Roger de Parme ( 1180-? )

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1 - Notice biographique

Ruggero di Frugardo, dit Roger de Parme ; bien que natif de Ravenne (vers 1180) doît son surnom à un de ses disciples, Roland de Parme, qui l'a fait connaître.

La vie de Roger est pratiquement ignorée, seule son oeuvre chirurgicale dite Rogerina ou Pratica Rogerii l'a empêché de sombrer dans l'oubli. Son ouvrage comprend 4 livres : le premier est consacré aux blessures crâniennes et à leur traitement. Les autres traitent de la traumatologie du restant du corps.

2 - Sources bibliographiques Elles se répartissent ainsi :

  • L.I, traduction en français, que nous avons effectuée d'après la version italienne de L. Stroppiana et D. Spallone, Istituto di Storia della Medicina dell’ Università di Roma , 1957 [nous devons à l'obligeance, une fois encore, du regretté Pr M.D. Grmek (Paris) la communication de cet ouvrage].
  • L.II et III, traduction française de P. Theil, 1969. L.IV, non utilisé.
  • [I1 existe à la Bibliothèque Nationale de Paris, 3 manuscrits latins attribués à Roger de Parme, sous les numéros 7.035, 7.040 et 7.056, mais le temps nous a manqué pour leur traduction].

3 - Extrait de texte [ cf. Roger de Parme / PDF (1,1 MO / 1,016 MB)]

 

( ... ) Chapitre XIV - De la blessure par flèche à la face.

Si quelqu’un est blessé par une flèche au visage à travers les narines ou près de l’oeil, ou dans la joue, ou dans une autre partie, si le fer se trouve fiché en profondeur ou s’il a pénétré dans des orifices étroits, fins et tortueux il faut savoir que l’extraction est une chose difficile, toutefois chacun fait appel à son talent personnel et pense à fond de quelle façon il peut l’extraire et si le fer avait du bois, on met un lien près du bois jusqu’au fer au travers de la blessure précédente et s’il s’avère que le bois est bien attaché au fer, on le bouge un peu, à petits coups et aussi en les tenant ensemble on déplace doucement le bois et le fer et ainsi avec soin on les extrait. Si le fer n’a pas de bois, tu connaîtras par le patient quand et de quelle façon il se trouvait lorsqu’il fut blessé ainsi qu’il a été dit plus haut, de dessous, de face ou sur le côté, on introduit une tige au travers de la blessure le trajet du fer est (alors) connu, on extraira le fer s’il peut s’extraire et si l’on ne peut l’extraire sans abîmer (les chairs) il est meilleur de le laisser : en effet beaucoup vivent longtemps avec un fer dans le corps. Le fer extrait, on fait aussitôt un tampon de lard et on l’introduit si le lard ne suffit pas pour la trop grande profondeur, fais une bande de toile de lin, tu l’enduis de saindoux et ainsi tu l’introduis et tu poses dessus un petit coussinet de toile de lin et tu l’attaches de telle façon que le bandage commence de l’endroit d’où le pus doit sortir et s’il y a deux trous celui qui présente la pente la plus forte ( qui se trouve à la partie supérieure ) tardera à se consolider alors que celui qui se trouve à la partie inférieure se consolidera plus rapidement et le malade sera toujours placé de telle façon que le pus s’écoule à l’extérieur et non à l’intérieur. Si tu veux que dans une telle blessure se produise le pus, selon les variations saisonnières, mets cet emplâtre ( Roger ne précise pas lequel ) en été ; en hiver tu appliqueras rapidement ceux décrits dans le cinquième traitement de la tète. Le reste se fait comme il a été dit pour les autres traitements. Nous n’oublierons pas de faire observer qu’après que le pus commencera à s’écouler et la blessure à se cicatriser, le tampon (de lard) va se réduire selon comment évoluent la guérison et la cicatrisation de la blessure.

Chapitre XV - De la blessure par dard barbulé

Dans le cas d’une blessure par trait barbulé, on l’extrait ainsi  : (en) pouvant introduire largement une pince ; grâce à la pince on se saisit avec précaution des barbes et les tordant on les plie vers (leur) attache. Si cela est difficile, on applique un petit tube fin en fer ou en bronze à une barbe, on la prend dans la concavité (creux) du tube et on fait ainsi de l’autre côté et avec beaucoup d’attention et de diligence on extrait (le trait) convenablement. La même opération peut se faire avec deux plumes d’oie. Pour les autres, le traitement est semblable à ce qui a déjà été dit ( ... ).

 

Page révisée le 06/07/2105

     

  Notice biographique extraite de " Glossaire de la matière médicale employée par les chirurgiens médiévaux dans le traitement des blessures " http://perso.wanadoo.fr/raoul.perrot/ >

 

 

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