PALEOBIOS, 21 / 2019 / Lyon-France ISSN 0294-121 X / ISSN 2259-986X

 

                                                                                          Étude des rapports anatomiques entre rachis cervical et base du crâne

      sur une série de têtes égyptiennes momifiées 

    (Collection du Musée des Confluences de Lyon)

      [version PDF]

Annie Perraud 1-2-5-6, Michel Billard 2-5, Raoul Perrot 2-5, Pascale Richardin3-4

 

1 UMR 5140 : Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Équipe Égypte Nilotique et Méditerranéenne - Université Paul-Valéry - Montpellier 3

2 Laboratoire d’Anthropologie Anatomique et de Paléopathologie de Lyon

3 Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France - Paris (C2RMF)

4 Préhistoire et technologie (PRETECH) – UMR 7055 - CNRS/Université Paris Nanterre

5 Equipe d'Egyptologie Anatomique Animale et Humaine (E2A2HLyon)

6 Contact : annieperraud@aol.com        

                                                                                                

Ce travail a bénéficié du soutien du LabEx ARCHIMEDE au titre du programme "Investissement d’Avenir" ANR-11-LABX-0032-01. Projet Human Egyptian LYon COnfluences Mummies (HELYCOM) - Mourir pour renaître, sous la direction du Pr Marc Gabolde

Iconographie : © HELYCOM-Mourir pour renaître : Annie Perraud / Mise en page et adaptation internet (création des hyper liens pour la version html) : Raoul Perrot

Résumé : Sur un ensemble de 46 têtes de momies égyptiennes1, provenant de Haute-Égypte, les Auteurs se sont intéressés au déplacement de l’atlas par rapport à l’occipital, observé sur dix d’entre elles. Ces têtes isolées sont datées de la fin du Nouvel Empire à l'Époque Romaine. Elles comportent la particularité d’avoir été prélevées par Ernest Chantre, à la fin du XIXe siècle, pour constituer la collection d’Ostéologie du musée des Confluences de Lyon. La charnière occipito-cervicale (COC) est analysée en détail pour chacune de ces têtes momifiées dans le but d'établir l'étiologie de l’anomalie observée : pathologie, taphonomie, pratique de l’embaumeur, violation de sépulture ? Une annexe en fin d'article regroupe craniométrie et odontologie des têtes de momies étudiées.

Mots-clés : charnière occipito-cervicale (COC), momies égyptiennes, craniométrie, odontologie, radiologie, endoscopie, paléopathologie, excérébration, baumes de momification, datation au radiocarbone, musée des Confluences, Ernest Chantre.

Abstract: Study of the anatomic reports between cervical column and skull basis on a set of Egyptian mummified heads (Collection of the musée des Confluences in Lyon)

On a set of 46 Egyptian mummies’ heads1, coming from Upper Egypt, the authors are interested in the occipito-cervical region, and, particularly, the position of the atlas relative to the occipital bone. On ten of them, has been found an anatomical reporting anomaly between these two bones. These isolated heads are dating from the end of the New Kingdom to the Roman Period. They have the particularity to be taken by Ernest Chantre, at the end of the XIXth century, to constitute the Osteologic collection of the museum of Natural History in Lyon. The occipito-cervical hinge (OCC) of each mummified head is analysed in detail in order to establish the observed anomalies etiology : pathology, taphonomy, embalmer practice, grave violation ? An appendix at the end of the article includes craniometry and odontology of the mummies’ heads studied.

Key-words : occipito-cervical hinge (OCC), Egyptian mummies, craniometry, odontology, radiology, palaeopathology, brain removal, mummification balms, radiocarbon dating, artifact during mummification, Lyon Confluences Museum, Ernest Chantre.
                                                                               

Introduction

La collection d’Ostéologie du Centre de Conservation et d’Étude des Collections du musée des Confluences comprend des têtes et crânes de momies humaines égyptiennes. La plupart d’entre eux ont été rapportés, à la fin du XIXe siècle, par Ernest Chantre, anthropologue et archéologue, qui était, par ailleurs, sous-directeur du muséum d'Histoire naturelle de Lyon, et collaborateur de Charles Louis Lortet, directeur de ce musée pendant quarante ans.

L’inventaire des fragments de momies du musée indique que 250 entrées sur 264 proviennent d’Ernest Chantre, totalisant ainsi 94,70% des entrées2

Les têtes et crânes de momies constituent une importante série incluse dans la collection d’Ostéologie du musée. Le prélèvement des têtes pratiqué à la fin du XIXe siècle correspondait à une pratique destinée à enrichir les collections d’anthropologie, mais nous a privé de la connaissance de ces défunts, de leur mode de sépulture, des pratiques de momification du corps dont ils avaient pu bénéficier, toutes ces données sont irrémédiablement perdues. Ces têtes et crânes isolés proviennent de Haute-Égypte, où avait pu participer à des fouilles Ernest Chantre. Les seules informations, donnant une description des momies prélevées, qui soient encore disponibles, figurent dans son ouvrage3.

 La série de 46 têtes et crânes de momies humaines du corpus, inclus dans le projet de recherche Human Egyptian LYon COnfluences Mummies (HELYCOM) - Mourir pour renaître, présente une grande diversité sur le plan des pratiques de momification, et sur le plan anthropo-paléopathologique. Dans cette série, une anomalie des rapports osseux de la charnière occipito-cervicale (COC) a pu être observée sur dix crânes. Pour neuf d’entre eux, celle-ci correspond à un déplacement de l’atlas par rapport aux condyles occipitaux. En fonction des caractéristiques anatomiques et radiologiques de ces éléments osseux, une approche étiologique est discutée : pathologie, intervention humaine post-mortem.

1 – Méthodes d’étude


Dix têtes de momies ont été prises en compte dans le cadre de ce travail. Certaines présentent un excellent état de conservation, d’autres sont réduites à une partie du crâne.

Tableau 1 -  Récapitulatif des dix têtes présentant une anomalie de la charnière occipito-cervicale

 

 N° d’inventaire/Sexe

 

 

Provenance

 

Datation

 

Excérébration et voie d’abord

 

 

Position de la tête

par rapport au rachis cervical

 

Baumes

 

30000110 / Homme

 

Thèbes-Gournah

Coll. E. Chantre (1904)

 

234-377 AD

Époque Romaine tardive

 

Excérébration

Voie trans-ethmoïdale (côté non déterminé))

 

 

Flexion

 

Baumes intracrâniens formant un bouclier occipital

Externes prélevés 

 

 

 30000111 / Femme

 

Gournah (Thèbes)

 

46 BC-54 AD

Époque Gréco-Romaine

 

Excérébration

Voie trans-ethmoïdale (côté droit ?)

 

 

Flexion

 

Baumes intracrâniens 

 

 

30000125 / Femme

 

 

Gournah

Coll. E. Chantre

(1904)

 

363 BC - 183 BC

XXXe dynastie à Époque Ptolémaïque

 

Excérébration

Voie trans-ethmoïdale droite avec

 

 

Hyper-flexion

Baumes intracrâniens formant un bouclier occipital

 

Externes prélevés :

 

 

30000126 / Homme

 

Thèbes

Coll. E. Chantre (1904)

 

92 BC-65 AD

Époque Ptolémaïque à Romaine

 

Non excérébré

 

 

Hyper-flexion

 

Intra-buccaux

 

 

30000127 / Femme

 

Thèbes-Gournah

Coll. E. Chantre

(n° 10)

 

360-116 BC

XXXe dynastie à Époque Ptolémaïque

 

Excérébration

Voie trans-ethmoïdale gauche

(ethmoïde effondré)

 

 

Hyper-flexion

 

Externes

 

30000149 / Enfant

 

Inconnue

 

800-548 BC

XXIIe à XXVIe dynasties

 

 

Non excérébré

Cerveau in situ

 

 

Hyper-extension

 

Absence

 

30000152 /Adolescente

 

Thèbes

 

85 BC-70 AD

Époque Ptolémaïque à Romaine

 

 

Voie trans-ethmoïdale gauche

 

Hyper-flexion

 

Baumes intracrâniens

 

Externes prélevés :

 

 

900001952A / Femme

 

Gournah

Coll. E. Chantre

(1897-1898)

 

66 AD-222 AD

Époque Romaine

 

Excérébration

Ethmoïdectomie totale avec vestiges cérébraux

 

 

Hyper-flexion

 

 

Absence

 

900001953A / Femme

 

Gournah

Coll. E. Chantre

(1897-1898)

 

1127-931 BC

XXe à XXIIe dynasties

 

Excérébration

Voie non déterminée

 

Non connue (rotation forcée ?)

Baumes intracrâniens et bourrage textile

 

Externes

 

 

90000955A / Femme

 

 

Gournah

Coll. E. Chantre

(1897-1898)

 

 

Excérébration

Voie trans-ethmoïdale avec ethmoïdectomie totale

 

Non connue

 

Externes seulement

 

 

 

2 – Méthodes d’étude

Chacune des têtes est présentée selon son observation macroscopique morphologique, comprenant un descriptif anatomique, les pratiques de momification retrouvées, l’anomalie observée au niveau de la charnière occipito-cervicale. Une étude anthropologique, craniométrique et odontologique (cf.Annexe), un examen radiologique, endoscopique, chromatographique des baumes, et une datation par 14C complètent le descriptif initial.

