PALEOBIOS ,13 / 2004 / Lyon-France ISSN 0294-12 / L'inconnu du linceul de Turin : la médecine légale au secours des historiens.

L'inconnu du linceul de Turin : la médecine légale au secours des historiens.*

Nicolas Marchand(1) et Anne Pinault-Manin(2)(3)

* : Travail effectué par le premier Auteur, sous la direction du second, en tant que Mémoire bibliographique, dans le cadre du CSBM Anthropologie, Ethnologie et Sociologie de la Santé (année 2003-2004).

1 :  3 Quai Fulchiron 69005 Lyon France.

2 : Secrétaire de l'Association G.E.R.R.A.L.T ( groupe d’études et de recherches Rhône - Alpes sur le linceul de Turin ) Département de médecine expérimentale, Unité INSERM U480, Domaine Rockefeller, 8 ,Avenue Rockefeller 69373 Lyon cedex 08.

3 : Membre de l'Equipe d’identification médico-légale: Département de Biologie Humaine, Laboratoire d’Anthropologie Anatomique et de Paléopathologie UCB Lyon 1, 8 avenue Rockefeller 69373 Lyon CEDEX 08 France.

Résumé

Le Linceul de Turin est un tissu mortuaire qui présente l’image d’une double silhouette humaine. C’est dans cette image que réside le mystère du Linceul. Ses propriétés physiques caractéristiques font qu’il est impossible pour quiconque de le reproduire.L’homme représenté semble être le Christ, sans pour autant que l’on dispose d’indices irréfutablesLes études scientifiques et historiques, menées depuis le début du XXème siècle tentent de percer le mystère du Linceul afin de révéler l’identité du supplicié qu’il a contenu et la méthode de formation de son image.L’analyse médicolégale de l’image, entreprise par de nombreux médecins, assure une argumentation plus détaillée des différentes hypothèses, et permet de répondre à certaines interrogations quant aux supplices endurés par l’Inconnu du Linceul.

Mots – clés : Linceul de Turin – Saint Suaire – Sindonologie - Jésus Christ – Supplices - Crucifixion

Abstract

The shroud of Turin is a mortuary fabric showing the image of a double human silhouette. The mystery of the shroud lies in this image.

- because of its typical physical properties, nobody can reproduce this image

- although the man who is represented seems to be Jesus Christ, there is no irrefutable evidence of it

Scientific and historical studies, led since the beginning of the twentieth century, try to solve the mystery of the shroud, that is to reveal, firstly, the identity of the victim of torture wrapped in the shroud and, secondly, the method used to form the image.

The medicolegal analysis of the image, undertaken by several physicians, gives a more detailed explanation of the different hypotheses and allows to answer some questions about the torments inflicted on the Stranger of the shroud.

Keywords : Shroud of Turin – Holy shroud – Sindonology – Jesus Christ – Torments – Crucifixion

1. Introduction

Le Linceul de Turin, appelé également Saint Suaire ou Sindon, est un tissu mortuaire sur lequel on distingue la double silhouette d’un corps allongé et meurtri.

Considéré comme l’une des reliques les plus importantes de la religion catholique, ce Linceul, conservé actuellement à Turin à l’abri des regards, aurait reçu le corps du Christ à sa descente de la croix.

Depuis près de cent ans, le Linceul est devenu un objet d’étude de premier intérêt pour les scientifiques. Les hypothèses, nombreuses et passionnantes, qui tentent d’expliquer la nature de l’image sont à l’origine d’un terrain de recherche extraordinaire pour les scientifiques et les historiens.

Celui que l’on surnomme « le tissu le plus célèbre du monde » n’a pas encore livré tous ses secrets. S’agit-il de la Sainte Représentation du Christ, comme certains l’entendent ? Il semble que l’approche médicolégale dans l’analyse de l’image, suggérée dès le début du vingtième siècle, porte aujourd’hui ses fruits. En effet, les progrès réalisés dernièrement dans cette spécialité de la médecine permettent une approche informative du linceul.

En mettant en relation les éléments historiques et anatomopathologiques dont nous disposons, afin de présenter des éléments fiables dans l’étude de l’identité de l’homme du linceul, nous allons tenter de répondre de manière objective à la question suivante : quelle est l’identité du mort du Linceul, et en particulier, peut-il s’agir du Christ ?

 

2. Le tissu du Linceul de Turin

Le Linceul de Turin est un tissu de 4,36 mètres le long pour 1,10 mètres de large, soit huit coudées sur deux. La coudée est une unité de mesure juive égale à 55cm. Plusieurs auteurs notent qu’il est étonnant de retrouver un nombre entier de coudées alors que cette unité de mesure fut abandonnée après les premiers siècles. Il y a en réalité deux morceaux de tissu : l’un représentant 92% de la surface, et dont les dimensions sont 4,35m. x 1,00m. ; l’autre est une bande latérale cousue ajoutée au linceul. Cette bande ajoutée semble en fait avoir été prélevée au tissu d’origine puis recousue à ce dernier, de manière à ce que la double silhouette tête à tête visible sur le Linceul y soit de nouveau parfaitement centrée.

Le tissu du Linceul est du lin tissé en sergé, à chevrons 3/1, c’est-à-dire que le fil passe trois fois sous la trame pour un seul passage par-dessus. Le fil présente une torsion contraire à celle obtenue naturellement après séchage ; ceci est dû à une technique particulière de filage à deux fuseaux. On obtient ainsi une disposition en Z des fils. Des spécialistes des tissus anciens, tels que le lyonnais Gabriel Vial, ont certifié qu’il s’agit là d’un tissu rare, dont l’usage comme linceul funéraire est troublant. Les hypothèses sont :

  • ce tissu a recueilli le corps d’un homme illustre, et la richesse du tissu témoigne de la reconnaissance de certains,
  • l’embaumement du mort a été précipité et l’on a pris le premier tissu que l’on trouvait sur place, pouvant être par exemple un tissu destiné à l’habillement,
  • le choix d’un tel tissu est le fruit du hasard.

A l’œil nu, on distingue également des traces de brûlures et de pliures. Les brûlures semblent provenir de deux incendies différents qui auraient endommagé le tissu en laissant des marques caractéristiques. L’incendie de Chambéry, en 1532, a causé huit trouées symétriques. Un premier incendie, antérieur à celui de Chambéry mais non daté, aurait laissé quatre trouées symétriques « en L ».

 

3. Données historiques

 

3.1. L’histoire officielle du Linceul

Actuellement, les historiens s’accordent sur la date de 1357 comme étant celle de la première apparition avérée du Linceul, dans la collégiale de Lirey, près de Troyes. Depuis, il n’y a aucune interruption dans l’histoire du Suaire : on sait exactement tout sur les lieux de ses séjours et leurs durées.

