PALEOBIOS ,13 / 2004 / Lyon-France ISSN 0294-12 / I ncidence de l’occlusion dentaire lors d’une craniophotocomparaison : à propos d’un cas.

Incidence de l’occlusion dentaire lors d’une craniophotocomparaison : à propos d’un cas.

Yvonne Desbois (1)(4)*, Raoul Perrot (2 )(4) , Claire Desbois (3 )(4)

1 : Cabinet dentaire 12 rue de Boigne 73000 Chambéry France.

2 : Directeur du Laboratoire d’Anthropologie Anatomique et de Paléopathologie Département de Biologie Humaine Lyon 1, 8 avenue Rockefeller 69373 Lyon CEDEX 08 France

3 : Cabinet dentaire rue du Commerce 42620 Saint Martin d'Estreaux France

4 : Equipe d’identification médico-légale du Laboratoire d’Anthropologie Anatomique et de Paléopathologie UCB Lyon 1, 8 avenue Rockefeller 69373 Lyon CEDEX 08 France

* : yvonnedesbois@club-internet.fr

Résumé:

L’identification d’un corps retrouvé dans un état avancé de décomposition fait appel à plusieurs spécialités médico-légales, notamment l’anthropologie et l’odontologie. Avant d’envisager une méthode reconstructive, il convient d’explorer les méthodes comparatives. Ces méthodes utilisent des éléments ante - mortem fournis par les enquêteurs et des éléments   post-mortem recueillies par les experts médico-légaux.La craniophotocomparaison (Perrot 96) est une méthode anthropologique qui consiste à comparer un crâne avec des photographies de personnes disparues. Elle utilise une comparaison de valeurs indiciaires et angulaires permettant de travailler sans tenir compte de l’échelle des documents.Le cas présenté montre l’importance de l’examen odontologique et particulièrement   de l’étude du rapport inter maxillaire. La difficulté de retrouver l’occlusion de convenance et le contexte particulier de l’enquête ont   influé sur le résultat de la méthode comparative employée.

Mots-clés :   identification, craniophotocomparaison, occlusion, indices

Abstract :

Incidence of the dental occlusion during a craniophotocomparison : in connection with a case.

The identification of a body at an advanced stage of decomposition requires several forensic specialties, in particular anthropology and odontology. Before considering a reconstruction method, it is advisable to explore comparative methods. These methods use ante-mortem elements, provided by the investigators and post-mortem elements, collected by the forensic experts.The craniophotocomparison (Perrot 1996) is an anthropological method which involves comparing a skull with photos of reported missing people. It uses a comparison of indices and angular values allowing work without taking into account the scale of the documents.The case produced shows the importance of an odontological examination and, in particular, the study of the inter-maxilla relationship. The difficulty in refinding the appropriate occlusion and the particular context of the investigation had an effect on the result of the comparative method used.

Keywords : identification, craniophotocomparison, dental occlusion,   indices

      1. INTRODUCTION

En identification comparative, la   méthode de craniophotocomparaison, mise au point par l’un d’entre nous (Perrot,   1996) a prouvé, en de nombreuses fois, sa fiabilité. Cette technique consiste à comparer un élément post-mortem, un crâne dessiné, avec un élément ante-mortem, la photographie d’une personne disparue. La comparaison prend en compte les valeurs indiciaires et angulaires permettant ainsi de travailler sans tenir compte de l’échelle des documents : il existe, en effet, d’autres techniques, en particulier celle de Paul A. Janssens, dite de « superimposition » nécessitant une parfaite (et donc difficile à obtenir) superposition du crâne et de la photographie du disparu (1976).Nous retraçons ici les différentes étapes et évènements de l’identification d’un individu, partiellement édenté, retrouvé en 1998. Nous démontrons dans quelle mesure cet élément et le contexte particulier de l’enquête ont influé sur le résultat de la craniophotocomparaison. Et que, finalement, c’est l’apport d’une méthode d'identification reconstructive, la reconstitution faciale effectuée en tenant compte de l’édentement partiel, qui a permis d’identifier l’individu.

      2. HISTORIQUE

Le 8 novembre 1998, le cadavre d’un noyé inconnu [par commodité appelé X dans le texte], de sexe masculin, est découvert au bord de l’Isère, sur la commune d’Aiton (Savoie). L’état de décomposition ne permet pas une identification (photo 1). Une expertise anthropologique et une expertise dentaire sont demandées, respectivement à R. Perrot, à Lyon et Y. Desbois, à Chambéry, aux fins d’identification de la personne.Par ailleurs, la gendarmerie dispose des déclarations de la disparition de deux hommes [par commodité appelés respectivement C et H dans le texte], dans la région.Concernant C, disparu depuis le 2 novembre 1998, une photographie (fig.2) récente est immédiatement disponible.Il est important de noter que R Perrot a seulement eu connaissance de la photographie de C et qu’aucun dossier dentaire ne lui est fourni. En effet les dossiers dentaires de C   et de H   ne seront fournis qu’en février et mars 1999 soit quatre mois après la découverte de X.Il serait donc utile d’annexer, dans la mesure du possible, à chaque dossier de déclarations de disparus leur fiche dentaire.   