Les clichés radiographiques ont été réalisés par le Dr. Roger Lichtenberg ( cf. remerciements) à l’aide d’une unité de radiologie mobile, système GM 85 de la société Samsung, par capture d’images numériques. Chacun des crânes a été radiographié selon trois incidences : face, profil et Hirtz. L’incidence axiale ou incidence de Hirtz, réalisée la tête en hyper-extension chez le vivant, permet une visualisation de la base du crâne, des sinus sphénoïdaux et ethmoïdaux, ainsi que de l’atlas. Lors de l’étude de momies, elle permet la mise en évidence d’une excérébration par voie trans-ethmoïdale.

Une endoscopie intracrânienne et/ou intra-rachidienne a été réalisée, lorsque l’état de la tête le permettait, à l’aide d’un rhino-laryngoscope Olympus, de type ENF-GP. Les voies d’abord sont les suivantes : narinaire, rachidienne, foraminale. Cette exploration, quoique invasive au niveau de la boîte crânienne ou du canal rachidien, permet de visualiser l’intérieur du crâne et d’observer la présence du cerveau ou de vestiges cérébraux, en cas d’absence de traitement, ou bien celle de baumes de momification, versés après l’excérébration, tout en respectant l’intégrité de la momie. Cet examen, de deuxième intention, vient compléter la radiologie. Il permet, parfois, de prélever un échantillon. Une nouvelle phase technique complétait, le plus souvent, le vidage du contenu de l’endocrâne, après l’étape de dessication du corps dans le natron, avec le versement de baumes, correspondant au Rituel de l'Embaumement

Des prélèvements de cheveux (entre 40 et 70 mg), directement réalisés sur les crânes, ont été réalisés. En l’absence de cheveux accessibles, un petit fragment de textile (entre 20 et 60 mg) utilisé au cours de la momification a été prélevé. Ces prélèvements ont été effectués à l’aide de petits ciseaux, en prenant soin de stériliser [23/61].

L’analyse chromatographique des baumes est une méthode de séparation des différents produits organiques entrant dans leur composition. En effet, les baumes sont constitués de « mélanges de mélanges ».

L’excérébration est habituellement mise en évidence grâce à l’imagerie médicale, mais elle est également retrouvée par l’endoscopie, permettant de compléter l’examen initial, voire de retrouver des données spécifiques, telles que la voie utilisée par l’embaumeur, le matériel ayant permis le traitement de l’endocrâne (baumes, bourrage textile). L’objectivation des baumes peut être faite par imagerie médicale, un cliché radiographique du crâne de profil permettant sa mise en évidence par la formation d’une image particulière, nommée « bouclier occipital », en lien avec le dépôt des baumes liquides reposant dans la fosse occipitale, sur un défunt en décubitus dorsal. Cependant, l’utilisation des baumes peut être quasi symbolique, représenter une quantité infime à la fonction purement rituelle, former quelques coulées, correspondant à un traitement a minima, s’accumuler dans la fosse occipitale pour former un « bouclier occipital », traitement classique, ou allant jusqu’à constituer un substitut cérébral.

Afin de replacer les individus dans un cadre chronologique bien défini, nous avons procédé à la datation par le carbone 14 de neuf des têtes de momies étudiées [53].

liser les outils entre chaque prélèvement afin d’éviter toute contamination.

La nature des échantillons collectés a nécessité l’utilisation de protocoles particuliers de préparation des échantillons, en raison de la présence de grandes quantités de composés organiques exogènes, tels que les fluides corporels, les baumes de momification, les graisses et les huiles. Ces mélanges complexes, s’ils ne sont pas correctement éliminés, peuvent fausser les résultats. Nous avons mis en place un protocole spécifiquement pour les objets de musées et totalement adapté aux prélèvements issus de momies égyptiennes.

Les échantillons de textile ont été préparés en suivant le protocole  ABA (acide, base, acide), noté AAA en anglais (Acid, Alkali, Acid). Il s’agit d’une succession d’extractions ou de lavages, alternés avec des rinçages à l’eau ultrapure [49]. Le protocole de préparation des cheveux que nous utilisons est basé sur l’extraction sélective de la kératine du cortex par réduction à l’aide du dithiothréitol puis précipitation de la protéine  [48]. Cette méthode permet de s’affranchir des protéines de la cuticule, qui pourraient contenir des contaminations extérieures fixées sur la cuticule des cheveux. Nous l'avons appliquée avec succès sur des cheveux de nombreuses momies Egyptiennes [10 / 50 / 51 / 52].

Les échantillons séchés subissent ensuite une combustion sous vide poussé, où la matière organique va se transformer en dioxyde de carbone CO2 et en eau. Enfin, le CO2 est réduit au cours de la graphitisation. Les mesures du carbone 14 ont été réalisées par AMS (Spectrométrie de masse par accélérateur) sur l’accélérateur ARTEMIS, situé au CEA de Saclay. Les âges calendaires ont été déterminés grâce au logiciel OxCal v 4.2.3  [9] et aux données de calibration les plus récentes  [54]. Les résultats de calibration sont considérés dans un intervalle à 2 sigmas , c’est-à-dire un niveau de confiance à 95,4 % et exprimés en années cal BC ou cal AD (avant ou après J.-C.).

– Résultats

3.1Etude morphologique des 10 têtes

3.1.1 -Tête 30000110 [Collection E. Chantre (1904) : Tête de momie n°1 / Provenance : Thèbes - Gournah / Datation : Époque romaine Tardive4] Tête de momie débandelettée d'un homme adulte, avec une partie du cou en connexion anatomique (C1-C4), en très bon état de conservation5 .

  • Description
    • Forme de la tête : ellipsoïde courte, type mésocéphale (cf. Annexe)
    •  Le visage est mince et étroit, avec des reliefs osseux marqués. Les téguments sont totalement noirs, avec des tâches plus sombres sur la ligne médiane du visage.
    •  Le cuir chevelu est intégralement conservé. Une barbe et une moustache aux poils fins et courts recouvrent le bas du visage. Les paupières, surmontées des sourcils, sont occluses. Les orbites semblent avoir été comblées par  des textiles qui se sont affaissés, mais ont permis de conserver la forme des paupières.
    •  Le nez est fort et bien conservé, les narines ont été bouchées par des tampons de textiles imprégnés de baumes (non conservés) qui les ont élargies, leur donnant une forme épatée. La bouche est fermée, la protrusion de la langue semble avoir été provoquée par le comblement de la cavité buccale. Les oreilles sont enduites de baumes noirs avec obturation des conduits auditifs externes qui sont fortement imprégnés.        
    •  La tête a été sectionnée sous la mandibule à travers le corps vertébral cervical de C4 : la trachée est béante, en avant de la partie supérieure du cou. Les tissus momifiés sont rétractés autour de la   mandibule. La  position du corps vertébral témoigne d’un déplacement de l’articulation occipito-atloïdienne.
  • Radiographies
    •          Crâne masculin robuste avec rachis cervical conservé jusqu’à C4.
    •          Denture complète (cf.Annexe). Grands sinus frontaux, canal cervical congénitalement étroit. Une aiguille métallique se projetant sur la mandibule, retrouvée au niveau de C2-C3 de profil : objet moderne .
  • Pratiques de momification
    •          Excérébration trans-ethmoïdale.
    •          Baumes formant un bouclier occipital, sans migration à l’intérieur du canal rachidien.
    •          Traitement des yeux : baumes et tampons.
    •          Enveloppements : rares vestiges d’un tissu très fin.

 

                                  Planche 1 :  Morphologie  et radiologie de la tête 30000110 (cf.Annexe)


  Vue de la section du cou

Radio de profil

Incidence axiale de Hirtz

 


3
.1.2 -Tête 30000111 [Provenance : Thèbes - Gournah / Datation : Période gréco-romaine6] Tête de momie débandelettée d’un adulte mature ( pour lequel malgré quelques caractères masculins le sexe féminin a finalement été retenu) avec une partie du rachis cervical en connexion7.

  • Description
    • Forme de la tête : ellipsoïde, type dolichocéphale (cf. Annexe).
    • La tête est totalement recouverte par les tissus momifiés, de couleur noire, bien conservés. Le cuir chevelu, constitué de mèches de cheveux bruns bouclés, comporte des lésions au niveau des pariétaux.
    • Les paupières, à la forme conservée, sont entrouvertes, les paupières supérieures sont bordées de très petits cils. L’os nasal est long. Les fosses nasales sont bouchées par destampons dont les vestiges ressortent au bout du nez8
    • la cloison nasale est intacte. Le pavillon de l’oreille gauche est enduit de baumes, mais les conduits auditifs sont ouverts. La protrusion de la langue, recouverte à son extrémité de textile, peut être secondaire à la pose d’un tampon intra-buccal. Des plis cutanés caractérisent le bas du visage et le relâchement des tissus, lié à l’âge probablement avancé du sujet.
    •  Le rachis cervical montre un déplacement de l’articulation occipito-atloïdienne Le foramen magnum est béant, atlas et axis ont basculé à la hauteur des angles goniaques. La tête paraît avoir été sectionnée à travers C3. Les tissus cutanés recouvrant le foramen magnum ont été déchirés et ont basculé vers l’avant (mandibule), suivant le même mouvement que le rachis. La crête occipitale est mise à nu sur 2 cm.
  • Radiographies
    • Crâne féminin robuste (d'où certains aspects masculins) montrant un prognathisme alvéolo-sous nasal marqué. Sinus frontaux peu développés (cf.Annexe).
  • Pratiques de momification
    • Excérébration par voie trans-ethmoïdale.
    • Baumes intracrâniens.
    • Traitement des yeux : bourrage textile.
    • Enveloppements : vestiges de deux couches textiles recouvrant l’occipital.