Entre 1357 et 1578, le Saint Suaire parcourt la France. Il fait l’objet de nombreuses expositions publiques aux fidèles, ou ostensions, en particulier dans la moitié Est de la France, Doubs et Savoie. En 1454, il devient propriété de la maison de Savoie. Le duc fait bâtir une chapelle à Chambéry dans laquelle le Linceul, pourtant protégé des expositions répétées a subi de nombreuses dégradations : en 1532, un incendie éclate dans la Sainte Chapelle, une goutte d’argent fondu provenant du reliquaire brûle un coin du drap plié et cause huit trouées symétriques. L’eau utilisée pour éteindre l’incendie laisse des larges auréoles symétriques sur toute l’étendue du linceul. La réparation est confiée aux Clarisses de Chambéry : elles ajoutent seize pièces de tissu blanc ainsi que la pièce d’étoffe de l’envers pour renforcer la relique.

En 1578, le Linceul devient propriété du Vatican. Il est depuis cette année entreposé à Turin en Italie à l’abri de la foule. Le tissu, usé par les années et les voyages répétés a été restauré dernièrement en 2002.

 

3.2. Des documents troublants voulant prouver l’antériorité du Linceul

 

3.2.1. Les Evangiles

On retrouve chez les quatre Evangélistes des références au « linceul dans lequel Jésus fut enseveli », cependant les termes utilisés diffèrent selon les Evangiles (Babinet, 1993) :

Mathieu, Marc, Luc utilisent le substantif grec sindôn qui signifie directement linceul. On retrouve également chez Luc (Lc 24,12) le terme de othonia qui au pluriel peut être traduit par “les linges”.

Matthieu (Mt 27, 59-60)   « Joseph [d’Arimathie] prit donc le corps, le roula dans un linceul propre. »

Marc (Mc 14, 51-52) « Un jeune homme le suivait, n’ayant pour tout vêtement qu’un drap, et on le saisit ; mais lui, lâchant le drap, s’enfuit tout nu. »

Luc (Lc 23, 53) « Il [Joseph d’Arimathie] le descendit, le roula dans un linceul… »

L’Evangile de Jean est sans doute le plus détaillé concernant la Passion du Christ. Pour son ensevelissement, le corps de Jésus est  dénudé par les soldats puis « enroulé dans un linceul ». Selon la tradition juive, comme le précise Jean, le corps du Christ est embaumé dans un “linge”. Il utilise dans un sens analogue les termes de othonia (Jn 19, 40 ; 20, 5-7) et sindôn.

Jean (Jn 19, 40) «  Ils prirent donc le corps de Jésus et le lièrent de linges […] selon le mode de sépulture en usage chez les Juifs. »

Malgré ces témoignages, rien ne nous permet d’affirmer cependant, que ledit sindon soit le Linceul de Turin!

 

3.2.2. Le Codex Pray

Cet ouvrage de prière inestimable, rédigé et illustré par le moine Pray, a été très exactement daté -1192 à 1195- par analyse musicologique de son Exultet et par les faits historiques qu’il relate. Il contient notamment une illustration troublante, composée de quatre dessins particulièrement détaillés. L’un des dessins représente distinctement le Christ allongé sur un linceul. Le linceul présente des caractéristiques communes avec le Saint Suaire :

  • il fait environ deux fois la taille d’un homme
  • le corps du Christ présente un détail anatomique impressionnant, il sera étudié ultérieurement, nous allons seulement le citer : l’homme allongé sur le linceul a les deux mains reposant sur le pubis, pouce replié. On remarque que tous les personnages représentés, dont l’embaumeur Nicodème, ont cette particularité qui est retrouvée sur l’Homme du Suaire. Cette dernière remarque montre que l’auteur des dessins ne saisit pas le mécanisme pathologique à l’origine de rétractation du pouce.
  • il possède des chevrons comparables à ceux du Saint Suaire
  • on observe des marques en L, comme celles occasionnées par le premier incendie non daté mais antérieur à l’arrivée du Linceul là Chambéry.

Ce témoignage troublant par sa précision est actuellement la source historique majeure allant dans le sens de l’existence du Linceul avant 1357.

D’autres études, notamment celles de Pierre Barbet, montrent qu’il serait possible d’établir une chronologie presque sans faille dans l’histoire du Linceul depuis le I er siècle après Jésus Christ. Toutefois, les historiens émettent des réserves quant au travail de recherche effectué, Pierre Barbet aurait confondu les histoires de plusieurs représentations de la Sainte Face pour n’en faire qu’une.

 

4. L’image et les empreintes visibles sur le Linceul de Turin

 

Sur le Linceul de Turin, deux types d’information visuelle se côtoient, il est d’habitude de distinguer l’image, couleur sépia, des empreintes rosées.

 

4.1. L’image

L’image -ou “esquisse” tant elle est peu marquée- d’une double silhouette tête à tête est visible sur l’une des deux faces du Linceul. . Les deux images appartiennent manifestement au même sujet. Sont ainsi représentées dans leur totalité les faces postérieure et antérieure d’un homme nu et allongé.

La tête est un peu fléchie en avant, les bras tendus, les avant-bras en pronation, les mains croisées sur le pubis, les genoux légèrement pliés, les pieds croisés. Cet homme mesure 1,78 mètres ; il parait bien bâti. Il présente des cheveux longs donnant l’impression d’une queue de cheval attachée bas dans le dos, une barbe et une moustache.

La taille de l’Homme du Linceul n’a rien d’étonnant s’il s’agit de l’image d’un homme ayant vécu dans les premiers siècles. Des fouilles archéologiques menées sur un site des premiers siècles ont permis la découverte d’hommes de stature identique. Ainsi cette taille assez grande n’est pas incompatible avec celle d’un juif de l’époque du Christ.

L’étude des proportions de l’image montre pour certains un léger défaut de proportion tête/corps. Ce défaut apparent disparaît si l’on admet que le corps a été enveloppé dans le Linceul avec un support disposé sous la tête de manière à la redresser. Selon certains archéologues l’utilisation d’une logette, sorte de cale en bois dont le but est de maintenir droite la tête du mort, est retrouvée dans la tradition juive. Cette logette aurait, selon André Marion, été gravée d’un court texte à la gloire de Jésus dont certaines lettres seraient visibles sur le Linceul, encadrant la tête du mort en formant un U.

Le visage de l’Homme du Linceul montre, selon certains anthropologues, des traits caractéristiques des populations sémites, comme la proximité des yeux par rapport au nez. Pour Paul Vignon, puis Ian Wilson, l’Homme présenterait de nombreux points de convergence avec les représentations byzantines classiques du Christ, appelées Christ Pantocrator. Ainsi, l’iconographie byzantine montre en moyenne 80% des quinze traits caractéristiques retenus par Wilson.

