Hippocrate ( 460 - 351 avant J.C. )

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1 - Notice biographique.

Hippocrate [du grec Hippocratos, dompteur de chevaux : cette traduction suggère une relation avec la Thessalie seule région de la Grèce ancienne, avec la Béotie, où l'on pratiquait l'élevage de cet animal (H. Bolkstein in Ch. Lichtenhaeler, 1978 . Histoire de la Médecine. Fayard, Paris, p. 98) ] II [son grand-père s'appelait déjà ainsi : Hippocrate I. Son père, Héraclide épousa Phénarete (que la tradition fait descendre de Héraklès ou Hercule). Hippocrate II eut deux fils, Dracon (serpent : allusion au serpent médical) et Thessalos (allusion à Thessalie, cf. ci-dessus) et une fille. Deux petits-fils et un arrière petit-fils portèrent respectivement le nom  Hippocrate III, IV et V (L. Bourgey in G. Despierres, 1979 . Hippocrate, sa vie, son oeuvre. L'histoire et la légende. Journal d e Médecine de Lyon, 60, p. 45)] dit "Le Grand" [on doit ce qualificatif à Aristote, qui fut le premier, à l'utiliser, une cinquantaine d'années après la mort de Hippocrate] semble être né autour de 460 avant J.C. dans une petite île du Dodécanèse (proche de l'Asie mineure) : l'île de Cos.

Hippocrate appartenait à l'illustre famille des Asclépiades, prêtres médecins qui desservaient les temples d'Asclepios [Asclepios ou Aesculape (chez les Latins) était le dieu de la Médecine] . Né dans un milieu médical, Hippocrate ne pouvait pas moins faire que d'en être marqué. Il commença donc d'exercer son activité médicale à Cos, mais fidèle à l'habitude de l'époque où les médecins se déplaçaient beaucoup, ses voyages de périodeute l'amenèrent à parcourir la Thessalie, la Thrace, les îles de la mer Egée, l'Asie Mineure, l'Egypte [i1 n'est pas impossible qu'au cours d'un de ces séjours en Egypte, il ait pu avoir connaissance du papyrus médical désigné actuellement par le terme de papyrus Edwin Smith : G. Despierres (idem 1979 , p. 58) avance cette hypothèse que nous sommes très enclins à partager] , l'Italie. Une grande partie de la vie de Hippocrate est un tissu de légendes : une chose est certaine cependant, c'est que le Maître de Côs a fondé (ou tout au moins profondément modifié) dans son île natale, un centre médical, lieu de rencontre et d'enseignement, qu'il dirigera jusqu'à sa mort, qui serait survenue (selon les auteurs) dans sa 85ème ou 109ème année, soit autour de 375 ou 351 avant J.C.

En ce qui concerne l'orthographe du nom du Père de la Médecine, il faut noter que le Moyen-Age ignorait l'usage du grec, aussi on compte pas moins de 15 façons différentes d'écrire Hippocrate (E. Wickersheimer, 1966 . Manuscrits latins de médecine du Haut Moyen-Age dans les bibliothèques de France. CNRS, Paris ) : Epocrates, Epogrates, Eppocrates, Hippocrates, Hypocras, Ipocras, etc...

L'oeuvre écrite de Hippocrate, à laquelle on a donne le nom de Collection hippocratique [l'Hexacontabiblos, recueil des Soixantes livres ou encore Corpus Hippocraticum] représente actuellement 45 ouvrages, mais ils montrent une telle hétérogénéité, qu'il est certain qu'ils ne lui sont pas tous attribuables. Sont incontestablement de lui : les Aphorismes, L'Ancienne Médecine, le Pronostic, les Epidémies, le Régime dans les Maladies aiguës. En ce qui concerne la Chirurgie qui correspond à 5 traités : les Articulations, Des fractures, Des plaies de la tête, de l'officine du médecin, le Mochlique, les 3 premiers sont de la main de Hippocrate, les deux derniers pourraient ne pas l'être, mais une lecture détaillée semble bien montrer que, tous les cinq procèdent du même esprit et donc, vraisemblablement, du même auteur .

2 - Sources bibliographiques

    La traduction la plus classiquement admise en France est celle de Littré (1839 à 1861) : si, elle est d'une belle tenue littéraire, nous lui avons préféré celle, plus médicale, de J.E. Pétrequin (1878).

3 - Extrait de texte [ cf. Hippocrate / PDF (2,2 MO / 2.07 MB)]

 

( ... ) 14 (Des divers modes d’action des armes vulnérantes). Les instruments vulnérants qui produisent surtout des fractures visibles ou latentes, des contusions et des enfoncements de l’os en le déplaçant de sa position naturelle, sont les corps arrondis, orbiculaires, mousses, à la fois obtus, pesants et durs ; ils opèrent dans les chairs des contusions, des attritions et des plaies contuses ; les plaies qui proviennent de pareils instruments, qu’elles soient allongées ou arrondies, deviennent creuses, suppurent davantage, sont baignées d’humidité, et demandent plus de temps pour se mondifier ; car il faut nécessairement que les chairs ainsi atteintes de fortes contusions ou de plaies contuses se transforment en pus et se fondent. Quant aux armes allongées, comme elles sont d’ordinaire minces, aiguës et légères, elles coupent les chairs plutôt qu’elles ne les contondent ; et il en est de même pour l’os l’arme peut, à la vérité, marquer son empreinte en même temps qu’elle entame l’os (or nous avons dit qu’empreinte et entamure sont la même chose) ; mais elle n’est guère apte à le contusionner, ni à le fracturer, ni à l’enfoncer en le déplaçant de sa position naturelle( ... ).

Page révisée le 06/07/2105

         Notice biographique extraite de " Glossaire de la matière médicale employée par les chirurgiens médiévaux dans le traitement des blessures " http://perso.wanadoo.fr/raoul.perrot/ >

 

 

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