                                                                         Planche 2 :  Morphologie et radiologie de la tête 30000111 (cf.Annexe)

                        Vue de la section du cou de 30000111

                                Radio de profil

     Incidence axiale de Hirtz

 

 3.1.3 -Tête 30000125 [Collection E. Chantre (1904) : Tête de momie Thébain anonyme n°3 / Provenance : Thèbes - Hypogée populaire de Gournah / Datation : XXXe dynastie à l’Époque Ptolémaïque9 ]Tête de momie débandelettée, de couleur noire, d'une femme adulte,ayant conservé les trois premières vertèbres cervicales en connexion10.

  • Description
    • Forme de la tête : ellipsoïde, type dolichocéphale (cf.Annexe)
    • Le visage est émacié et ridé. Les cheveux sont très courts, raides et clairsemés. Les baumes de momification imprègnent toute la face et le cuir chevelu.
    • Les paupières occluses, bordées de cils raidis, sont bien conservées, leur peau est distendue, l’œil droit est légèrement entrouvert. Le nez est court. La narine droite est plus large, témoignant de la voie d’excérébration pratiquée  du côté droit, le bouchon de narine ayant élargi son diamètre. La large bouche est entrouverte, laissant dépasser le bout de la langue au-dessus de la lèvre inférieure. Les oreilles, de grande taille, sont enduites de baumes durcis ayant obturé les conduits auditifs externes.
    • Une petite asymétrie occipito-pariétale droite peut être observée. La tête a été sectionnée sous la mandibule, à travers le corps vertébral de C3. À la base du crâne, le rachis cervical montre une déviation du côté droit, secondaire à un déplacement latéral du cou, lors de la momification, à mettre avec les différentes manipulations de l'embaumeur réalisées lors de l'excérébration.
  • Radiographies
  •  Crâne d’une femme adulte jeune aux sinus frontaux développés.
  •  32 dents présentes. C1 à C3 visibles, en place (cf. Annexe).
  •  Masse opaque dans la région occipitale, mais la selle turcique apparaît indemne.
  • Pratiques de momification
    •  Excérébration par voie trans-ethmoïdale droite
    •  Baumes en usage externe, sur la tête, et internes, dans la boîte crânienne, formant un bouclier occipital
    •  Traitement des yeux : bourrage des orbites.
    •  Enveloppements : un petit fragment de textile au tissage fin recouvre le haut du pavillon de l’oreille gauche et l’arrière de cette dernière. Ce sont  les seuls vestiges retrouvés.

 

 

 

Planche 3 :  Morphologie et radiologie de la tête 30000125 (Annexe)

 

                        Vue de la section du cou de 30000125

                                Radio de profil

            Incidence axiale de Hirtz

.

3.1.4 -Tête 30000126 [Collection E. Chantre (1904) / Provenance : Thèbes / Datation : Époque gréco-romaine11] Tête de momie débandelettée d'un homme adulte mature à âgé ayant conservé les deux premières vertèbres cervicales en connexion12.

  • Description 
    • Forme de la tête : ellipsoïde, type mésodolichocéphale (cf.Annexe)
    • Le visage émacié est caractérisé par de forts reliefs osseux et un profil anguleux. L’ossature est massive. De nombreux plis cutanés sont retrouvés au bas du visage, du côté gauche. Les cheveux blonds forment une couronne  au-dessus du front et des tempes.
    • Les yeux sont très enfoncés dans les orbites, les paupières entrouvertes. Le nez aquilin est grand, aux narines largement ouvertes, dépourvues de tampons. La cloison nasale est intacte.
    • Les oreilles sont conservées et complètement aplaties par le bandelettage. Les canaux auditifs externes n’ont pas été enduits de baumes.
    • La bouche entrouverte forme une sorte de rictus à gauche, les dents sont absentes à ce niveau, donnant un aspect grimaçant au visage. Un dépôt de baumes intra-buccal a été fait.
    • La base du crâne montre un déplacement de l’articulation occipito-atloïdienne avec hyper-flexion de la tête. Atlas et axis ne sont plus dans le même axe, montrant une torsion de la tête. Le corps vertébral de C2 a été en partie découpé. Les téguments sont cependant bien conservés.
  • Radiographies du crâne
    • Crâne masculin âgé, perte de nombreuses dents (cf.Annexe).
  • Pratiques de momification
    • L’endocrâne est vide, l’os, de couleur claire. Le crâne n’a pas été excérébré.
    •  Baumes intra-buccaux
    •  Traitement des yeux : énucléation (?)
    •  Enveloppements : non conservés.

 

 

                                          Planche 4 :  Morphologie et radiologie de la tête 30000126 (cf.Annexe)

     Deux vues basilaires de 300000126 montrant le FM et l’atlas non connectés

                                Radio de profil

             Incidence axiale de Hirtz


3.1.5 -Tête 30000127 [Collection E. Chantre (1904) : Tête de momie n° 10/ Provenance : Thèbes - Gournah / Datation : XXXe dynastie à Époque Ptolémaïque13 ] Tête de momie débandelettée d'une femme adulte, conservant des traces de dorure sur les paupières et les pommettes, avec les trois premièresvertèbres cervicales en connexion14.

  • Description
  • Forme de la tête : ellipsoïde, type dolichocéphale ( cf. Annexe)
  •  La tête est assez petite, le visage présente des traits fins, le cuir chevelu est conservé. La base du crâne montre un déplacement de l’articulation occipito-atloïdienne et un arrachement des tissus cutanés voisins.
  • Les cheveux courts paraissent être teints en roux. Des baumes ont été versés sur le dessus et les côtés de la tête.
  • Le nez en trompette est petit. Les cornets sont absents. La narine gauche est particulièrement dilatée, témoignant de la pose d’un tampon plus gros (non conservé), signe du côté utilisé par l’embaumeur pour l’éviscération crânienne. Le canal médullaire ne contient pas de baumes, mais des vestiges de dure-mère au niveau de la décapitation, effectuée au ras de la mandibule, à travers un corps vertébral.
  • La bouche aux lèvres minces est fermée, sauf du côté droit. Les oreilles bien conservées sont enduites de baumes. Les conduits auditifs externes ne paraissent pas bouchés. Le visage est enduit d’un produit noir, ayant permis la conservation des tissus cutanés, puis d’une feuille d’or dont des traces persistent sur les paupières, les pommettes et les joues. La face devait être totalement dorée.
  • Radiographies du crâne 
    • Crâne féminin avec les trois premières vertèbres cervicales.
    • Il existe une luxation occipito-cervicale. La selle turcique apparaît opacifiée, probablement par des baumes, mais en revanche il n’est pas vu de niveau occipital. Les fosses nasales sont vides ayant perdu la cloison nasale et les crêtes turbinales.
    • De nombreuses dents sont absentes ( cf. Annexe)
    • Trait de fracture frontal droit, probablement post-mortem.
  • Pratiques de momification
    •  Excérébration par voie trans-ethmoïdale gauche avec destruction de la lame criblée de l’ethmoïde
    •  Baumes versés sur le visage, les oreilles
    •  Traitement des yeux : probables tampons de bourrage
    •   Enveloppements : petit vestige de textile sur le front droit
    •   Dorure du visage.

     

               Planche 5 :  Morphologie et radiologie de la tête 30000127 ( cf. Annexe)

                   Vue de la section du cou de 30000127

                                Radio de profil

             Incidence axiale deHirtz


3.1.6 -Tête 30000149 [ Provenance : inconnue / Datation : XXIIIe dynastie (Troisième Période Intermédiaire) à XXVIe dynastie (Basse Époque)15] Tête de momie partiellement bandelettée d’un enfant, au sexe indéterminé, portant les vestiges d’un bandeau constitué de perles tubulaires, atlas en déconnexion16.

  • Description
    • Forme de la tête : ovoïde, type dolichocrâne (cf. Annexe)
    • Le côté gauche du visage comporte un bandage de maintien du menton en doloire. La tête paraît être dépourvue de cheveux et avoir été rasée. L’œil gauche est entrouvert. Le nez est réduit à la présence des os propres du nez.
    • Une fracture post-mortem est observable sur le côté droit. La lèvre inférieure est conservée. Les incisives supérieures sont en pro-alvéolie (cf. Annexe).
    • Les méats auditifs sont ouverts, sans conservation des oreilles.
    • L’atlas est maintenu en place par les bandages, mais déplacé de façon postéro-latérale gauche.
  • Pratiques de momification
    • Non excérébré, cerveau in situ
    • Baumes non retrouvés
    • Traitement des yeux : non déterminé
    •  Enveloppements : textiles en couche mince sur la face, réalisés dans un tissu au tissage fin
    •  Vestiges d’un bandeau en cartonnage décoré de trois rangs de perles tubulaires colorées.

 Planche 6 :  Morphologie et radiologie de la tête 30000149 (cf. Annexe)

                   Vue de la section du cou de 30000149

                                Radio de profil

 Incidence axiale deHirtz



3.1.7 -Tête 30000152 [ Provenance : Thèbes / Datation : Époque gréco-romaine17] Tête et cou (C1-C7) de la momie débandelettée d’une adolescente, avec perte de substance osseuse temporo-pariétale droite.