 

4.2. Les empreintes rosées

 

4.2.1. Situation et analyse des empreintes

Elles sont visibles au recto du linceul, mais par le phénomène de capillarité, la substance semble s’être introduite à travers les fibres de lin ; voilà pourquoi certaines d’entre elles apparaissent également au verso. L’analyse chimique des taches rosées effectuée par deux biologistes du STURP a mis en évidence :

  • une concentration élevée en fer,
  • la présence d’hémoglobine,
  • la présence de porphyrine, constituant de l’hémoglobine à l’origine d’une fluorescence rouge sous UV,
  • l’existence, à la périphérie des taches, d’albumine, d’immunoglobulines et de bilirubine.

Il est donc certain que ces taches roses sont constituées   par du sang.  Des analyses plus poussées ont même révélé l’appartenance au groupe sanguin AB+.

 

4.2.2. Formation des empreintes.

Les taches rosées présentent un bord net, non étoilé ; elles ne peuvent donc pas avoir été formées par du sang liquide ayant imprégné le tissu mais résultent plutôt de la reproduction -de type décalquage- de caillots sanguins incomplètement secs. Le mécanisme de la formation des empreintes rosées sur le Suaire semble complexe et demeure mal compris. On peut toutefois penser que le principe décrit par Pierre Barbet est valable, même s’il ne peut répondre de la formation de toutes les traces de sang. Selon lui, les caillots sanguins récemment formés sur la peau avaient suffisamment d’humidité pour donner un décalque de leur forme sur le tissu et les caillots plus anciens ont été réhumidifiés par l’atmosphère humide à l’intérieur du linceul : en effet, le corps met plusieurs heures à se refroidir et continue à dégager un peu de vapeur d’eau, celle-ci étant suffisante pour imprégner le caillot au point qu’il laisse sa marque sur le tissu. Barbet précise enfin que l’on ne distingue pas sur le linceul de coulées de sang à proprement parler : il n’y a que « les caillots décalqués qui évoquent dans le passé ce sang qui a coulé sur la peau ».   Cependant, aucune réponse n’est à ce jour trouvée concernant l’altération, voire l’arrachage des décalques lors du retrait du corps du linceul. Ce problème nommé “Impression-Retrait-Sans-Contact” ou IRSC soulève pour les uns le mystère de la résurrection du Christ, pour les autres ce n’est qu’un argument supplémentaire pour nier l’authenticité du Linceul. Cependant, toutes les études réalisées sur les “taches rosées” semblent indiquer que le Linceul a contenu un corps. Cette réalité est aujourd’hui admise par la communauté scientifique.

 

4.2.3. Deux types d’empreintes

La quasi-totalité des traces rosées ne correspond donc pas à un écoulement de sang frais. Pourtant, deux taches sont constitués de sang frais non coagulé : au niveau des reins, et sous le pied droit, la trace issue de la plaie de la voûte plantaire en direction du  talon. Une blessure post-mortem reste béante et laisse ainsi libre cours à l’hémorragie. En effet, une plaie sur un organisme vivant entraîne un phénomène réflexe de contracture des muscles qui l’entourent aboutissant à une tentative de fermeture ; au contraire une plaie faite sur un cadavre reste béante : les muscles ne se contractent plus et le sang, toujours liquide dans les vaisseaux même après la mort, continue de couler. C’est ce qui est observé sur ces deux blessures : elles sont les seules à avoir saigné de manière abondante après la mort

 

4.2.4. Pigmentation des empreintes

Comment expliquer la couleur rouge de ces empreintes, étonnante pour du sang ancien ? On a pu démontrer que la surprenante pigmentation rouge s’expliquait par la présence en concentration anormalement élevée de bilirubine. Une concentration élevée en bilirubine dans le sang est fortement liée à des signes de souffrance ; par exemple, l’excès de bilirubine est un indicateur de souffrance fœtale et périnatale. Dans le cas de l’Homme du Linceul, on pourrait penser que l’excès de bilirubine s’explique par des souffrances atroces et épuisantes avant la mort.

 

4.3. Les propriétés physiques de l’image

 

4.3.1. Les propriétés d’un négatif photographique

Le 28 mai 1898, l’avocat Secundo Pia, par ailleurs photographe amateur, réussit à obtenir l’autorisation de photographier le Linceul de Turin. Il prit deux clichés avec des temps de pose de 14 et 20 minutes. Lors de la révélation du négatif, l’image corporelle habituelle, de couleur sépia et peu visible, devint l’image nette d’un mort. Le Suaire, dont l’interprétation graphique est malaisée, se comporte en fait comme un négatif photographique. Par conséquent, si, sur le négatif de la photographie du Suaire, la silhouette humaine prend toute sa vigueur, il n’en va pas de même pour les taches et les traces de brûlures qui, elles, deviennent négatives et donc plus difficiles à discerner.

L’image entière résulte donc d’une projection optique plane par rayonnements parallèles.

Il faudra attendre 1931 pour que le Vatican permette au photographe Giuseppé Enrié de prendre de nouveaux clichés, ceux que l’on connaît actuellement.

 

4.3.2. Une image non achéropoïète

Au vingtième siècle, les scientifiques appliquent à plusieurs régions du visage le procédé mathématique dit “transformée de Fourier” visant à déceler une direction privilégiée dans l’image, provoquée par exemple par l’utilisation d’un pinceau ou de tout autre outil dirigé par la main de l’homme. Les résultats sont négatifs : l’image est dite isotrope. Les seules directions privilégiées obtenues correspondant aux chevrons du tissu. Ce résultat va dans le même sens que l’analyse de l’image qui révèle l’absence de pigment ; du moins la quasi absence car en 1978 une équipe scientifique dirigée par un criminologue a mis en évidence la présence à l’état de traces de pigments oxyde de fer -rouge- et sulfure de mercure -vermillon- ainsi que de protéines issues d’un liant médiéval. Toutefois la présence infinitésimale de pigments de couleurs peut fort bien s’expliquer par le fait que de nombreux artistes au Moyen-Âge ont tenté de reproduire le Linceul. Ils mettaient en contact leur réalisation avec le Linceul pour lui donner une valeur “magique”.

Aujourd’hui, les spécialistes s’accordent sur le fait que l’image n’est pas réalisée de main d’homme ou non achéropoïète.

Enfin, d’autres analyses ont montré que l’image est indélébile. Elle correspond à un roussissement des fibres sur une épaisseur de 4 microns ; l’image est donc superficielle, contrairement aux empreintes sanguines qui ont pénétré la fibre.

 

4.3.3. La tridimensionnalité de l’image

Au début du vingtième siècle, Gabriel Quidor, sculpteur français, eut l’intuition que les parties les plus sombres de l’image ne correspondaient pas à des ombres telles qu’on s’attendrait à les trouver par exposition à une source lumineuse. Il a émis l’idée que l’intensité lumineuse de chaque point du Suaire pouvait être reliée à la distance séparant  le corps du Suaire qui le recouvrait. En procédant à l’analyse de l’intensité de chaque point de la face du Suaire, avec les moyens rudimentaires de cette époque, il a calculé cette distance puis, en reportant, pour chaque point, cette distance par rapport à un plan fixe, il a obtenu en 1923 une représentation en 3 dimensions - une sorte de bas-relief - de la face de l’homme du Suaire.