3. L’EXPERTISE ANTHROPOLOGIQUE

L’expertise anthropologique est pratiquée à fin d’étude faciométrique et d’identification comparative (craniophotométrie) avec le seul élément disponible: la photographie de Mr C, disparu depuis le 2 novembre 1998.Elle comporte trois étapes: une étude anthropométrique métrique et descriptive du crâne, une étude faciométrique de la photographie et une craniophotocomparaison.

3.1. Étude anthropométrique descriptive et métrique

3.1.1. Méthodologie

Une étude anthropologique descriptive et métrique d’un crâne permet de déterminer le sexe, l’âge et le phénotype d’un individu. En mettant en évidence des reliefs ou des particularités osseuses, elle permet de découvrir des caractéristiques morphologiques visibles sur le vivant, utiles pour une identification: en effet, il existe une corrélation entre le relief osseux et les tissus mous de la face. La tête du cadavre est préparée selon la technique du Laboratoire d’Anthropologie Anatomique et de Paléontologie de l’Université Claude Bernard à Lyon. La tête est disséquée, nettoyée et séchée afin d’obtenir un crâne sec. Le crâne est dessiné au dioptrographe cubique, selon les deux vues de référence qui sont la vue faciale ( norma facialis) ( fig.1) et la vue latérale ( norma lateralis). Le dioptrographe est une sorte de pantographe associée à une plaque de verre permettant de suivre les contours du crâne et un stylet les dessinant selon la vue choisie et à différentes échelles ( dans ce cas l’échelle 1 est choisie). Dans ce cas, l’absence de nombreuses dents empêche un calage de la mandibule, c’est la raison pour laquelle R Perrot choisit une position intermédiaire en   mettant bout à bout les dents restantes. Les globes oculaires ont été positionnés dans les cavités orbitaires après le dessin au dioptrographe, selon la méthode D.M.P (d’après le nom de ses auteurs -Claire Desbois, Raoul Perrot et Claude Mallet-) de reconstitution faciale (fig.1).

3.1.2. Résultats

L’étude descriptive du crâne met en évidence ces caractéristiques visibles sur l’individu de son vivant :

  • Une séquelle au niveau des os propres du nez d’une fracture ancienne bien cicatrisée
  • Une dissymétrie de la base de l’ouverture nasale, entraînant une torsion de la gauche du nez. cette anomalie se retrouvera sur le vivant.
  • Un menton carré
  • Une houppe du menton bien marquée correspondant, chez le vivant à un gonflement de la lèvre inférieure
  • la situation haute des globes oculaires délimitant un espace inférieur bien net détermine que l’individu avait des poches sous les yeux.

L’étude anthropométrique indique que le sujet est un homme, leucoderme de type europoïde alpino- méditerranéen, dont l’âge se situe autour de 75/80 ans ( âge confirmé plus tard par l’examen dentaire pratiqué par Y Desbois.).

3.2 Etude faciométrique de la photographie

D'après la photographie de Mr C, le sexe, l’âge et le morphophénotype correspondent aux éléments fournis par le crâne.Les différents éléments constatés et conformes au résultats de l’étude métrique et descriptive sont :

  • la séquelle visible d’une fracture du nez et la torsion de la gauche du nez.
  • le menton carré et la lèvre inférieure   proéminente par rapport à la lèvre supérieure.
  • le plan du regard et la présence de poches sous les yeux.

Ces éléments concordants entre le crâne et la photographie de Mr C permettent alors d’envisager la craniophotométrie comparative.

3.3 Craniophotocomparaison

3.3.1 Méthodologie (Fig.1)

Sur la vue faciale du crâne (réalisée à l'échelle 1 au dioptrographe cubique) et sur la photographie du sujet disparu sont   positionnés des points anatomiques qui reliés entre - eux selon des critères précis -   fournissent   des paramètres, des indices et des valeurs angulaires. Il est important de noter que l’étude comparative ne prend jamais en compte la comparaison des valeurs   brutes d’un même paramètre sur les deux clichés mais celle des rapports indiciaires confrontant les paramètres deux à deux , dans chaque cliché: ce qui offre l’avantage considérable de pouvoir travailler sur des instantanés n’étant pas à la même échelle! La ressemblance entre le crâne inconnu et la photographie va être établie en prenant en compte la différence algébrique des valeurs indiciaires ( ou angulaires), selon la modalité suivante :

  • la valeur sera positive (+) si la valeur indiciaire ( ou angulaire) du crâne inconnu est supérieure à celle faciale
  • la valeur sera négative (-) si la valeur indiciaire ( ou angulaire) du crâne inconnu est supérieure à celle faciale

Ensuite la somme algébrique de l’ensemble des intervalles indiciaires est calculée puis divisée par le nombre d’indices pris en compte : le résultat ainsi obtenu (= moyenne algébrique) va permettre l ’ identification ( c’est à dire l’assimilation crâne inconnu / visage ), qui sera considérée comme : fortement probable ( 90%) à certaine ( 100%) dans le créneau : - 1 / 0 / + 1 .