  • Description 
    • Forme de la tête : ovo-ellipsoïde, mésocéphale (cf. Annexe).
    • Une fracture temporo-pariétale droite, dont le trait de refend se prolonge sur le frontal, avec importante perte de substance osseuse, caractérise cette tête, de même qu’un traumatisme de la face avec une large fracture du zygoma droit.
    • Des cheveux châtains bouclés recouvrent le crâne, mais sont clairsemés du côté droit (pariétal droit).     Des traces de dorure (jaune et rouge) sont observables sur le front, les paupières et la joue gauche. Les yeux sont entrouverts. Le nez est petit, les tissus de l’aile gauche sont fracturés, les narines sont ouvertes. Les oreilles sont conservées, les conduits auditifs externes ouverts. La bouche petite aux lèvres minces est entrouverte, laissant entrevoir les dents.
    • Le rachis cervical montre l’absence de fusion des corps vertébraux, en raison du jeune âge du sujet.
    • L’articulation occipito-atloïdienne est le siège d’un déplacement antérieur du rachis. La peau du cou semble avoir été arrachée, déchirée (traumatisme post-mortem antique ou probablement moderne, lors de la décapitation de la momie). Le foramen magnum présente une forme asymétrique.
  • Radiographies du crâne 
    • Crâne probablement féminin jeune avec présence de l’ensemble du rachis cervical. Enorme perte de substance de la voûte allant avec la disparition du temporal, sans doute post-mortem. Luxation antérieure de l’atlas sur l’ occipital en rapport.
    •  Tente du cervelet et faux du cerveau conservées.
    •  La denture18 (cf. Annexe) correspond à un âge compris entre 11 et 13 ans.
  • Pratiquesde momification
    • Excérébration par voie trans-ethmoïdale gauche
    • Baumes intracrâniens et externes (cou)
    •  Traitement des yeux : tampons de bourrage
    •  Enveloppements : vestiges sur le pariétal gauche, fragment sur le front
    •  Dorure de la face

 

 Planche 7 :  Morphologie et radiologie de la tête 30000152 (cf. Annexe)

                   Vue de la section du cou de 30000152

                                Radio de profil

            Incidence axiale de Hirtz



3.1.8 -Tête 90001952 A [Collection E. Chantre (1897-1898) / Provenance : Gournah /   Datation : Époque romaine19] Tête de momie partiellement débandelettée d’une femme âgée conservant cinq vertèbres cervicales en connexion

  • Description 
    •  Forme de la tête : ovoïde dolichocéphale (cf.Annexe).
    •  La tête est petite et légère. Elle est en flexion forcée. Des mèches de cheveux fins et bruns sont conservées sous de larges pièces textiles. Les téguments sont conservés, sauf sur l’os nasal. Le plancher de l’orbite droite est fracturé et manquant, de même que l’étage antérieur et l’os nasal, du côté droit. Le conduit auditif externe gauche est béant. La bouche aux lèvres minces est occluse, une molaire du maxillaire (seule dent en place) est visible.
    • Plusieurs hypothèses peuvent être envisagées face à la perte de substance osseuse affectant la face : traumatisme facial lié à une manœuvre de l’embaumeur, lors de l’excérébration, l’ethmoïde étant effondré, traumatisme facial advenu du vivant de ce sujet, traumatisme moderne, lors de la manipulation de la tête ( ?) ou dans la sépulture (violation). Un traumatisme post-mortem semble le plus vraisemblable.
    • La base du crâne témoigne d’un déplacement de l’articulation occipito-cervicale.
  • Radiographies du crâne 
    • Crâne d’une femme âgée avec déminéralisation osseuse.
    • Agénésie des sinus frontaux
    • Fracture para-sagittale droite post-mortem de la mandibule
    • Présence des 5 premières vertèbres cervicales
    • Edentation presque totale avec remaniement de l’os alvéolaire : présence d'une dent du maxillaire (16 ?) prenant appui sur la mandibule (cf.Annexe)
  • Pratiques de momification
    • Excérébration trans-ethmoïdale avec ethmoïdectomie totale et conservation de vestiges cérébraux
    •  Baumes non retrouvés
    • Traitement des yeux : inconnu (orbites vides)
    •  Enveloppements : vestiges sur le cuir chevelu

 Planche 8 :  Morphologie et radiologie de la tête 90001952A (cf.Annexe)

                   Vue de la section du cou de 900001952A

                                Radio de profil

         Incidence axiale de Hirtz


3.1.9 -Tête 90001953 A [Collection E. Chantre (1897-1898) / Provenance : Gournah /Datation : XXe dynastie à XXIIe dynastie20] Tête de momie au squelette partiellement conservé, avec rachis cervical (C1-C4) d’une femme adulte, fortement enduite de baumes noirs collants.

  • Description 
    • Forme de la tête : ovo-pentagonoïde type dolichocéphale (cf. Annexe)
    • Sur le côté gauche, deux pièces textiles collées par un même point de baumes, dont l’une se trouve à l’intérieur de  l’endocrâne21, l’autre, à l’extérieur du crâne, ramenée sur la face. Le tissu est plus épais et présente un tissage différent de la pièce interne.
    • Les styloïdes in situ sont recouvertes de baumes.
    • Les cheveux sont très courts, sauf devant l’oreille, ils sont englués dans les baumes, avec une implantation en couronne et une probable calvitie.
    • Les orbites sont bourrées de textiles. L’oreille droite est conservée, aplatie contre le crâne. Le canal auditif externe est ouvert. L’oreille gauche, moins bien conservée, a le conduit bouché par les baumes.
    • Sur la mandibule, des baumes collants tapissent l’os. Un très gros bouchon a été introduit dans la bouche, imbibé de baumes. Toute la base du crâne est fortement imprégnée par les baumes.    
    • Endostose22 frontale située à l’intérieur de la bosse frontale droite, sans aspect inflammatoire : il s’agit d’une anomalie osseuse simple. Une dépression cupuliforme de la table externe, d’un diamètre de 1 cm pourrait être le témoin d’un kyste (?).
    • Rachis cervical : C1-C4, cette dernière étant réduite au corps vertébral. Le canal rachidien comporte une couche de baumes peu importante. Des lésions d’arthrose sont retrouvées sur C2-C3
    • Une très forte imprégnation de baumes est retrouvée sur la face antérieure du rachis, permettant la conservation de la connexion des vertèbres entre elles. L’axis est positionné à droite, non au milieu de l’arc antérieur de l’atlas [mauvaise position acquise à visée antalgique (torticolis droit, arthrose cervicale) ou mobilité réduite ou bien encore momification?].
  • Radiographies du crâne 
  • Vomer intact.
  • Crâne féminin détérioré au niveau de la face et perte de substance frontale médiane.
  • Face postérieure gauche plus développée (Hirtz) donnant une asymétrie, permettant d'évoquer une personne droitière.
  • Nombreuses dents absentes (cf. Annexe)
  • Pratiques de momification
    •  Excérébration (voie non déterminée) avec traitement par les baumes et bourrage endocrânien éventuel ( ?).
    •  Baumes intracrâniens et externes, versés en abondance et collants.
    •  Traitement des yeux : non connu.
    •  Enveloppements : réduits à deux pièces textiles (externe et interne ?) conservées et collées sur la face, tampon de bourrage buccal. 

Planche 9 :  Morphologie et radiologie de la tête 90001953A (cf. Annexe)

     Vue des deux premières cervicales de 900001953A

                                Radio de profil

          Incidence axiale de Hirtz


3.1.10 -Tête 90001955 A [Collection E. Chantre (1897-1898) / Provenance : Gournah / Datation : non réalisable en raison de l’état de conservation du crâne] Tête de la momie débandelettée d’une femme adulte et réduite au calvarium23

  • Radiographies du crâne 
    •  Crâne d’une femme adulte à la voûte assez épaisse.
    •  Perte du massif facial. Sinus frontaux plurilobés très développés.
    •  Canal sphénoïdien (sur la ligne médiane) : caractère discret.
  • Pratiques de momification
    •  Excérébration trans-ethmoïdale avec ethmoïdectomie totale, sans présence de baumes, avec, peut-être, décapitation pour parfaire le geste, car des baumes sont présents à proximité du foramen magnum et deux zones d’ arrachement osseux sont retrouvées à proximité des condyles occipitaux.
    •  Baumes en traitement externe.
    •  Traitement des yeux : desséchés et recouverts de baumes.
    •  Enveloppements : non conservés.

                                                              Planche 10 :  Morphologie et radiologie de la tête 90001955A (cf. Annexe)

   Localisation des deux arrachements osseux (ligne blanche)

                                Radio de profil

         Incidence axiale de Hirtz


3.1.11- Les méthodes d’excérébration

Les différentes explorations réalisées : radiologie, endoscopie, analyse de baumes et datation au carbone 14 sont en lien avec la mise en évidence de la réalisation ou non d’une excérébration, geste technique nécessitant de nombreuses manipulations de la tête et du cou des défunts et des futures momies. Le choix de la technique utilisée et de la voie d’accès par l’embaumeur dépend essentiellement de son savoir-faire, de sa dextérité à réaliser un tel geste, auquel est soumise la conservation du visage du défunt et de la future momie. Selon l’axe de pénétration de l’instrument, différentes voies ont pu être distinguées. Nous nous sommes bornés, dans le cadre de cet article, à l’abord ethmoïdal.

Le cerveau est un organe difficile d'accès. Ce tissu mou, enveloppé solidement par les méninges, est protégé par la boîte crânienne qui le contient. Il représente l'un des organes les plus gros du corps humain, et environ 2% du poids du corps. Le prélèvement du cerveau est fait à l’aveugle. L’excérébration détruit les « viscères cérébraux »24, provoquant la section des nerfs crâniens, des artères cérébrales et cervicales et de l’insertion de la moelle. Tout ceci explique la présence de vestiges cérébraux, en particulier celle de la dure-mère et de la faux du cerveau dans l’endocrâne des momies excérébrées.