En 1976, deux ingénieurs de la NASA rendent célèbre l’ordinateur VP 8 en réussissant à obtenir une représentation, dans les trois plans de l’espace, du corps qui avait laissé son empreinte sur le Linceul. C’est à partir de cette reconstitution informatique que la représentation en trois dimensions du corps du Linceul a été réalisée par les cadets de l’Ecole de l’Air américaine

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4.3.4. Hypothèses quant à la formation de l’image

Dès 1902, Paul Vignon propose une explication sur la formation de l’image : c'est l'hypothèse de la vaporographie. Les vapeurs émanant du corps auraient fait brunir l'aloès répandu sur le corps du mort lors de son embaumement. Actuellement, les scientifiques penchent plutôt vers l’hypothèse d’un rayonnement intense ou d’une source de chaleur ayant provoqué le roussissement des fibres. Eric De Bazelaire, par exemple, propose une formation de l’image à partir d’un flash de rayonnement Infra Rouge. Mais des suppositions proposées par les scientifiques, aucune ne  parait probante et surtout aucune ne permet de restituer une image identique.

 

5. Etudes complémentaires menées sur le Linceul

 

5.1. Radiodatation

Les méthodes de datation au carbone 14 furent mises au point dans les années 1950-60. Cependant, il fallut attendre 1978 pour que la possibilité d’appliquer la méthode AMS [Accelerator Mass Spectrometry]   à la datation du Linceul soit évoquée. Le protocole proposé au cardinal Ballestrero en 1984 par le STURP, est finalement délaissé. En 1987, trois laboratoires Oxford, Tucson et Zurich déterminent sur le Linceul un endroit favorable pour réaliser un prélèvement. Chacun obtient un échantillon d’environ 50 mg du Suaire à dater ainsi que trois autres échantillons afin de réaliser des “datations témoins”. En  octobre de l’année 1988, le docteur Tite, responsable du laboratoire d’Oxford, affirme que le Suaire de Turin est daté entre 1260 et 1390, avec 95% de certitude, ce compte rendu est publié l’année suivante dans Nature. L’annonce provoque un scandale dans la communauté des croyants. Dès la parution des résultats, un débat concernant la rigueur de la méthode a éclaté et sévit toujours, les uns montrant du doigt les soi-disant irrégularités de protocole, les autres, comme Jacques Evin, démontrant point par point la justesse de la procédure menée. Enfin, d’autres scientifiques proposent une révision de la méthode de datation au C-14, qu’ils jugent souvent polluée par les rayonnements externes.

Le Père Jean-Baptiste Rinaudo présente une hypothèse séduisante qui expliquerait à la fois la formation de l’image et les problèmes de datation au C-14 : un bombardement de protons de haute énergie.

 

5.2. Palynologie

Dans les années 70, Max Frei réalise deux études palynologiques successives. A partir de prélèvements sur le Suaire à l’aide de ruban adhésif, il conclut dans un premier temps que le Linceul a très probablement séjourné au Proche Orient. Cependant, des réserves sont aujourd’hui émises quant à la validité d’une telle étude. En effet, les ostensions répétées ont certainement pollué le Linceul. Il est à ce sujet étonnant de remarquer que seulement 17 des 58 pollens répertoriés par Max Frei sont originaires de France et d’Italie.

 

6. L’étude de quelques plaies caractéristiques et leur implication physiopathologique

 

6.1. Blessures en éventail, des épaules à la région lombaire

 

6.1.1. Observations

Sur l’ensemble du dos, des épaules à la région lombaire, on trouve des marques d’environ 3 centimètres de longueur dont la forme générale évoque celle d’un haltère. Groupées généralement par deux, les marques sont formées de deux petites plaies parallèles de 10 à 12 millimètres de diamètre, séparées de 1,3 centimètres environ. Elles sont disposées en éventail au niveau de chaque flanc de l’Homme du Linceul.

Le même type de marque est aussi retrouvé sur la poitrine et les membres inférieurs : jambe droite et gauche, face postérieure.

Leur direction varie selon leur situation : elles sont obliques dirigées vers le haut sur le thorax, horizontales sur les reins et obliques dirigées en bas sur les membres inférieurs. Leur nombre total est évalué entre 100 pour Pierre Barbet et 180 pour Ricci.

 

6.1.2. Interprétation clinique

De telles excoriations font penser à des coups portés à l’aide d’un fouet qui serait muni, aux extrémités de ses lanières, de balles faites en matière suffisamment rigide pour pénétrer les chairs et occasionner des blessures en forme d’haltère. De plus, les directions relevées semblent indiquer que les marques se répartissent en deux séries.

Une première série en éventail sur le côté gauche, dirigé comme il a été constaté avant c’est-à-dire vers le haut sur le tronc, horizontalement au niveau des hanches et obliquement vers le bas sur les jambes. L’ensemble de ces marques aurait pour origine le fouet d’un premier bourreau à la gauche du supplicié. Une seconde série en éventail sur le côté droit, presque symétriquement opposée à la première par rapport à  une ligne imaginaire passant par la colonne vertébrale. Elle serait l’œuvre d’un second bourreau, situé à la droite de la victime.

Les bourreaux, remarque Pierre Barbet, ne doivent pas être de même taille, car « l’oblicité des coups n’est pas la même des deux côtés ». Chacun d’eux a donné 50 coups de fouet au minimum, répartis des épaules aux membres inférieurs.

La plupart des marques est située sur la face postérieure du corps, le visage ne porte aucune trace de flagellation. Il n’y a pas de trace non plus sur les avant-bras, preuve qu’ils étaient certainement écartés du corps.  Il est fort probable que le condamné était attaché face à une colonne et que les deux bras étaient attachés en hauteur, mais à deux points distincts séparés du corps, un peu dans la position de la crucifixion. Enfin, Pierre Barbet fait remarquer que l’on observe les plaies en haltère jusqu’à la région fessière, preuve que l’Homme du Linceul a été fouetté entièrement nu.