Figure 1 : points et paramètres utilisés dans la craniophotocomparaison

Points

Paramètres

A

Pupille droite

B

Pupille gauche

AB

Diamètre interpupillaire / plan du regard

DE

Ouverture de la bouche / plan occlusal

F

Nasion

F'

Nasospinal

FF'

Axe nasal

H'

Gnathion*

H

Prognathion [point mentonnier]*

FH

Axe sagittal facial

C

Intersection FH / DE

G

Intersection FH / AB

* H' concerne le menton osseux [crâne], alors que H prend en compte l'épaisseur des tissus en ce point [photographie] : par convention, nous admettons une épaisseur tissulaire moyenne de 10mm pour H'H.

 

Crâne 1:dessin au dioptrographe

[Cliquer sur le dessin]

 

3.3.2 Résultats de la craniophotocomparaison crâne 1/ Mr C (Fig. 2)

L'étude comparative crâne/photographie du sujet disparu, conclut, dans un premier temps, avec une valeur de - 0,49 que le crâne est très vraisemblablement celui de Mr C.

Figure 2 : Paramètres, angles et valeurs indiciaires pris en compte dans la craniophotocomparaison

Paramètres

Crâne1

Mr C

AB

61

29

DE

50

20.5

AF

32

15.5

AG

31

16

FB

32.5

12

FG

8

4

FC

76.3

37

FH

127

51

AD

68

30

DH

57

21

DC

23

12

BE

69. 2

32

EH

55

19.5

Photographie de Mr.C

Angles

Crâne 1

Mr C

Différence algébrique

FAD

97

87

10

GAD

82

85

-3

FBE

100

93

7

GBE

87

81

6

ADH

164

158

6

BEH

156

160

-4

Indices

 

 

 

ABx100/DE

122

141.46

-19.46

FGx100/FC

10.48

10.81

-0.33

AGx100/FC

40.63

40.24

0.39

ABx100/FH

48.03

56.86

-8.83

AFx100/FC

41.94

40.95

0.99

Somme algébrique

-5.44

Moyenne algébrique

-0.49

       

4. L’EXPERTISE DENTAIRE

R.Perrot ayant terminé sa mission d'expertise anthropologique transmet alors le crâne à Y.Desbois, commise entre temps par le Parquet de Chambéry avec pour mission de pratiquer l'expertise dentairede l’individu X

4.1. Examen ( Fig.3)

            Fig. 3 : Moulage dentaire de X et correction du dessin au dioptrographe du crâne X

                         vue occlusale                    vue latérale droite           vue latérale gauche                         vue faciale                                                          

 schéma corrigé

[cliquer dessus]

L’expertise dentaire ( Fig.4), effectuée en février 1999, conclut que :

  • l’individu n’avait pas eu de soins dentaires récents ni fréquents.
  • les extractions sont anciennes et non compensées par un appareil car il y a eu une migration des dents restantes, une baisse de dimension verticale (de l’étage inférieur du visage), un inversé d’articulé qui projette la mandibule en avant du maxillaire et une usure des dents antérieures montrant une mastication exclusive à ce niveau.
  • sur les photos de disparus pouvant correspondre à l’individu expertisé, il serait intéressant de rechercher les personnes ayant un nez dévié, une fracture nasale ancienne et un aspect de l’étage inférieur “en galoche”.
                  • Figure 4 : Schéma dentaire de X

 

CAM

CAM

CAM

P

CAM

CAM

CAM

CAM

P

CPM

P

CAM

CAM

P

P

CAM

 

mx D

18*

17

16

15

14

13

12

11

21

22

23

24

25

26

27

28

mx G

md D

48

47

46

45

44

43

42

41

31

32

33

34

35

36

37

38

md G

 

CAM

CAM

CAM

P

P

P

P

CAM

CPM

P

P

P

P

CAM

CAM

CAM

 

      Légendes :

        • P : dents présentes sur l'arcade
        • CAM : chute ante- mortem
        • CPM : chute post-mortem
        • * : cf. Fig.5