Sur le plan technique, le cadavre, placé en décubitus dorsal sur une table réservée à la momification, était abordé par le côté gauche du corps. A l’aide d’un crochet d’excérébration, l'opérateur perforait l’os ethmoïde au fond de la narine gauche, l’abord cérébral étant facilité de ce côté. Les dimensions de la boîte crânienne constituaient une limite naturelle aux mouvements de l’embaumeur et à l’utilisation de cet instrument. A noter que si le choix  préférentiel se situe du côté gauche, le côté droit peut être, lui aussi, utilsé  mais avec une nette moindre fréquence. Il n’y a pas de raison pratique chirurgicale pouvant expliciter l’abord du cadavre par le côté gauche. Comme l’a indiqué J.-Cl. Goyon : « La seule explication possible est alors à rechercher dans l’influence d’un mode de pensée religieux qui donne au côté gauche d’un corps humain un sens et une fonction spécifique 25. »

La perforation de l’ethmoïde se faisait en force. Parfois, la violence du geste de l’opérateur provoquait des lésions extensives, génératrices de destruction du squelette de l’étage antérieur, pouvant atteindre l’une ou les deux orbites, formant des fractures radiaires sur les os du voisinage, dont le sphénoïde, qui pouvait également être perforé26. Une fois la voie osseuse ouverte, une pression sur le cerveau permettait de franchir le dernier obstacle, constitué par les méninges, et, notamment, la dure-mère enveloppant les hémisphères cérébraux et leur donnant cette forme si particulière. Une fois cette enveloppe percée, le cerveau ne présentait plus aucune résistance face à la réduction de la masse cérébrale en une bouillie et à son évacuation progressive, le corps étant placé en position proclive et en décubitus ventral.

3.2 -Anthropologie et odontologie(cf. Annexe)

3.3 - Radiologie

L'examen radiologique montre que les anomalies de la charnière occipito-cervicale sont fréquemment observées sur les momies. Lors du décès d’un individu la tête est souvent en extension et la bouche grande ouverte dans les derniers moments de l’agonie. On place bien souvent une mentonnière pour maintenir la bouche fermée. La flexion de la tête entraîne souvent une luxation au niveau de l’articulation atloïdo-occipitale car cette articulation, très mobile, est beaucoup plus vulnérable que les articulations des vertèbres cervicales. Pour les momies, le « traitement » était souvent entrepris avec retard (nombreuses momies à traiter simultanément en cas d’épidémie par exemple).

3.3 - Endoscopie

L’examen de l’endocrâne fait appel aux trois voies d’accès suivantes :

  • voie narinaire à la recherche d’un passage trans-ethmoïdal (têtes 30000111- 30000127- 90001952A -90001955A), afin de mettre en évidence une excérébration,
  • voie foraminale (têtes 30000111-30000149-90001955A), quand l’accès n’est pas possible par la présence de tampons narinaires de bourrage ou de baumes oblitérant la voie,
  • voie rachidienne cervicale (têtes 30000110-30000111-30000152), afin de contrôler la présence de baumes dans le canal cervical et d’accéder dans la boîte crânienne.

Des baumes ont pu être objectivés pour cinq têtes dont deux avec dépôt formant un « bouclier occipital » (30000110- 30000125), la présence de vestiges cérébraux (tête 30000149), une bande textile de bourrage (tête 90001953A).        

3.4 - Analyse chimique des baumes

Il convenait, dans le cadre de cet article, de préciser la composition chimiques des baumes des 6 têtes suivantes : 30000110, 30000111, 30000125, 30000152, 90001953A et 90001955A27

L’analyse a été réalisée notamment par spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (FT-IR) et chromatographie gazeuse couplée à un spectromètre de masse (CPG-SM). Le retraitement des différents spectres et chromatogrammes obtenus a permis de préciser certains points intéressants développés ci-après.

Les corps gras se retrouvent de façon systématique au sein des baumes analysés, en proportions variables mais plutôt importantes dans l’ensemble (de 6 à 88%). L’absence de marqueurs chimiques spécifiques n’a pas permis de préciser leur nature animale ou végétale. Une exception cependant avec l’identification d’huile de ricin dans l’échantillon 30000110. En outre, de la cire d’abeille a été détectée au sein des échantillons 30000125 et 90001953A. L’emploi des corps gras pour la confection de baumes est connu depuis longtemps. Plusieurs huiles végétales et graisses animales ainsi que la cire d’abeille sont décrites dans la littérature spécialisée comme ingrédients potentiels de baumes de momification [31/40/63]

Une résine végétale diterpénique, appartenant à la famille botanique des Pinaceae, est également identifiée dans tous ces échantillons. Les résines végétales étaient utilisées notamment pour leurs propriétés antimicrobiennes, hydrofuges, odorifères ainsi que, probablement, pour le symbolisme religieux associé à chaque plante [70]. Il est intéressant de souligner dans l’échantillon 30000111 contenant de la résine diterpénique à l’état de traces seulement, la présence concomitante d’une résine triterpénique. L’association de résines di- et triterpéniques n’est pas une généralité dans ce contexte et mérite donc d’être pointée.

Du bitume est également détecté dans l’échantillon 30000152. L’utilisation de ces produits pétrogéniques pour la confection de baumes est relatée par plusieurs auteurs  [14/13/ 56/63].

Des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), d’origine pyrolytique, sont présents dans l’échantillon 90001953A et laissent à penser que le matériau a été exposé à une très forte température.

Enfin, du cholestérol dans l’échantillon 90001955A n’est pas significatif en soi et peut être le signe d’une contamination extérieure.

En résumé, les échantillons prélevés révèlent une formulation largement dominée dans l’ensemble par les acides gras et les diterpènes à squelette abiétane. Les baumes analysés sont composés d’une résine de Pinaceae et d’une huile ou graisse. A côté de cette base constante, certaines variantes sont enregistrées avec la présence simultanée de résines di- et triterpéniques ou bien encore de cire d’abeille ou de bitume.

3.5 - Datation par le carbone 14

La datation par le carbone 14 des têtes de momies a permis de restituer au mieux les périodes au cours desquelles les corps ont été momifiés. Ainsi, les attributions des découvreurs ont souvent été mises en cause. Le tableau suivant montre la répartition des dates calibrées obtenues pour les neuf momies datées.


Tableau 2 - Calibration des dates obtenues pour les 9 têtes de momies datées. Répartition en fonction des chronologies pharaoniques

On remarque que la majorité des momies est datée de la période Ptolémaïque à la période Romaine. Deux momies semblent se détacher du lot : les têtes 90001953A et 30000149. La date calibrée de la tête 90001953A (1130 BC – 930 BC) correspond à une date comprise entre la fin du Nouvel Empire et le début de la Troisième Période Intermédiaire. De même, celle obtenue pour la tête 30000149 (entre 800 BC et 550 BC) correspond à une date comprise entre la Troisième Période Intermédiaire et la fin de la Basse Epoque.

4. Anomalies de la charnière occipito-cervicale (COC)

4.1. Rappel anatomique

La charnière cranio-rachidienne (cf. fig. 1 et 2) associe :

     l’articulation atlanto-occipitale (articulatio atlanto occipitalis) qui s’articule entre les condyles occipitaux à grand axe oblique en avant et en dedans, et les cavités glénoïdes de l’atlas ; la capsule articulaire est renforcée par les membranes atloïdo occipitales antérieure et postérieure (membrana atlanto occipitalis anterior et porterior) .

     l’articulation atloïdo-axoïdienne, qui s’articule en dehors entre la masse latérale de l’atlas et l’articulaire supérieure (articulatio atlanto axialis lateralis), et au centre (articulatio atlanto axialis mediana) la partie postérieure de l’arc antérieur de l’atlas et la face antérieure de l’odontoïde (dens), et entre la face postérieure de l’odontoïde et la face antérieure (encroûtée de cartilage) du ligament transversal de l’atlas (ligamentum transversum atlantis).

     L’articulation occipito-axoïdienne avec deux types de ligaments : les occipito-axoïdiens avec le ligament en croix (ligamentum cruciformis atlantis) et le ligament axoïdo-occipital, et les ligaments occipito-odontoïdiens avec le ligament de l’apex (ligamentum apicis dentis) et les ligaments alaires latéraux (ligamentum alaria).

Fig. 1 : Appareil ligamentaire en coupe sagittale

(d'après Cahiers d'enseignement de la SOFCOT, 1995)

Fig. 2 : Atlas, odontoïde, ligaments alaires et ligament transverse

(d'après Cahiers d'enseignement de la SOFCOT, 1995)

Chez le vivant, si l’ensemble du rachis permet des mouvements de flexion-extension d’amplitude globale de 100 à 150° (45° en flexion, 55° en extension), la charnière occipito-atloïdienne n’en autorise que 15°, de même qu’entre C1 et C2. Le mouvement de flexion de la tête fait glisser les masses latérales de l’atlas vers l’arrière par rapport à la surface articulaire latérale de l’axis (et inversement en cas d’extension). Il n’y a pas de degrés d’inclinaison latérale entre occipital et atlas ni entre C1 et C2 (contre 60° à 70° pour l’ensemble du rachis cervical sous-jacent) ; à l’inclinaison latérale s’associe  toujours une rotation. En rotation axiale, l’amplitude globale est de 70 à 100° (de 30 à 50° de chaque côté), notamment entre C1 et C2  (même amplitude pour les vertèbres sous-jacentes) ; il n’y a pas de degrés de rotation entre occipital et atlas. La rotation C1-C2 associe un glissement bilatéral des deux articulaires avec rotation autour de l’axe central (odontoïde) et une rotation axiale centrée sur une articulaire en fonction du côté de rotation.


