mourir
pour renaître. LabEx Archimède : "Investissement
d’Avenir" ANR-11-LABX-0032-01, porté par l'Université Paul-Valéry
(Montpellier 3), consistant dans l'étude des momies égyptiennes humaines du Centre
de Conservation et d'Etude des Collections (CCEC) du Musée des Confluences de
Lyon ( 13A, Rue Bancel - 69007 Lyon ). .
·
Activités :
o Egyptologie : Annie Perraud
o Anthropologie, odontologie et paléopathologie : Michel
Billard, / Annie Perraud / Raoul Perrot,
o Examen radiologique (avec la participation du Dr. Roger Lichtenberg, médecin
radiologue)
o Reconstitution faciale : Raoul Perrot [15 : travail hors CCEC]
o Dernière publication ( novembre 2018) : Annie Perraud, Michel Billard
et Raoul Perrot (en collaboration avec Roger Lichtenberg et Cathy
Vieillescazes) publient un article dans le volume 20 de PALEOBIOS : ce
travail pluridisciplinaire s'intéresse au crâne d’une jeune femme, découvert
sur la nécropole égyptienne prédynastique de Rôda par Lortet et ayant fait
l’objet de nombreuses polémiques entre scientifiques, au début du XXe siècle.
Après une étude anthropologique détaillée sont rassemblés divers documents
générés par l'interprétation des lésions osseuses (prises initialement comme
étant syphilitiques) permettant de tenter une démarche diagnostique à la
lumière des connaissance actuelles (Avancées scientifiques
modernes, à la lumière des données actuelles de la démarche diagnostique
en paléopathologie, sur un crâne
égyptien prédynastique de Rôda , conservé au Musée
des Confluences de Lyon (sous le numéro 30000368) et ayant fait
l'objet d'une grave polémique entre Charles-Louis
Lortet et Ernest Chantre au début du XX° siècle )
[PDF / html]
2.3.2 - Momies Animales
·
Equipe : Colline
Brassard / Raoul Perrot
·
Responsable : Colline BRASSARD, Dr.vétérinaire biologiste ( Prix de thèse 2018)/ Doctorante UMR 7209 Archéozoologie et UMR 7179 / Mécanismes
adaptatifs et évolution / Muséum national d'Histoire naturelle de Paris
/http://mecadev.cnrs.fr/index.php?post/brassard-colline
·
Activités :
o Etude archéozoologique des momies de chat et de chien
: leur place dans le panthéon égyptien
o Sur une proposition de Mme le Dr. Stéphanie Porcier
(coordinatrice du projet MAHES : Momies Animales et Humaines Egyptiennes dans
le cadre du Musée des Confluences de Lyon): étude des crânes de
chiens momifiés (à l'état de squelettes) du CCEC du Musée des Confluences.
Travail commencé l'été 2017 = les résultats devraient être présentés en janvier
2019 au Caire lors du symposium ISAE-BAE.
o Ostéo-Anatomie normale et paléopathologique : Raoul Perrot
[1] Bascoulergue ( Y. ) et Mayer ( B.), 1981.Etude tomodensitométrique des momies.Mémoire pour l'AEA
d'Anatomie ( mention Paléontologie humaine et Paléopathologie ), Lyon.
[2] Brassard C., 2013. Anthropozoologie du
chat en Egypte ancienne :Etude de la place du chat dans le monde égyptien
antique, de sa relation avec l’Homme et apport de l’Histoire de sa
momification. Mémoire bibliographique (Master Recherche biomédicale / Unité
d'Enseignement « Anthropologie, Ethnologie et Sociologie de la Santé »),
Lyon. [PDF]
[3] Brassard C., 2017. Le chien en Egyte
Ancienne : Approche archéozoologique et apports de la craniologie.
Application à une série de chiens momifiés (El-Deir) et comparaison avec des
chines actuels et anciens (Kerma). Thèse de médecine vétérinaire, Lyon.
[4] Brassard C., 2018. Le chien en Egypte ancienne :
approche archéozoologique et apports de la craniologie /
Paleobios, vol.20 [PDF /html ]
[5] Cadi (P.O.), 1981.L’utilisation des techniques modernes de laboratoire dans
l’étude des restes anciens momifiés. Mémoire pour l'AEA d'Anatomie (mention
Paléontologie humaine et Paléopathologie ), Lyon.
[6] Enselme ( J.),1969. Le
Musée d’Histoire de la Médecine de Lyon.
[7] Greenhill ( T.), 1705. The art of embalming, Londres.
[8] Herzberg (G.), 1981.Etude paléopathologique de crânes égyptiens momifiés du
Museum d’Histoire Naturelle de Lyon. DERBH, Anatomie ( mention
Paléontologie humaine et paléopathologie ), Lyon.
[9] Herzberg (G) et Perrot (R), 1983.
Paléopathologie de 31 crânes égyptiens momifiés du museum d’Histoire naturelle
de Lyon , Paléobios, vol. 1, n° 1-2, p. 91-108. [PDF]
[10] Herzberg (G.) et Van Haecke (P.), 1979.Paléopathologie des momies, Revue générale.Mémoires
pour 1’A.E.A. d’Anatomie(mention Paléontologie humaine et Paléopathologie),
Lyon.
[11] Perraud
A., 2001. Les études histologiques et biologiques appliquées aux momies
égyptiennes et l’analyse chromatographique des baumes de momification. Étude
complémentaire d’un cas, Mémoire présenté en vue de l’obtention du D.E.A.
Civilisations de l’Antiquité et du Moyen-Âge, option Études orientales,
université Paul Valéry – Montpellier III.
[12] Perraud A.,
2012. Etude complémentaire
de 31 têtes de momies provenant de la Collection d'Egyptologie du Musée des
Confluences (ex Musée Guimet) de Lyon. Paleobios, vol.17 [PDF / html]
[13] Perraud A., 2013. Connaissance et
représentations du cerveau en Égypte ancienne : évolution des pratiques
funéraires et des connaissances médicales. Doctorat en Égyptologie, Institut
d’Égyptologie François Daumas, Université Paul Valéry, Montpellier 3.
[14 ] Perraud A., 2017. À la découverte d’une momie Saïte, Nécropole Haute
d’Oxyrhynchos – Moyenne Egypte Paleobios 19 [PDF]
[15] Perrot R. , Marchal
A., Jean-Noël Vignal J-N et Francis Janot F., 2011. Reconstitution faciale
de l'occupante II T40 de la nécropole de Sedeinga , L'Information Dentaire, N° 15
[PDF]
[16] Pettigrew ( T.), 1834. History of Egyptian mummies, Londres.
[17] Rabolt (M-C), 2013. Louis
Lortet (1836-1909), un médecin naturaliste en Orient. Thèse, Lyon.
[18] Van Haecke (P..), 1981.Etude anthropologique de crânes égyptiens momifiés du
Museum d’Histoire Naturelle de Lyon. DERBH, Anatomie ( mention
Paléontologie humaine et paléopathologie ), Lyon.
Page mise à jour le 28 février 2022