        Figure 5 : Identification des dents ( selon la FDI)*

    Côté droit

Dents maxillaires

18 : dent de sagesse

17 : deuxième molaire

16 : première molaire

15 : seconde prémolaire

14 : première prémolaire

13 : canine

12 : incisive latérale

11 : incisive médiale

41 : incisive médiale

42 : incisive latérale

43 : canine

44 : première prémolaire

45 : seconde prémolaire

46 : première molaire

47 : deuxième molaire

48 : dent de sagesse

Dents   mandibulaires

    Côté gauche

Dents maxillaires

28 : dent de sagesse

27 : deuxième molaire

26 : première molaire

25 : seconde prémolaire

24 : première prémolaire

23 : canine

22 : incisive latérale

21 : incisive médiale

31 : incisive médiale

32 : incisive latérale

33 : canine

34 : première prémolaire

35 : seconde prémolaire

36 : première molaire

37 : deuxième molaire

38 : dent de sagesse

Dents   mandibulaires

                  * Fédération Dentaire Internationale

4.2. Comparaison avec les dossiers des deux disparus

Les dossiers dentaires de Mr C et Mr H, ont été fournis par la gendarmerie.

4.2.1 - Examen dentaire de Mr C ( Fig.6)

Le schéma dentaire ante-mortem a été établi à partir d’une radiographie (orthopantomogramme) et du dossier dentaire.

                    Figure 6 : Schéma dentaire de Mr C

P

CAM

CAM

CAM

CAM

P

P

P

P

P

P

P

P

P

CAM

CAM

18

17

16

15

14

13

12

11

21

22

23

24

25

26

27

28

48

47

46

45

44

43

42

41

31

32

33

34*

*35

36

37

38

CAM

CAM

CAM

P

P

P

P

P

P

P

P

P

P

CAM

CAM

CAM

        * diastème de 1cm entre 34 et 35

4.2.2 - Examen dentaire de Mr H ( Fig.7)

Le schéma dentaire ante- mortem de Mr H montre que ce dernier portait des prothèses adjointes complètes au maxillaire et à la mandibule ( Px).

                    Figure 7 : Schéma dentaire de Mr H

CAM

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

CAM

18

17

16

15

14

13

12

11

21

22

23

24

25

26

27

28

48

47

46

45

44

43

42

41

31

32

33

34

35

36

37

38

CAM

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

CAM

         

4.2.3 - Comparaison des trois schémas dentaires :

                                                        Figure 8 : Comparaison des trois schémas dentaires

H

CAM

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

CAM

H

C

P

CAM

CAM

CAM

CAM

P

P

P

P

P

P

P

P

P

CAM

CAM

C

X

CAM

CAM

CAM

P

CAM

CAM

CAM

CAM

P

CPM

P

CAM

CAM

P

P

CAM

X

mx D

18

17

16

15

14

13

12

11

21

22

23

24

25

26

27

28

mx G

md D

48

47

46

45

44

43

42

41

31

32

33

34

35

36

37

38

md G

X

CAM

CAM

CAM

P

P

P

P

CAM

CPM

P

P

P

P

CAM

CAM

CAM

X

C

CAM

CAM

CAM

P

P

P

P

P

P

P

P

P

P

CAM

CAM

CAM

C

H

CAM

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

Px

CAM

H

Avant de commencer la comparaison il est important de noter qu'il s'agit de comparer un état dentaire post-mortem (X) à deux états dentaires ante-mortem ( C et H). Il est évident, par exemple qu'une dent présente du  vivant de l'individu peut très bien avoir disparu sur son cadavre ; à l'inverse, une dente "tombée" ante-mortem ne peut, évidemment pas, est présente sur le cadavre! Cest ainsi que la présence de la 15 et de la 27 chez X, alors qu'elles sont tombées ante-mortem chez C, montre à l'évidence que X n'est pas C,[ cette évidence est confirmée par un autre caractère : la position, chez C, de 35, éloignée d’environ 1 cm de la 34]. Par ailleurs ces deux mêmes dents 15 et 27 étant remplacées par des prothèses chez H, on peut en conclure que X n'est pas, non plus, H.

La comparaison des trois fichiers dentaires montrent donc bien qu'ils s'agit de trois individus différents

En juillet 1999, un nouveau crâne est découvert dans la région. La fiche dentaire post-mortem de ce nouveau crâne correspond à la fiche ante-mortem de Mr C. Une nouvelle expertise dentaire confirme qu'il s'agit bien de Mr C.

5. L’identification de X par reconstitution faciale

Une identification reconstructive par reconstitution faciale est alors envisagée par la Justice, afin d’aider à l’identification de la personne découverte au bord de l’Isère: elle est confiée à Claire Desbois..

5.1. Reconstitution faciale ( Fig. 9 )

La reconstitution faciale est faite selon la méthode D.M.P. (Desbois, 1986 - Desbois, Mallet et Perrot, 1992).

Figure 9 : tête reconstituée

 

 

La mandibule a été positionnée en tenant compte de l’examen dentaire: l’usure occlusale des couronnes et la migration des dents indiquant l’absence d’appareillage et l’occlusion de convenance du sujet.Les gendarmes venus récupérer la tête sont frappés de la ressemblance avec un homme disparu, Mr Z ( Fig. 10) : cet homme était un marginal qui avait l’habitude d’aller tous les étés dans les alpages chez une famille. Cette dernière ne le voyant pas, avait prévenu la gendarmerie.