4.2. Étiologie des pathologies de la COC

Après ce rappel d’anatomie descriptive et fonctionnelle, sont décrites les principales affections congénitales ou acquises [29/71] pouvant modifier les rapports anatomiques entre os occipital, atlas et axis, puis des éléments d’études taphonomiques et archéologiques en rapport avec le maintien en place des articulations.

Des pathologies osseuses congénitales ou acquises peuvent atteindre la charnière crânio-rachidienne. L’examen radiographique sur momie permet d’apprécier les rapports des deux premières vertèbres cervicales et de la base du crâne si la momification est d’excellente qualité : de face il n’est pas possible d’avoir un cliché bouche ouverte (sauf cas particulier) mais les rapports normaux font que les quatre interlignes symétriques atlanto-occipitales et axoïdiennes sont en forme de X, avec un alignement latéral des trois os au ras des interlignes des condyles occipitaux, de l’atlas et de l’axis ; en haut, les condyles occipitaux et plus latéralement les apophyses jugulaires et mastoïdes ; au-dessous, l’atlas avec les masses latérales, les tubercules du ligament atlanto-transverse, et les apophyses transverses ; en bas, l’axis avec l’odontoïde et son corps.

Un cliché de profil est plus lisible, et on distingue de haut en bas, l’os occipital avec d’arrière en avant, le rebord postérieur du trou occipital (opisthion), les condyles occipitaux, et le rebord antérieur du trou occipital (basion) ; l’atlas avec son arche postérieure et ses deux branches, les masses latérales et l’arche antérieure ; l’axis avec son apophyse épineuse, les deux branches de l’arche postérieure, le corps et son apophyse odontoïde ; le canal cervical en forme d’entonnoir.

4.2.1. Invagination basilaire

Elle correspond à l'invagination du contour osseux occipital à l’intérieur de la fosse cérébrale postérieure, qui entraîne une remontée relative de l’atlas et de l’axis.

C'est sur un cliché du crâne de profil qu'on peut l'identifier : le diagnostic se fait lorsque l’odontoïde se projette au-dessus de la ligne palato-occipitale (ligne de Mac Gregor joignant le rebord postérieur du palais osseux au point le plus bas du bord postérieur du trou occipital), la position normale étant dans une fourchette de 0 à 8 mm. Le diagnostic est encore plus précis sur un cliché de face, avec la ligne bi-digastrique de Fischgold et Metzger [21] qui joint lefond des rainures digastriques gauche et droite, cette ligne passant normalement entre 1 et 21 mm au-dessus de la pointe de l’apophyse odontoïde, et entre 4 et 20 mm au-dessus des articulations atloïdo-occipitales ; des valeurs inférieures au minima traduisent l’invagination basilaire.

La ligne basilaire de Wakenheim prolonge vers le bas la tangente au clivus, affleure chez le sujet normal le bord supérieur de l'odontoïde. Elle apprécie le déplacement antéropostérieur de l'odontoide. L'angle basal de Welcher est formé par l'étage antérieur de la base du crâne et le clivus. Il varie entre 132° et 140°. L'ouverture de cet angle détermine la platybasie.

L’invagination basilaire est une malformation qui peut être congénitale, elle est alors observée isolément ou associée à d’autres dysplasies squelettiques[66], dont l’achondroplasie est la plus fréquente[36]; elle peut être associée à d’autres malformations comme l’occipitalisation de l’atlas (l’ascension de l’odontoïde étant alors due à la diminution d’épaisseur de l’atlas consécutive à sa fusion avec l’os occipital, réalisant une pseudo-invagination).

L’invagination basilaire  peut être acquise par destruction locale des os de la charnière crânio-rachidienne au cours de la polyarthrite rhumatoïde[34 / 59] , ou lors d’atteintes tumorales métastatiques [6], plus rarement par fracture de Jefferson (fracture comminutive de l’anneau de l’atlas consécutive à une force compressive transmise du sommet de la tête sur les condyles occipitaux, causant la séparation des masses latérales de l’atlas et la fracture d’un ou plusieurs segments des arcs antérieur et postérieur), ou une ostéomyélite[16].

Elle peut être également acquise au cours de maladies osseuses généralisées, en particulier au stade d’ostéoporose circonscrite de la maladie de Paget [73], et très rarement observée au cours de l’ostéomalacie et de la dysplasie fibreuse [11/66].

4.2.2. Instabilité de la charnière crânio-rachidienne

L’instabilité de la charnière crânio-rachidienne d’origine congénitale est principalement liée à la laxité ou l’agénésie du ligament atlanto-transverse : dans l’occipitalisation de l’atlas (plus fréquente que l’invagination basilaire), le ligament transverse est absent une fois sur deux [25] ; cette agénésie est retrouvée entre 20 et 50%  des cas de mongolisme [22] . Plus rarement, l’instabilité résulte d’une malformation de l’apophyse odontoïde, dont les deux plus graves sont l’aplasie et l’odontoïde séparé (par non fusion avec le corps de l’axis [67] .

 Les formes acquises d’instabilité de la charnière occipito-atloïdienne sont d’origine traumatiques, rares et fatales[2]. Celles de la charnière atlanto-axoïdienne isolées et traumatiques sont la conséquence d’une rupture du ligament transversal (mais sa résistance fait que souvent c’est l’odontoïde qui casse, sauf chez la personne âgée ou un traumatisme mineur suffit). Parmi les structures de maintien entre C1 et C2, les ligaments alaires et transverses de l’atlas sont les éléments-clé de leur stabilisation réciproque du fait de l’absence de disque intervertébral et de l’alignement horizontal des facettes articulaires atlanto-occipitales[19] . Les ligaments alaires limitent les mouvements de flexion ipsilatérale entre C1 et C2, et la flexion atlanto-occipitale ; leur altération accentue ces mouvements[43] . Ces ligaments sont essentiellement composés de fibres collagène peu extensibles (et de quelques fibres d’élastine plus extensibles dans le tissus conjonctif entourant le ligament transverse), et de fibro-cartilage sur la face ventrale du ligament transverse en contact avec l’apophyse odontoïde. Ainsi, la contribution biomécanique des fibres d’élastine de ces ligaments est négligeable et un fort étirement de ces ligaments est impossible, pouvant se rompre lorsque la tête est en rotation–flexion forcée[58]. Une rupture des ligaments alaires et transverses peut se produire sans fracture vertébrale associée, en particulier lors des mouvements rapides tête-cou en coup de fouet [60] . D’autres structures de maintien peuvent être altérées dansce type de situation : membrane tectoriale, membrane atlanto-occipitale postérieure, membrane atlanto-axiale postérieure, ligament apical [32]. Des autopsies  après dislocation atlanto-occipitale ont montré 95% de rupture partielle ou totale des ligaments alaires démontrant leur rôle vital de stabilisation de la région atlanto-occipitale[1] . La polyarthrite rhumatoïde est responsable de la dégradation et de la rupture des ligaments cervicaux supérieurs entraînant subluxation antérieure atlanto-odontoïdienne, mais aussi subluxation latérale C1-C2[64 / 72].

 

4.3. Analyse individuelle des 10 COC anormales

Sur les clichés de profil suivants, sont représentés le plan du foramen magnum (en rouge), l'axe antéro-postérieur de C1 (en jaune) : leur angle de croisement donnera l'angle de flexion-extension de C1 sur C0. La ligne de Mc Gregor figure en bleu-ciel et la pointe de l'odontoïde en bleu (quand elle est visible)

4.3.1 - Tête 30000110

L'angle de flexion de C1 sur C0 est de 10°, ce qui est dans les limites de normalité. Tout le reste du rachis cervical restant est en rectitude par flexion antérieure. La pointe de l'odontoïde dépasse les 8 mm au dessus de la ligne de Mac Gregor, mais la ligne basilaire de Wakenheim qui prolonge vers le bas la tangente au clivus (non dessinée sur ce cliché), affleure la pointe de l'odontoïde qui n'est donc pas déplacé vers l'avant. Pas d'anomalie anatomique ni pathologique sur C1 C2. La ligne bi-digastrique de Fischgold et Metzger ne peut pas être visualisée, la radiographie de face n'est pas (cf. figure 3, ci -après) dans un plan strict horizontal. La position du corps vertébral témoigne d'un déplacement de l'articulation occipito-atloïdienne post-mortem, secondaire à la momifiaction.

Fig.3 : Tête 30000110


4.3.2 - Tête 30000111

L'angle de flexion de C1 sur CO est de 20°, l'atlas est fortement déplacé en avant du foramen magnum et l'axis est désarticulé de l'atlas, l'odontoïde est très en avant de la ligne de  Wakenheim, sans fracture, calé contre le palais osseux. Le foramen magnum est béant, atlas et axis ont basculé à la hauteur des ancles goniques. Cela indique un déplacement forcé des premières cervicales déjà fortement désunies (tissus musculo-ligamentaires disparus par décomposition, car une manipulation sur cadavre frais ne pourrait pas provoquer ces déplacements sans fracturer l'odontoïde ou l'arc antérieur de C1). Ce déplacement de l'articulation occipito-atloïdienne post-mortem pourrait être lié au processus de momification : mise en hyper-extension de la tête, lors de l'excérébration ou du versement des baumes, rétraction des tissus? On ne peut exclure une manipulation brutale de la tête momifiée pendant sa séparation du reste du cou.