 

6.1.3. Données historiques

La flagellation était chez les romains une pratique courante avant la crucifixion. Le nombre de coups de fouet était strictement limité à 40 par la loi hébraïque mais pour les  romains, il n’existait pas de limite, hormis le fait que le condamné devait encore être capable de porter sa croix jusqu’au lieu du supplice. On utilisait alors le flagrum, fouet à manche court portant plusieurs lanières épaisses et larges, généralement deux parfois trois. Chaque lanière était munie à son extrémité de balles de plomb ou d’os de mouton. Le supplice était sans nul doute difficilement supportable : les lanières coupaient la peau alors que les balles ou les osselets imprimaient de profondes plaies contuses. Il en résultait une hémorragie et un affaiblissement considérable de la résistance vitale du condamné. Un tel instrument de torture pourrait avoir occasionné les plaies observées sur l’Homme du Linceul

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6.1.4. Etude des Evangiles

L’Homme du Linceul a clairement enduré la flagellation et les récits des Evangiles sont tout aussi clairs quant aux supplices éprouvés par le Christ. Cependant, il existe une nette opposition entre les récits de Matthieu et Marc et ceux de Luc et Jean. Ce désaccord réside non pas dans le déroulement de la flagellation, qui n’est pas décrit, mais dans le but même de ce supplice.

Chez Matthieu, Marc la flagellation aurait été ordonnée par Pilate lui-même comme prélude à la crucifixion.

Pour Luc et Jean, la flagellation apparaît comme « un châtiment préventif, antérieur à la sentence et ayant pour but de l’éviter » selon les notes de l’Ecole Biblique de Jérusalem. On relève à cet effet différents termes montrant la différence des points de vue :

Mt (27, 26)   « […] quant à Jésus, après l’avoir fait flageller, il le livra pour être crucifié »

Lc (23) « Pilate, qui voulait relâcher Jésus […] dit [sous l’insistance de la foule] : je le relâcherai donc, après l’avoir châtié. […] Il livra Jésus à leur bon plaisir [de la foule]. »

Pour le premier, les autorités romaines sont à l’origine de la condamnation ; pour les seconds, Pilate n’a fait que subir les injonctions de la foule. Sans vouloir donner raison aux uns ou aux autres, on peut se demander pourquoi, dans l’hypothèse où Pilate a subi la foule, tant de coups de fouet ont été assénés alors que le but était d’éviter tout supplice au Christ.

 

6.1.5. Implications physiopathologiques de la flagellation

La flagellation engendre un traumatisme thoracique et musculo-cutané dont la gravité va dépendre de la force avec laquelle le corps est frappé.

D’une manière générale, le traumatisme thoracique se traduit par une atteinte de trois organes vitaux thoraciques : les reins, les poumons et le cœur. Les ondes de choc provoquées par la flagellation se répercutent sur ces trois organes et entraînent un phénomène inflammatoire. Une péricardite s’ajoute aux oedèmes rénaux et pulmonaires. L’insuffisance rénale combinée à une hypoventilation conduit à de graves troubles ioniques, le sujet est en acidose mixte décompensée.

La flagellation qui occasionne des lacérocontusions donc une rhabdomyolyse est à l’origine d’un tableau dit de “crush syndrome”, c'est-à-dire une libération massive d’ions potassium dans le milieu extracellulaire.

Après l’épisode de flagellation, le sujet présente donc : une acidose mixte décompensée, une péricardite et un crush symdrome. La conjugaison de ces trois états pathologiques conduit une défaillance cardiaque certaine.

 

7. Taches et traînées sanguines au niveau des membres supérieurs

 

7.1. Observations

Sur la face dorsale des avant-bras en pronation, on distingue de nombreuses traînées rosées, obliques, qui se dirigent du poignet vers le coude. Sur l’avant bras gauche, posé au dessus de l’avant bras droit, on remarque une tache étoilée très nette qu’il est difficile de situer avec précision. Elle correspondrait à une plaie du carpe d’environ 8 mm de diamètre. Une large coulée sanguine remonte de cette plaie, obliquement en haut et en dedans pour atteindre le bord cubital de l’avant-bras en suivant, bien sûr, la ligne de plus grande pente. En regardant attentivement, on voit que l’écoulement du sang se fait selon 2 directions, faisant entre elles un angle d’environ 20 à 25 degrés.

Un autre détail remarquable est celui du nombre de doigts visibles au niveau des mains. On voit très nettement que les mains gauche et droite ne montrent que 4 doigts, le pouce étant invisible. Mais il n’est pas possible de dire s’il est caché dans la paume de la main gauche ou s’il est disposé sous le poignet droit. Il faut toutefois noter qu’il n’y a aucune image visible du poignet droit ce qui, compte tenu de ce que nous avons vu au sujet de la tridimensionnalité, nous incite à penser que l’espace entre le Suaire et le poignet était assez grand ; il est donc possible que le pouce en adduction forcée relève le bord radial de la main droite. Les doigts visibles sont semi-fléchis, ainsi on distingue nettement leur première phalange et un peu moins bien  la deuxième (surtout pour la main gauche mais ici les doigts ont peut-être été fléchis volontairement pour permettre de crocheter le bord cubital de la main droite, lors de l’ensevelissement).

 

7.2. Interprétation clinique

 

7.2.1.Les coulées sanguines

Les études réalisées par Ian Wilson sur les traces de sang cheminant des poignets jusqu’aux coudes et la séparation des coulées sanguines en deux coulées de directions différentes ont permis d’établir un modèle théorique.

1°/ Les coulées sanguines ont subi les forces de pesanteur. L’angle moyen de ces directions avec la verticale laisse supposer que les avant-bras étaient orientés vers le haut (environ 65° pour l’angle membre supérieur/thorax). L’Homme du Linceul pourrait bien avoir été crucifié. Même si on suppose que les bras ont été cloués a peu près transversalement, la fatigue accumulée peut faire que cet angle corresponde à celui observé au cours de l’agonie sur la croix.

2°/ Les avant-bras oscillaient entre 2 positions, l’une avec un angle tronc /membre supérieur de 65° environ, l’autre avec un angle de 70° environ. En position basse, l’homme pend suspendu par ses avant-bras. Il y a blocage mécanique de la cage thoracique par la position bras étendus et surélevés, blocage accentué par le poids du corps tirant sur les bras ce qui compromet toute expiration. En position haute par contre le thorax est soulagé et une respiration correcte est possible. Cependant, cette position demande un certain effort et ne peut être maintenue trop longtemps. Le condamné devait constamment se redresser sur sa croix pour expirer ; il est obligé d’alterner entre deux positions : d’extension (qui permet la respiration mais demande un effort) et d’affaissement (qui ne demande pas d’effort mais coupe l’expiration).

 

7.2.2. La blessure au niveau du carpe

Cette blessure (une tache étoilée difficile à situer précisément) correspondrait à la marque laissée par le passage du clou. L’iconographie chrétienne représente habituellement le Christ avec des clous dans les mains. Cette image a été démontrée comme fausse par Barbet. Pourtant il s’interroge sur le fait que la plupart des stigmatisés reconnus par le Vatican présentent des saignements au niveau des paumes des mains. Quelles sont les hypothèses actuelles ?  