                             Figure 10 : Trois clichés photographiques et la reconstitution faciale de Mr.Z 

      rire

      assis

      debout

    reconstitution

     5.2. Examen comparatif reconstitution/photographies

Les seuls éléments ante-mortem   à disposition pour valider le résultat de la reconstitution faciale sont ces trois photographies : s ur celle de gauche, le sujet rit et montr ses dents. On peut noter que seules sont dévoilées des dents mandibulaires, la première prémolaire, la canine et l’incisive latérale droites et une face occlusale ( dessus) de prémolaire gauche   avec une absence évidente et/ou un délabrement important des couronnes dentaires de certaines dents. la courbe et l’aspect de ces dents sont en concordance avec les modèles en plâtre des arcades du crâne.( fig.3).Sur le plan anatomique, 8 éléments sont concordants :

  1. les poches sous les yeux
  2. les séquelles physiques d’une fracture du nez et la déviation du nez vers la gauche
  3. le menton carré
  4. le gonflement de la lèvre inférieure
  5. une baisse de l’étage inférieur du visage soit de la dimension verticale
  6. la lèvre inférieure en avant, dans le sens antéropostérieur, par rapport à la lèvre supérieure: position due à laprojection de la mandibule en avant par rapport au maxillaire .
  7. l’aspect de l’étage inférieur et de l’aspect des lèvres ( étirées et fines),les téguments et les muqueuses ne semblent pas soutenus ni par des dents, ni par un appareil.
  8. le sillon naso-labial est profond soulignant une absence ancienne de dents maxillaires ( notamment la canine).

On peut donc affirmer que le crâne inconnu est celui de Mr Z.

6. INCIDENCE DE l’ABSENCE DE DENTS LORS D’UNE CRANIOPHOTOCOMPARAISON

Le cas que nous décrivons montre bien que des caractéristiques morphologiques et pathologiques identiques au niveau de l’étage supérieur et moyen de la face chez deux individus, peuvent conduire à un" faux positif"quand l'étage inférieur est erroné. L’individu retrouvé étant partiellement édenté, le calage de la mandibule était difficile à obtenir. Lors du dessin ( fig.1) au dioptrographe, la mandibule a été positionnée avec une occlusion ( articulé dentaire) incorrecte : la dimension verticale (surestimée) de l’étage inférieur de la face a faussé le résultat final de la craniophotocomparaison. Il est bon de noter que ceci ne remet pas en cause la validité de la méthode mais démontre l'importance de bien déterminer l’occlusion de convenance ( le rapport des arcades dentaires entre-elles) et par conséquent la position de la mandibule par rapport au maxillaire.

A partir de ce cas, nous nous proposons d’établir les éléments permettant de déterminer au mieux cette occlusion de convenance.

6.1. Edentation partielle et position des dents restantes

L’absence ancienne de dents modifient la position des dents restantes : celles qui n’ont pas d’antagoniste ou de voisine migrent dans le sens antéro-postérieur, dans le sens transversal et dans le sens vertical. La migration est d’autant plus importante que l’édentation est précoce. L’absence de molaire empêche un calage postérieur de la mandibule : celle-ci glisse vers l’avant et provoque un inversé d’articulé au niveau antérieur, les dents mandibulaires se trouvent, alors, en avant par rapport aux dents maxillaires dans le sens antéro-postérieur. Morphologiquement il existe alors une baisse de dimension verticale soit un étage inférieur de la face diminué et un aspect caractéristique des personnes édentées totalement ou partiellement.

6.2 Détermination de l’occlusion

6.2.1. Généralités

Classiquement, l’occlusion est un état défini par un ou des contacts entre dents antagonistes. C’est le rapport statique quelconque de contact entre dents antagonistes. L’occlusion de convenance est l’occlusion habituelle, c’est à dire la position d’où partent et où reviennent tous les mouvements mandibulaires, pour laquelle l’engrènement et le nombre de contacts occlusaux sont en général maximaux. L’occlusion fait intervenir de multiples facteurs, notamment des facteurs osseux et musculaires., sur un sujet vivant, afin d’enregister le rapport inter-maxillaire, on prend des empreintes des arcades dentaires. Ces empreintes sont coulées en plâtre afin d’obtenir des modèles, exactes répliques de la mandibule et du maxillaire. Des cires ou des bases dites d’occlusion sont alors fabriquées à partir de ces modèles. Ensuite, la cire ou la base d’occlusion est inserrée en bouche et les mouvements de l’individu y imprime ses rapports interarcades. Cette cire ou cette base d’occlusion est ensuite positionnée   dans les moulages de l’arcade. L’étape suivante est la mise en articulateur des moulages : on obtient alors l’exacte réplique des relations interarcades. L’occlusion de convenance dépendant de facteurs dynamiques, sa détermination exacte sur un cadavre est difficile. Mais l’étude des dents peut donner des indications précises de la relation interarcade.