Fig.4 : Tête 30000111


4.3.3 - Tête 30000125

L'angle entre C0 et C1 est de 21°, traduisant l'hyper-flexion antérieure de l'atlas ; la pointe de l'odontoïde dépasse juste au-dessus de la ligne de Mac Gregor. Le rachis cervical est en rectitude hyper-fléchi, sectionné au niveau de l'épineuse de C3 et de l'angle antérieur du corps vertébral de C4. A noter que l'axe du rachis cervical est quasi-parallèle au niveau supérieur  du dépôt de baumes solidifié dans la fosse occipitale, ce qui semble attester que la position de la tête hyper-fléchie vers l'avant ait pu être ainsi disposée par l'embaumeur après introduction des baumes dans la boite crânienne, et maintenu ainsi définitivement, le temps que ces derniers se solidifient.

Fig.5 : Tête 30000125

4.3.4 - Tête 30000126

L'angle de flexion C1C0 est de 15°, hyper-fléchi, l'odontoïde est au niveau de la ligne de Mac Gregor, et la ligne de Wakenheim passe par la pointe de l'odontoïde. Les rapports C1-C2 sont normaux. Le rachis cervical est en position fléchie rectiligne. La base du crâne montre un déplacement de l'articulation occipito-atloïdienne post-mortem, basculée en avant et secon daire à la momification. Atlas et axis ne sont plus dans le même axe, montrant une torsion de la tête. Le corps vertébral de C2 a été en partie découpé.

Fig.6 : Tête 30000126


4.3.5 - Tête 30000127

C1 est en hyper-flexion antérieure à 17°, l'odontoïde n'est pas visible sur le cliché. Tout le rachis cervical est hyper-fléchi en rectitude ; on ne peut exclure une flexion antérieure forcée de la tête au cours des manipulations de momification.

Fig.7 : Tête 30000127


4.3.6 - Tête 30000149

Dans ce cas C1 s'est déplacé vers l'arrière du foramen magnum, il n'y a plus de tissus de soutien; l'angle C1C0 est de 12° en hyper-extension. Déplacement post-mortem après disparition des tissus momifiés du cou (l'atlas n'est maintenu que par une bandelette). L'os est normal. En incidence axiale, l'atlas apparait déplacé vers la gauche.

Fig.8 : Tête 30000149

4.3.7 - Tête 30000152

C1 est en hyper-flexion antérieure par rapport au foramen magnum (35°) avec un déplacement antérieur de l'odontoïde par rapport à la ligne de  Wakenheim, tandis que les rapports entre C1 et C2 sont normaux ; c'est l'ensemble du rachis qui est en hyper-flexion avec concavité antérieure. On ne distingue aucune section franche de vertèbre cervicale par scie ou outil tranchant : le cou semble avoir été arraché sans ménagement du tronc de la momie lors du prélèvement de la tête.Pas d'anomalie osseuse vertébrale pathologique sur ce cliché. Luxation antérieure de l'atlas sur l'occipital en rapport avec les manoeuvres de l'embaumeur.

Fig.9 : Tête 30000152


4.3.8 - Tête 90001952A

C1 est également en hyper-flexion antérieure (26°) par rapport au plan du trou occipital. L'odontoïde n'est pas visible sur ce cliché, ce qui reste du rachis cervical est entièrement hyper-fléchi en rectitude (flexion forcée de la tête lors de l'excérébration).

Fig.10 : Tête 30000152A

4.3.9 - Tête 90001953A

Les vertèbres cervicales ne sont pas visibles sur les radiographies (probablement arrachées lors du prélèvement de la tête), il reste des vestiges tissulaires momifiés du cou, dilacérés à sa partie antérieure ; le bloc de vertèbres cervicales momifiées est séparé de la tête (manœuvre post-mortem probablement secondaire au prélèvement de la tête). L'inclinaison-déplacement droit de l'odontoïde par rapport à la surface articulaire atloïdo-odontoïdienne observée macroscopiquement pourrait correspondre à un mouvement de rotation forcée au cours des manœuvres de décérébration. Il n'apparaît pas de lésions dégénératives articulaires.

4.3.10 - Tête 90001955A

Aucun élément du rachis cervical n'est conservé. Une zone d'arrachement osseux est visible sur le rebord antérieur des condyles occipitaux ; l'atlas n'étant pas conservé pour vérifier la présence de tels arrachements sur les masses latérales, on pourrait discuter d'une possible synostose congénitale partielle des articulations atloïdo-occipitales brisée lors de manœuvres de flexion forcée antérieure de la tête. Mais, plus probablement, on peut évoquer, du fait de la présence abondante de baume sur la base du crâne, une soudure artificielle de l'atlas aux condyles occipitaux, que la séparation du cou a pu arracher.

4.3.11 – Synthèse

L’étude, réalisée sur ces dix têtes de momies permet de mettre en lumière différentes caractéristiques. La population étudiée est constituée de 2 hommes, 6 femmes, 2 enfants, dont la datation varie de la XXe dynastie (Nouvel Empire) à l’Époque Romaine tardive, 1 tête n'a pas pu être datée. Huit crânes ont été excérébrés,  dont cinq avec traitement par les baumes associés.

La position de la tête est une flexion, voire une hyper-flexion ou flexion forcée (menton sur le cou) pour sept têtes dont six ont été excérébrées, une hyper-extension pour une tête non excérébrée (enfant), deux ne pouvant pas être déterminées, du fait de l’état de délabrement des fragments.

Sur aucune des radiographies réalisées, ni à l’examen direct des deux premières vertèbres cervicales (quand cela fut possible) il n’a été constaté d’anomalie congénitale, infectieuse, tumorale, de signe de polyarthrite, ou de fracture traumatique28de tout ou partiede C1 ou C2.

Enfin, la provenance de ces têtes est celle de la région thébaine pour neuf d’entre elles, une seule n’est pas connue. Chaque site voit ses pratiques évoluer, et, même si se profile un contexte général dans un cadre chronologique précis, on ne peut pas généraliser avec un si petit nombre de momies.

5. Discussion

L’étude de têtes momifiées isolées, à la suite d’une décapitation moderne, permet de visualiser directement l’anomalie de l’articulation occipito-cervicale. Cette dernière, manifestement provoquée par les manipulations de l’embaumeur, a pu être aggravée par le traumatisme de la décapitation sur une momie déjà fragilisée par le débandelettage, lors du prélèvement de la tête.

Le temps nécessaire à la dislocation naturelle des articulations labiles qui cèdent le plus tôt après la mort (rachis cervical, mains, partie distale des pieds, jonction scapulo-thoracique, costo-sternales) n’est jamais inférieur à quelques semaines. La dislocation des articulations persistantes ne survient qu’après plusieurs mois (articulations subissant des contraintes biomécaniques importantes : atlanto-occipitale, rachis lombaire, charnière lombo-sacrée, sacro-iliaques, hanches, genoux, chevilles, tarse). Mais la séquence de dislocation articulaire varie en fonction du traitement funéraire et des conditions taphonomiques, notamment en cas de momification par dessiccation.

Il a été montré  [39/62] qu’un processus de momification avant inhumation pouvait se reconnaître sur un corps à l’état de squelette même perturbé après inhumation, par l’observation de « dislocations articulaires en ordre paradoxal », c’est-à-dire la coexistence de la rupture d’articulations réputées plus longtemps persistantes au cours de la décomposition (atlanto-occipitale, épaule, coude, tibio-fémorale, sacro-iliaque, tarse postérieur) et le maintien d’articulations réputées plus rapidement labiles (temporo-mandibulaire, partie distale des mains et des pieds).

Des études radiographiques ont montré la désorganisation du squelette de momies (plus particulièrement de la région thoracique, du crâne, alors que les membres restent en place) sur les momies égyptiennes du British Museum[18] ou descollections de l’université de Manchester [20]. Pour Don Brothwell [17], la désorganisation des osdu tronc et du rachis est la conséquence d'une décomposition des tissus qui a permis la désunion articulaire, et le déplacement des os au sein des bandages est le résultat d'un déplacement secondaire des corps, dans la tombe par des pilleurs, ou suite aux manipulations successives des momies au cours de leur étude dans les collections des musées.

Les forts déplacements de l’atlas sur l’occipital constatés sur certaines têtes de momies de Lyon sont plus à mettre en relation avec ces phénomènes de décomposition des structures ligamentaires de la charnière cranio-cervicale, accentués par les multiples manipulations depuis plus d’un siècle, notamment après la décapitation des momies, accentuant ainsi les hyper-flexions liées aux pratiques de momification.

Lors de la momification, l’embaumeur procédait à des manipulations de la tête du défunt soit en flexion forcée, soit en hyper-extension. Cette position était donnée, en particulier, lors du traitement de la tête qui pouvait associer ou non excérébration  versement de baumes liquides intracrâniens et bourrage textile. Cependant, il est intéressant de noter que la tête d'enfant 30000149, non excérébrée, présente une hyper-extension. La tête isolée ne permet pas de connaître le traitement administré au corps de cet enfant, mais la présence d'un élément de parure peut évoquer des pratiques de momification pour le jeune défunt. Le déplacement de l’atlas par rapport aux condyles occipitaux est un élément indicateur de l’intervention humaine car les ligaments qui maintiennent la connexion de l’articulation sont particulièrement résistants à la décomposition.

Il faut noter, dans le cadre de ce travail, l’importance de la modification des données anatomiques et funéraires causée par le prélèvement des têtes, opération traumatique d’une décapitation moderne avec outil tranchant ou scie, faite à travers des corps vertébraux cervicaux, voire d’un arrachement manuel. Les tissus momifiés peuvent montrer sur certaines têtes un étirement, voire une déchirure causée par la flexion forcée de la tête sur le cou et le haut du thorax.