  • Crucifixion en plantant les clous au niveau des paumes des mains entre les 3ème et 4ème métacarpiens. Expériences réalisées sur plusieurs cadavres ‘frais’ par Pierre Barbet : « Si le clou est enfoncé traditionnellement en pleine paume, […] il n’existe aucun organe transversal sur lequel le clou peut s’appuyer. […] Or le corps tire sur le clou. […] La peau se déchire, sous la traction, jusqu’à la commissure. » En avril 2003, lors de l’Assemblée Générale Montres Nous Ton Visage, Jean de Pontcharra revient sur cette hypothèse et montre à l’aide de dynamomètres que les tissus de la main sont assez résistants pour supporter la traction si l’on revoit à la baisse l’angle moyen membre supérieur/tronc. Selon lui, un angle de 35° serait plus en accord avec les coulées sanguines observées sur le Linceul : avec un angle très ouvert, comme celui proposé par les docteurs Barbet et Wilson, le sang aurait coulé le long de tout le bord externe des avant-bras. De plus, la tête plate –ou tête diamant- des clous romains suffit à serrer assez fortement les métacarpiens contre le bois du patibulum pour éviter tout déchirement. Cette nouvelle hypothèse pourrait enfin réconcilier sciences et représentation religieuse traditionnelle (clous dans les mains) ; elle serait également, selon son défenseur, en accord avec la topographie des stigmates observés sur le Linceul.
  • Hypothèse de Pierre Barbet (Barbet, 1965) : passage des clous dans l’espace de Destot. Selon Pierre Barbet, la plaie n’est pas située en pleine paume, mais en plein carpe. A partir de cette observation, il a recherché des “espaces anatomiques” situés à proximité du poignet, au travers desquels un clou pourrait passer. Il a très vite pensé à l’espace de Destot. Cet espace est délimité par le grand os, le semilunaire, le pyramidal et l’os crochu. Cet espace est relativement facile à déceler, même sans connaissances approfondies de l’anatomie humaine, puisqu’il passe au niveau du pli de flexion du poignet. Plusieurs expériences sur des mains d’homme ont été réalisées par le chirurgien. Il en a conclut que le clou pénètre assez facilement dans les parties molles de la main, traverse celle-ci obliquement avant de ressortir à travers la peau dorsale à environ 1 cm au dessus du point d’entrée.
  • Sur une radiographie de profil, réalisée par lui-même il a remarqué que les os à proximité n’avaient pas été touchés et restaient intacts. Pierre Barbet note : « il [le clou] a écarté, sans en briser un seul, les quatre os qui le bornent, se contentant de l’élargir [l’espace de Destot] à sa taille » Pourtant, l’hypothèse de Pierre Barbet repose sur le fait que les bourreaux connaissent empiriquement ce passage.
  • A noter une troisième hypothèse, proche de celle de Pierre Barbet : le docteur Zugibe propose le passage du clou dans l’espace {grand os du carpe – trapèze – scaphoïde} dite “Zone Z”. Cette zone serait plus proche dans le sillon entre les deux éminences du haut de la paume et donc plus en harmonie avec les blessures palmaires des stigmatisés.

 

7.2.3. La rétractation du pouce

Un détail a échappé à l’attention générale pendant des siècles : sur les mains du crucifié, on ne voit pas les pouces, mais seulement les quatre doigts de la main. D’ailleurs, les artistes qui peignaient des représentations du Suaire avaient l’habitude de rajouter les pouces sur leurs toiles, sauf pour le Codex Pray vu précédemment.

  • Explication par l’hypothèse de Pierre Barbet : il a fallu attendre Barbet et ses expériences pour que le traumatisme du nerf médian fût connu. Au moment où le clou traverse l’espace de Destot, il provoque une lésion – mais non une section - du nerf médian dans sa partie motrice, provoquant l’abduction forcée du pouce vers la paume de la main. Il ne provoque pas de lésion de la partie sensitive du nerf, ce qui fait que pendant toute la période de son agonie sur la croix, le supplicié ressentait dans chaque main, poignet et avant-bras une douleur fulgurante névralgique, comparable à la douleur ressentie lors d’une sciatique. Chaque mouvement que faisait le condamné réveillait cette douleur fulgurante.  Robert Bucklin, médecin légiste, reprend plus tard les travaux de Pierre Barbet et parvient aux mêmes conclusions.  
  • Explication par l’hypothèse de Jean de Pontcharra : le rameau palmaire profond du nerf ulnaire qui innerve le muscle adducteur du pouce et le chef profond des muscles courts fléchisseurs du pouce est lésé provoquant la rétraction automatique du pouce vers la paume.
  • Hypothèse du docteur Barton : il   suppose que le pouce droit a été volontairement placé sous la paume gauche lors de l’ensevelissement, l’autre pouce étant lui-même caché par la main droite. Le docteur Barton dit ne jamais avoir observé de rétractation du pouce lors de la blessure du nerf médian. Michel Scepi, médecin, semblerait également aller dans ce sens, car même si l’atteinte du nerf médian est obligatoire, elle ne serait pas suffisante pour provoquer la rétraction du pouce.

 

7.3. Données historiques

La crucifixion était un mode de supplice bien connu à l’époque romaine. Par exemple la révolte des esclaves sous la conduite de Spartacus se solda par la crucifixion d’environ 6000 personnes le long de la route de Capoue à Rome. Néron fit crucifier plusieurs milliers de chrétiens de tous âges. Il avait fait enduire leurs corps de résine, ce qui lui permettait de s’en servir comme flambeaux la nuit… C’est pourquoi la croix représentait un objet d’horreur, et cela a duré plusieurs siècles jusqu’à l’interdiction de la crucifixion par Constantin vers 320. C’est probablement ce qui explique l’extrême rareté des crucifix dans les premiers siècles. Il faut attendre le Vème siècle pour voir des crucifix.

La croix était en général formée de deux partie : l’une verticale, le stipes crucis, l’autre horizontale, le patibulum. Cette dernière pièce, qui servait au départ à barrer les portes devint une poutre rectiligne portée par le condamné du tribunal au lieu de supplice. Arrivé au lieu de supplice, la partie patibulum était sans doute mise en bout du stipes, réalisant ainsi une croix en T ou Tau également connue sous le nom de croix commissa. Il est de coutume de dire que la croix du Christ était du type commissa, sans pourtant disposer d’indices historiques. La fixation des condamnés à la croix se faisait avec des clous ou, plus rarement, à l’aide de cordes.

 

7.4. Implications physiopathologiques de la crucifixion

 

7.4.1. Asphyxie

L’asphyxie parait être une conséquence directe de la crucifixion, elle serait due à deux phénomènes :

  • un blocage mécanique de la cage thoracique due à la position bras étendus et surélevés, blocage accentué par le poids du corps tirant sur les bras
  • une paralysie respiratoire due aux crampes des muscles respiratoires : diaphragme en premier lieu, mais aussi muscles respiratoires secondaires (pectoraux, sterno-cléido-mastoïdiens, intercostaux).