Cette étude se fondera sur :

      • la position des dents selon les différents plans (antéro-postérieur, vertical et transversal)
      • la forme et le degré d’usure des faces occlusales ( facette d’abrasion).
      • le stade d’alvéolyse ( perte osseuse ou déchaussement)

6.2.2. Cas de l’individu X

L’examen général des arcades ( Fig. 4) indique une absence ante-mortem de 17 dents et un manque évident de soins au niveau des dents restantes. On note une usure marquée des faces occlusales, un déchaussement des dents plus marquées sur certaines   et des positions atypiques. Il y a une quantité de tartre importante notamment au niveau des molaires restantes.

Nous définissons le niveau postérieur par le bloc formé par les prémolaires et molaires et le miveau antérieur par le bloc formé par les canines et les incisives.

Au maxillaire:

absence antemortem de 10 dents et 1 post-mortem ( 22) :

  • a u niveau postérieur, à droite, seule la seconde prémolaire (15) est présente. Peu d’usure au niveau occlusal alvéolyse de 7 mm dans le sens vertical accompagnée d’une égression / distoversion. ( orientation vers l’arrière).
  • a u niveau postérieur, à gauche, la première et la deuxième molaires (26, 27) sont présentes. Pas d’usure occlusale marquée.Alvéolyse horizontale et verticale de 7 à 9 mm environ, accompagnée d’une égression. Inversion de la courbe de Spee en vue latérale ( la 27 dépasse le plan d’occlusion formé ici par la 26).
  • a u niveau antérieur, à droite, toutes les dents sont tombées
  • au niveau antérieur, à gauche, seules sont présentes l’incisive centrale (l a 21 est à l’état de racine) et la canine (la 23, elle  présente une fracture coronaire totale avec la trace de facette d’abrasion).

A la mandibule .

Absence antemortem de 7 dents et post mortem de l’incisive centrale gauche (31).

  • a u niveau postérieur, à droite, seules les prémolaires sont présentes. La seconde prémolaire droite est en linguotopie avec version coronaire linguale. La perte osseuse est importante.
  • a u niveau postérieur, à gauche, la seconde prémolaire gauche est en rotation mésiale de 90 °.. .
  • a u niveau antérieur, à droite, comme à gauche, les deux centrales (31, 41) sont tombées, restent l' incisive latérale, la canine et les deux prémolaires des deux côtés : toutes ces dents présentent des facettes d’usure importante. Ces facettes sont incurvées.

Conclusion de l’examen

L’état dentaire observé indique une absence de soin et de réhabilitation esthétique et fonctionnelle. En effet, l’état de résorption des crêtes osseuses indique des pertes dentaires ancienne et les positions des dents résiduelles indiquent l’absence d’appareil réhabilitant les dents: L’égression importante des molaires supérieures gauche et la migration des prémolaires indique une absence ancienne d’antagonistes. L’absence des dents postérieures entraîne une absence de calage postérieur : la mandibule n’étant plus bloquée glisse alors vers l’avant afin de trouver des contacts. L’usure marquée des dents antérieures confirme   le glissement de la mandibule: l’articulé antérieur s’inverse, les dents mandibulaires passent devant les dents antérieures. Ce glissement s’accompagne d’une déviation. Cette usure est aussi provoquée par une mastication exclusive au niveau antérieur. les prémolaires et molaires restantes ne présentant pas d’usure, l’individu ne se servait absolument pas de ces dents pour mastiquer et pour caler sa mandibule. De plus la présence de tartre en quantité importante sur le groupe postérieur confirme l’absence d’autonettoyage par mastication.

      A partir de ces observations, le schéma au dioptrographe a, alors, été modifié : la mandibule étant positionnée dans une situation proche de l’occlusion de convenance estimée (Fig. 3).

7. Méthode de craniophotocomparaison appliquée aux deux dessins du crâne X ( fig.1 et 3).

Sur la figure 1, on remarque bien que la mandibule est plus éloignée, verticalement, du maxillaire qu'elle ne l'est sur la figure 3. Nous nous proposons d’évaluer dans quelle mesure cela influe sur le résultat d’une craniophotocomparaison. Les photographies de Mr C, Mr Z et de la tête reconstituée sont comparées respectivement au schéma initial ( dit Crâne 1) et à celui corrigé ( dit Crâne 2).

7.1 C raniophotocomparaison Crâne 1 / Mr C, Mr Z, tête reconstituée (fig.11)

Les valeurs indiciaires et angulaires du Crâne 1 sont comparées respectivement avec 4 photographies et la tête reconstituée, fournissant donc 5 moyennes algébriques :

    •  Crâne1 / Mr C = Moyenne algébrique de - 0.49
    • Crâne1 / Mr Z “ rire” = Moyenne algébrique de -2.76
    • Crâne1 / Mr Z “debout” = Moyenne algébrique de -0.77
    • Crâne1 / Mr Z"assis" = Moyenne algébrique de -0.16
    • Crâne1 / Tête reconstituée = Moyenne algébrique de -3.18

On remarque une certaine incohérence dans les résultats obtenus : en effet d'après eux, on peut noter, une identification positive du crâne 1, non seulement avc Mr C ( moyenne algébrique de - 0.49 ) mais également avec Mr Z ( moyennes algébriques de -0.77 et surtout de -0.16, où même,dans ce cas, le crâne 1 est nettement plus proche de Z qu'il ne l'est de C!)!Par contre, à l'opposé, la différence est manifeste entre le crâne 1 et la tête reconstituée ( -3.18 ).

En fonction de ces résultats il est donc particulièrement important de voir, dans un deuxième temps, ce que donne la comparaison entre le cr'âne 2, où a été modifié l'articulation de manière à restituer l'occlusion de convenence avec Mr C, Mr Z et la tête reconstituée ( § 7.2 et fig.12) .

     

Figure 11 : craniophotocomparaison Crâne 1 / Mr C, Mr Z, tête reconstituée

paramètres

Crâne 1

Mr C

Mr Z “ rire”

Mr Z “debout”

Mr Z"assis"

Tête reconstituée

AB

61

29

20

8

9

26

DE

50

20.5

15

6

7

17

AF

32

15.5

11

4

5

13

AG

31

16

11

3

4

12

FB

32.5

12

9

4

5

15

FG

8

4

2..5

1

1

3

FC

76.3

37

22

10

10

27

FH

127

51

38

15

16

43

AD

69

30

21

9

9

24

DH

57

21

17

5

6

17

DC

23

12

8

3

4

8

BE

69.2

32

21

8

9

24

EH

55

19.5

18

6

6

18

Angles

crâne1

Mr C

D1*

Mr Z “ rire”

D2

Mr Z “debout”

D3

Mr Z “ assis”

D4

Tête reconstituée

D5

FAD

97

87

10

86

11

96

1

94

3

93

4

GAD

82

85

-3

98

-16

79

3

87

-5

80

2

FBE

100

93

7

96

4

104

-4

97

3

91

9

GBE

87

81

6

83

4

88

-1

82

5

77

10

ADH

164

158

6

162

2

159

5

148

16

161

3

BEH

156

160

-4

161

-5

148

8

158

-2

165

-9

indice

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ABx100/DE

122

141.46

-19.46

133.33

-11.33

133.33

-11.33

128.57

-6.57

152.94

-30.94

FGx100/FC

10.48

10.81

-0.33

11.36

-0.33

10

0.48

10

0.48

11.11

-0.63

AGx100/FC

40.63

40.24

-0.73

50

-9.37

30

10.63

40

0.63

44.44

-3.81

ABx100/FH

48.03

56.86

-8.83

52.63

-4.60

53.33

-5.30

56.25

-8.22

60.47

-12.44

AFx100/FC

41.94

40.95

-0.99

50

-9.74

40

1.94

50

-8.06

48.15

-6.21

Somme algébrique

 

 

-5.44

 

-30.37

 

-8.42

 

-1.74

 

-35.03

Moyenne algébrique

 

 

-0.49

 

-2.76

 

-0.77

 

-0.16

 

-3.18

    * : différence algébrique

7.2 C raniophotocomparaison Crâne 2 / Mr C, Mr Z, tête reconstituée (fig.12)

Les valeurs indiciaires et angulaires du Crâne 2 sont comparées respectivement avec les 4 photographies et la tête reconstituée, fournissant donc 5 nouvelles moyennes algébriques :

  • Crâne2 / Mr C = Moyenne algébrique de -0.76
  • Crâne2 / Mr Z “ rire” = Moyenne algébrique de - 0.44
  • Crâne2 / Mr Z “debout” = Moyenne algébrique de -1.22
  • Crâne2 / Mr Z"assis" = Moyenne algébrique de 0.30
  • Crâne2 / Tête reconstituée = Moyenne algébrique de -0.64

Une première remarque peut être faite : l'éloignement du crâne 2 / Mr C ( -0.76 ) alors que nous avions - 0.49 pour c râne1 / Mr C. A l'évidence la correction de l'occlusion, a fait diminué la ressemblance, rien qu'en ayant réduit la hauteur totale de la face.Ce résultat milite bien en faveur de l'importance de la bouche dans les problèmes d'identification de cadavres.Une seconde remarque concerne la nécessité de travailler sur plusieurs clichés photographiques de l'individu disparu : en effet, les résultats obtenus varient de l'identification positive ( - 0.44 et 0.30 ) à une identification négative ( -1.22 )!