Pierre Barbet voit en l’image du l’Homme du Linceul une singulière illustration de l’asphyxie du crucifié. Il note à cet effet plusieurs signes :

  • la cage thoracique parait bombée. La paralysie des muscles respiratoires entraîne une dilatation de la cage thoracique avec projection en avant du sternum et creusement de l’épigastre, refoulement des viscères vers le bas par le diaphragme entraînant un bombement de la partie basse de l’abdomen.
  • le rachis, visible sur l’empreinte de la face postérieure, montre une courbure antérieure. C’est l’attitude naturelle d’incurvation antérieure du corps, dite emphrostotonos, que l’on observe dans les expérimentations de crucifixion.

Enfin, l’hypothèse de l’asphyxie concorde avec la double orientation des coulées sanguines qui évoluent le long des avants bras correspondent sans doute à une alternance entre deux positions sur la croix. Pour Pierre Barbet, l’alternance entre ces deux positions, tantôt affaissé tantôt redressé, marque une volonté pour le crucifié d’échapper aux crampes des muscles respiratoires, crampes qui entraînent l’asphyxie. L’agonie est marquée par cet effort de redressement et pourtant aucun écrit historique ne fait mention de pareils efforts pour les crucifiés.

Pourtant, les crucifixion expérimentales réalisées par le docteur Zugibe, menées selon une procédure remarquable de rigueur sur plusieurs volontaires suspendus en respectant l’angulation des membres supérieurs ont abouti à des résultats en désaccord profond avec les thèses avancées par Pierre Barbet. Rappelons que Pierre Barbet n’avait effectué ses expérimentations que sur des cadavres. Le docteur Zugibe orienta ses études sur la mesure de constantes biologiques lors de la crucifixion telles que la pression artérielle, la fréquence cardiaque, la capacité vitale, les gaz du sang, l’acide lactique dans l’air expiré… le but étant de mettre en évidence une souffrance corporelle. Les résultats ne montrèrent aucun signe de détresse respiratoire ni aucune arythmie ; les plaintes des volontaires se limitèrent aux sensations de crampes. La tension artérielle augmenta mais resta dans des valeurs admises. Le plus étonnant fut sans doute la position que les volontaires adoptèrent tous, sans conciliation préalable, position “de confort” qui consiste à se cambrer vers l’avant. Les conclusions du docteur Zugibe écarteraient donc la thèse de la mort par asphyxie. Cependant, les expérimentations n’ont été menées que sur quarante cinq minutes au plus, et qui plus est sur des sujets n’ayant subi aucune torture préalable, évidemment.

 

7.4.2. Défaillance cardiaque

Pour de nombreux médecins, l’asphyxie ne parait pas être la cause de la mort du crucifié. Par contre l’hypoventilation, qui majore l’acidose mixte décompensée et l’insuffisance rénale occasionnées par la flagellation, serait à l’origine d’un trouble ionique majeur dont les répercussions cardiaques seraient à l’origine du décès.

 

7.5. Etude des Evangiles

Les quatre Evangiles consacrent plusieurs versets à la crucifixion mais aucun d’entre eux ne précise le déroulement et le mode de la mise sur la croix.

Luc 32,33 « Lorsqu ‘ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils l’y crucifièrent… »

Cependant, il est de coutume de dire, d’après les reliques, que le Christ a été crucifié à l’aide de clous de section carrée et de 8 millimètres de côté, ce sont les “Clous de la Passion”.

Il est à noter le fait que le Christ s’est exprimé à plusieurs reprises durant son agonie sur la croix, ce qui ne peut concorder avec l’hypothèse d’asphyxie.

Jn 19, 28 «  Jésus dit : « J’ai soif » ».

Cette parole attribuée au Christ est pour certains un signe de l’importante anémie à laquelle Jésus doit faire face.

 

8. La plaie ouverte sur le flanc droit

 

8.1. Observations

Il s’agit de l’une des deux plaies ouvertes observées sur le Linceul, comme en témoigne les saignements post-mortem s’en écoulant. L’image de la plaie a été partiellement détruite par l’incendie de Chambéry : il manque une partie de la coulée sanguine. Cette lacune permet toutefois une étude détaillée.

Sous le pectoral droit, il apparaît une tache rosée très colorée. Il s’agit d’une blessure de forme ovalaire, oblique en dedans, qui mesure 4,5 sur 1,5 centimètres. La blessure est localisée précisément et correspond à une perforation de forme ovalaire et oblique en dedans. Elle se situe au niveau du muscle grand dentelé ce qui explique sa forme déchiquetée. La plaie est située du côté droit du thorax, ce qui signifie que le coup porté à l’aide d’un objet perforant à l’origine de l’entaille a été asséné sur le côté droit de la poitrine. Le cœur étant situé à gauche (ou plus précisément médiolatéral gauche) il est nécessaire, pour que l’objet perforant touche le péricarde comme le suggère la thèse de Pierre Barbet, de porter un coup en oblique de l’extérieur vers l’intérieur.

On observe en lisière de la lacune une large marque de sang de 6 cm de hauteur. En bas, la coulée sanguine semble se mélanger à des coulées plus claires dont les analyses réalisées par le STURP ont mis en évidence une composition s’apparentant au sérum.

 

8.2. Interprétation clinique

Si l’hémorragie ne pose pas de question -on sait que le sang reste liquide dans les vaisseaux après la mort- l’écoulement du liquide clair interroge quant à sa provenance.

 

8.2.1. Un épanchement péricardique ?

C’est Pierre Barbet qui, le premier, fut interloqué par les coulées claires s’étant échappées de la plaie. Son hypothèse, “le sang et l’eau” énoncée après expérimentations et radiographies de vérification, propose qu’il s’agisse d’un épanchement péricardique. Il suppose que des souffrances importantes pourraient provoquer un épanchement abondant ; autrement dit une péricardite séreuse post-traumatique. Pourtant, suite à de nouvelles expérimentations menées sur l’animal en 1965 par le docteur Donnet, physiopathologiste marseillais, les conclusions de Pierre Barbet paraissent moins évidentes. Les résultats obtenus par le docteur Donnet montrent qu’aucun cas ne présente d’écoulement distinct de sang et d’eau et, plus encore, huit cas seulement montrent un écoulement liquidien par la plaie pratiquée. Le docteur Donnet propose une explication aux phénomènes qu’il a observé expérimentalement.

1°/ Absence d’écoulement de quelque nature qu’il soit  : l’invagination physiologique du poumon lors de sa perforation tend à stopper tout écoulement.

2°/ Absence d’écoulement sanguin  : selon les lois de la pesanteur, un corps suspendu verticalement voit son retour veineux diminuer. Il cesse en période post-mortem. Les cavités cardiaques sont alors pour ainsi dire vides. Il faudrait donc comprimer l’hémicorps inférieur pour assister à un remplissage des cavités cardiaques et obtenir un écoulement sanguin conséquent lors de la perforation.

 

8.2.2. Un épanchement pleural hématique qui   a sédimenté ?

Le docteur Sava, chirurgien et collaborateur du STRUP, propose une autre explication à ce double épanchement. Il dit avoir observé à plusieurs reprises des épanchements pleuraux faisant suite à un traumatisme thoracique “fermé ”, qui, lorsqu’ils sédimentent peuvent présenter deux phases –aqueuse et sanglante- séparées. Il considère que la flagellation à l’aide du flagrum pourrait être à l’origine d’un épanchement de ce type

.

Cette hypothèse évoquée par Olivier Guillaud-Vallée est envisageable si l’on considère qu’un hématome superficiel s’est formé suite à un traumatisme, comme par exemple la flagellation ou que l’estomac ou la veine cave inférieure a été lésé.

 

8.3. Physiopathologie

Quelle que soit l’origine du double écoulement observé sur le Linceul, il est indéniable que cette plaie ouverte du flanc droit présente les caractéristiques d’une plaie post mortem  ; en d’autres termes, le coup a été porté au flanc après la mort. Cette indication est de premier intérêt concernant les circonstances de la mort du supplicié du Linceul : elle nous permet d’affirmer que la victime est décédée avant la mise au tombeau, dans une position verticale.

L’étude de la plaie au cœur présente un autre intérêt : elle signe les circonstances de la mort de l’Inconnu du Linceul. En effet, si l’on ne considère que les hypothèses d’un écoulement sanguin d’origine cardiaque, le double écoulement marque la souffrance cardiaque et oriente fortement vers une mort du crucifié par défaillance cardiaque.

 

8.4. Etude des Evangiles

L’épisode du « Dernier Cri », cri poussé par le Christ juste avant de mourir, est le seul indice concernant les dernières secondes de la vie du Christ.

Lc 23, 46 « …jetant un grand cri, Jésus dit : « Père, en tes mains je remets mon esprit ». Ayant dit cela, il expira »

Ce grand cri est à rapprocher pour plusieurs médecins, à un cri de douleur intense ; cette dernière résultant peut-être d’un épisode ischémique aigu.

 

9. Conclusion

Les différentes expérimentations et études entreprises sur le Linceul depuis le début du vingtième siècle nous permettent une conclusion en trois points :

  • le Linceul de Turin est authentique
  • il a contenu le corps d’un homme mort ayant subi des supplices ante-mortem et des sévices post-mortem
  • le schéma physiopathologique élaboré à partir des blessures visibles sur l’inconnu du Linceul rejoint la description par les Evangiles de la Passion du Christ

 

9.1. A propos de l’authenticité du Linceul

Aux vues des analyses réalisées au cours du XXème siècle sur le Linceul, on peut affirmer qu’il ne s’agit pas d’un faux. Tout d’abord qui dit faux, ou copie, dit qu’il existe un vrai –et ce n’est pas le cas- ; ensuite les propriétés physiques de l’image sont uniques au monde si bien qu’il est impossible de le reproduire pour quiconque aujourd’hui.

 

9.2. A propos de l’Inconnu du Linceul

A la suite des examens pratiqués sur le Linceul, les scientifiques sont unanimes : celui que l’on appelle le Saint Suaire a contenu le cadavre d’un supplicié. Le mystère qui existe autour de l’identité de l’Homme du Linceul pourrait se résumer à cette question : s’agit-il du Christ ? Les études scientifiques et historiques sont pourtant formelles : le Linceul est moyenâgeux. Malgré les contestations des scientifiques et les documents historiques parfois troublants, il paraît difficile de soutenir le contraire.

 

9.3. A propos des circonstances de la mort du  Christ et de l’Inconnu du Linceul

L’étude des empreintes sanglantes et des plaies de l’image montre une similitude quasi parfaite avec les évènements relatés dans les récits des Evangiles.

En poussant l’étude anatomopathologique plus loin, on trouve même une ressemblance entre les schémas supposés de la mort de l’Homme du Linceul et celle du Christ :. Chaque coup, chaque blessure, est considéré comme un facteur à l’origine de la mort du supplicié : la flagellation est à l’origine d’un oedème pulmonaire, d’une péricardite et d’une insuffisance rénale ; la crucifixion majore l’insuffisance rénale et l’acidose mixte décompensée. Tous les indices laissent penser que la mort fait suite à une défaillance cardiaque, certainement une tamponnade ou une fibrillation.

Ainsi, les modèles physiopathologiques conduisant à la mort élaborés à partir de l’empreinte du supplicié du Linceul semblent concorder avec les maigres indices que nous rapportent les Evangiles. Cette concordance pourrait laisser entendre que le supplicié serait le Christ lui-même. Ou plus exactement l’inconnu du Linceul aurait subi les mêmes atteintes que le Christ. Cependant, il ne faut pas oublier que de tels modèles physiopathologiques sont conçus non sans arrières pensées. On peut ainsi se demander si le but inavoué n’est pas que les conclusions tirées de l’étude du Linceul soient justement les plus fidèles possible aux textes des Evangiles.

 

9.4. La clé du mystère ?

Comment expliquer les ressemblances entre l’Inconnu du Linceul et le Christ ? Sans doute pas le fruit d’une simple coïncidence, qui voudrait nous faire croire qu’il s’agit du linge mortuaire d’un simple homme enterré selon les coutumes judéo-chrétiennes d’une certaine époque.

Viennent alors deux explications : soit il s’agit d’un linceul des premiers siècles. Dans ce cas là les précautions prises au cours des âges autour de sa conservation orientent fortement vers le Suaire du Christ. Néanmoins cette hypothèse remet en cause la datation au C-14 –cela paraît assez audacieux : la radiodatation a fait ses preuves jusqu’à présent.

Soit il s’agit d’un authentique linceul du Moyen Age ; et cette hypothèse trouve en l’histoire de l’époque des arguments en sa faveur. En effet, nous sommes à l’époque des croisades, il faut exacerber les croyances. On voit dans ce but se multiplier les reliques en tout genre. Le Linceul de Turin pourrait en faire partie. Cette hypothèse est séduisante mais ne donne pas d’explication quant au mode de formation de l’image. En effet, il paraît peu envisageable que les “fabricants de relique” aient tout d’abord infligé à un homme des sévices romains puis placé son corps inerte dans un linceul, tout en espérant qu’une image se forme. Mais comment ?…

Le Linceul de Turin n’est pas une relique comme les autres Qu’elle que soit sa date d’origine, la méthode de formation de la double silhouette qu’il présente reste inexpliquée. Et l’on peut penser que le cœur du mystère réside ici.

 

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PALEOBIOS ,13 / 2004 / Lyon-France ISSN 0294-12 / L'inconnu du linceul de Turin : la médecine légale au secours des historiens.