Au final, cependant le regroupement des trois m oyennes algébriques fournit une valeur médiane de 0.45 , qui s'ajoute à la valeur de -0.64 ( similitude positive entre le crâne 2 et la reconstitution ): on peut donc conclure avec certitude que le crâne 2 est bien celui de Mr Z.

Pour terminer signalons que l' occlusion retrouvée à partir des observations des dents se rapproche de l’occlusion de convenance de l’individu.

Figure 12 : craniophotocomparaison Crâne 2 / Mr C, Mr Z, tête reconstituée

paramètres

Crâne 2

Mr C

Mr Z “ rire”

Mr Z “debout”

Mr Z"assis"

Tête reconstituée

AB

61

29

20

8

9

26

DE

50

20.5

15

6

7

20

AF

32

15.5

11

4

5

13

AG

31

16

11

3

4

12

FB

32.5

12

9

4

5

15

FG

8

4

2..5

1

1

3

FC

76.3

37

22

10

10

27

FH

115

51

38

15

16

43

AD

57

30

21

9

9

24

DH

53

21

17

5

6

17

DC

22

12

8

3

4

8

BE

69.2

32

21

8

9

24

EH

55

19.5

18

6

6

18

Angles

crâne 2

Mr C

D6

Mr Z “ rire”

D7

Mr Z “debout”

D8

Mr Z “ assis”

D9

Tête reconstituée

D10

FAD

97

87

10

86

11

96

1

94

3

93

4

GAD

82

85

-3

98

-16

79

3

87

-5

80

2

FBE

100

93

7

96

4

104

-4

97

3

91

9

GBE

87

81

6

83

4

88

-1

82

5

77

10

ADH

166

158

11

162

4

159

7

148

18

161

5

BEH

154

160

-8

161

-7

148

6

158

-4

165

-11

indice

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ABx100/DE

122

141.46

-19.46

133.33

11.33

133.33

-11.33

128.57

- 6.57

130

-8

FGx100/FC

10.48

10.81

-0.33

11.36

0.88

10

0.48

10

0.48

11.11

- 0.63

AGx100/FC

40.63

43.24

-2.61

50

-9.37

30

10.63

40

0.63

44.44

-3.81

ABx100/FH

53.04

54.95

-1.91

52.63

0.41

53.33

-0.29

56.25

-3.21

60.47

- 7 .43

AFx100/FC

41.94

40.95

0.99

50

-8.06

40

1.94

50

-8.06

48.15

-6.21

Somme algébrique

 

 

-8.34

 

-4.81

 

-13.43

 

3.27

 

-7.08

Moyenne algébrique  

 

-0.76

 

- 0.44

 

-1.22

 

0.30

 

-0.64

.

8. CONCLUSION

L’occlusion dentaire détermine de façon remarquable, l’aspect et la hauteur de l’étage inférieur du visage. Une erreur dans la détermination du rapport inter-maxillaire influe sur les méthodes utilisées en matière d’identification. Or en absence, même partielle, de dents, il est difficile de retrouver le rapport dento-dentaire. Sur un cadavre édenté ,seule l’observation pertinente des dents restantes, peut aider à retrouver l’occlusion de convenance d’un sujet.

BIBLIOGRAPHIE

Caldwell (P.C.), 1986. New questions ( and some answers) on the facial reproduction techniques in Forensic osteology : Advances in the identification of human remains. Charles C.Thomas, UIllinois, 326p.

Desbois ( Cl.), 1986. La reconstitution du visage d'après le crâne. Thèse chir.Dent.-Lyon.

Desbois ( Cl.), Mallet ( Cl.) et Perrot ( R.), 1992. La méthode DMP de reconstitution faciale dans l'identification médico- légale. Paleobios, Lyon, N° 1-2, pp.1-21.

Fedosyutkin (R.) & Nainys (J.V), 1993. The relationship of skull morphology to facial features in Forensic analysis of the skull. Wiley-Liss, New York.

Galloway ( A.), Birkby ( W.H.), Kahana ( T.) & Fulginiti ( L.), 1990. Physical anthropology and the law : Legal responsabilities of forensic anthropologists. Yearbook of Physical Anthropology , vol.33, pp.39-57.

Janssens ( P-A), Hänsh ( Ch.Fr.) et Voorhamme ( L.L.),1976.Identity determination with anthropological cranium adjustment. OSSA, 5, pp.109-122.

Perrot ( R.), 1996. Use of Anthropological Methods in the Identification of unknown Individuals : Human Remains and Armed Robbers. 14th Meeting of the International Association of Forensic Sciences ( IAFS) 1996, August 26-30, Tokyo, Japan.

     

      PALEOBIOS ,13 / 2004 / Lyon-France ISSN 0294-12 / Incidence de l’occlusion dentaire lors d’une craniophotocomparaison : à propos d’un cas.