Pour préciser le délai du début de la procédure de la momification, nous devons nous référer aux données fournies par la médecine légale, qui devaient être connues des embaumeurs grâce à leur confrontation quotidienne au traitement de cadavres29. La rigidité cadavérique ou rigor mortis, causée par des transformations biochimiques irréversibles et la coagulation de la myosine (protéine musculaire), donne un enraidissement progressif de la musculature, au cours de la phase post-mortem précoce. Elle atteint tout d’abord les muscles de l’extrémité céphalique, en particulier, ceux de la nuque et les muscles masticateurs, pour s’étendre peu à peu à tout le corps, en descendant vers les membres inférieurs. Cette rigidité intervient plus rapidement, en fonction de la température ambiante élevée. Son évolution est la suivante : la phase de début varie de 30 mn à 2 heures, son intensité maximale est atteinte entre 6 à 10 heures, elle persiste entre 12 à 42 heures et disparaît dans un délai de 48 à 72 heures, à l’apparition de la putréfaction, ces délais peuvent varier en fonction des conditions climatiques. Ces éléments nous permettent de mieux situer l’intervention des embaumeurs, en particulier celle qui intéresse le crâne, sachant que le délai de prise en charge du corps n'était pas immédiat, surtout en cas d'éloignement du site de l'atelier d'embaumement par rapport à celui du décès.

L'excérébration n'était pas une étape obligatoire, sa pratique a connu une grande variabilité, en fonction des époques, mais également du coût lié à la réalisation de la momification, et enfin, au savoir-faire des embaumeurs. Après l'éviscération de la cavité thoraco-abdominale, elle aussi, variant selon différents critères, le corps était déshydraté par le natron, appliqué sur la totalité du cadavre, pendant une durée évaluée à soixante-dix jours.

Une fois les opérations précédentes terminées, le crâne va pouvoir être traité par le versement de baumes chauffés et liquides, qui vont prendre la forme de la partie de la boîte crânienne qu’ils vont tapisser et où ils vont se solidifier. D’après le Rituel de l’Embaumement30, le versement des baumes intracrâniens se faisait après celui de la cavité thoraco-abdominale, le corps étant positionné en décubitus dorsal. La quantité utilisée est variable, en fonction de l’atelier local, de l’époque historique, du contexte socio-économique du défunt et de sa famille. De ce fait, il peut y avoir une faible quantité utilisée, ayant surtout un rôle symbolique attaché aux produits rituels constituant les baumes, un remplissage partiel ou total de la boîte crânienne, constituant un réel substitut du cerveau. Des mouvements de rotation et de flexion-extension étaient infligés à la tête, pouvant provoquer des traumatismes (luxations, fractures) rachidiens cervicaux post-mortem. Les baumes se solidifiaient sur la face interne de la fosse occipitale où ils pouvaient constituer un « bouclier occipital », du fait de la position du corps, en décubitus dorsal.

Un autre élément concerne la violation de sépulture, antique ou moderne. En effet, malgré toutes les pratiques funéraires en lien avec la conservation du corps, nécessaire à la renaissance du défunt, devenu un nouvel Osiris, la sépulture pouvait être violée afin de récupérer les bijoux, l’or et les pierres semi-précieuses constituant les éléments de parure du mobilier funéraire. La recherche du scarabée de cœur a provoqué la destruction de nombreuses momies, portant une ouverture au niveau du thorax. De même, la tête, partie fragile du fait de ses attaches cervicales au reste du corps, était fréquemment brutalement arrachée afin d’avoir accès plus rapidement à la momie et aux objets de parure précieux. Ces dégradations provoquaient une destruction à plus ou moins long terme de la momie, exposée à l’air et à l’humidité, et sortie de ses textiles l’isolant du milieu extérieur.

Pour terminer ces réflexions, nous ne saurions passer sous silence quelques textes funéraires, témoignant des croyances égyptiennes. Ces textes rituels, apparus dès l’Ancien Empire31, étaient destinés à accompagner le défunt dans son passage dans l’au-delà, et à l’aider à franchir les différentes étapes et épreuves liées à sa renaissance. Les différents textes funéraires reprennent le thème du rattachement de la tête, auquel peuvent être mis en relation les différents rituels de la momification, mais aussi l’équipement funéraire propre à cette partie du corps, qui demeure symbolique du corps tout entier. Le Livre des Morts ou Livre de la sortie au jour32est un recueil apparu au Nouvel Empire, dans lequel des formules évoquent la protection de la momie et le parcours du mort dans l’au-delà. La tête représente le défunt, de sa protection dépend celle du corps tout entier.

Le chapitre 43, intitulé Formule pour empêcher que la tête de N. ne lui soit tranchée dans l'empire des morts33 indique : « Je suis le Grand, fils du Grand, l'Incandescent, fils de l'Incandescente, à qui a été redonnée sa tête après qu'elle eût été tranchée. On n'enlèvera pas à Osiris sa tête, on ne m'enlèvera pas ma tête … ».

Cette formule est en lien avec le démembrement d'Osiris, mais aussi avec une pratique spécifique de prélèvement de la tête, à la période prédynastique34,

et, plus tardivement à l’époque thinite35 La tête est la partie du corps la plus importante, à laquelle est rattachée l'identité, la représentation que l'on a d'un individu. La séparer du corps provoque la mort. Pour le défunt, la peur de la décapitation est liée à la peur de subir une seconde mort, sans possibilité de renaissance, avec disparition et destruction de sa tête momifiée.

Le chapitre 151A évoque le thème de « Rattacher la tête »36, retrouvé dans les deux passages suivants.La déesse Nephthys37 dit : « … Je suis venue te protéger, et ma protection est tout autour de toi …Ta tête ne (te) sera pas enlevée, jamais ; paisiblement, éveille toi38 ! Hâpy39 complète : « Je suis venu pour être ta protection, Osiris N.; j'ai rattaché ta tête et tes membres, et j'ai frappé pour toi tes ennemis, sous toi; je t'ai redonné ta tête, pour toujours40 ». 


Conclusion 

Une intervention humaine sur le cadavre du défunt semble finalement être, seule responsable de la « pseudo-luxation » de la charnière occipito-cervicale (COC), retrouvée sur ces dix têtes isolées de momies.

La fréquence de l’excérébration  a évolué au fil du temps, des ateliers d’embaumement, des pratiques et des traditions locales. La fréquence est directement liée à la période historique considérée, mais aussi au statut du défunt, en référence au texte d'Hérodote41 Cependant, quelle que soit la période considérée, elle a été pratiquée de façon inconstante, bien qu’elle se soit davantage développée à l’époque romaine. Le traitement endocrânien a fait l’objet d’expérimentations continuelles, sur toute la durée de la momification, et a été pratiqué avec une fréquence variable, selon les époques et les ateliers locaux. La stabilité de l’état de conservation de la tête, et ce, quel que soit le traitement de l’endocrâne, vidé ou non de son contenu, permet, peut-être, d’expliquer cet état de fait.

L’observation des momies, réduites à leur seule tête, associée ou non à une partie ou à la totalité du rachis cervical nous permet de mieux comprendre le mode opératoire des embaumeurs, et, peut-être, celui des ateliers d’embaumement de la région thébaine.

Remerciements

Nous adressons tous nos remerciements à :

  • Monsieur Didier Berthet, Chargé des collections d'Ostéologie et d'Égyptologie, et Responsable d'Inventaire (Centre de Conservation et d'Étude des Collections du musée des Confluences - Lyon), qui a mis à notre disposition les sujets momifiés, et grâce auquel notre travail a été facilité lors de la réalisation des différentes investigations.
  • Monsieur le Dr. Roger Lichtenberg (ancien chef du Service de Radiologie de l'Institut Arthur Vernes, Paris 6éme) qui a réalisé les clichés radiographiques utilisés dans le cadre de cet article.
  • Madame la Pr. Cathy Vieillescazes (UMR IMBE, Ingéniérie de la Restauration des patrimoines nature et culturel, Avignon Université / CNRS/IRD/Aix-Marseille Université) pour la révision de sa partie concernant l'analyse chimique des baumes de momification.
  • Madame la Dr. Yvonne Desbois (Expert près la Cour d'Appel de Chambéry) pour son apport à l'expertise dentaire de la tête 30000125.
  • La Société Samsung Electronics France, dans le cadre d'une opération de type mécénat, pour le prêt d'un appareil de radiologie mobile afin de réaliser l'étude des momies par imagerie médicale.

Notes


  1. A noter que parmi ces 46 têtes égyptiennes momifiées, 31 d'entre-elles ont déjà fait l'objet d'une publication en 1983 [28] et en 2012 [44 : à préciser, pour cette dernière, que la version html de l'époque a été actualisée en juillet 2019 avec l'ajout d'un menu déroulant permettant l'accès direct à chacune des 31 têtes].
  2. Cf. R. Mourer, [42]
  3. E.Chantre, [12].
  4. Âge 14C : 1719 ± 22 25 ans BP - Date calibrée (2 sigmas) : 234AD (94,2%) 349AD ; 370AD (1,2%) 377AD. La datation proposée par les découvreurs (XXVIe dynastie), est totalement erronée.
  5.  E. Chantre[12], p. 101-102, fig. 76 (« Thébain anonyme n°1 de Gournah »).
  6.  Âge 14C : 2003 ± 22 ans BP - Date calibrée (2 sigmas) : 46BC (95,4%) 54AD
  7.  E. Chantre, [12], p. 69-70, fig. 59.
  8.  Une tentative d’extraction de ces tampons a probablement été effectuée lors du débandelettage de la momie.
  9.  Âge 14C : 2195 ± 30 ans BP - Date calibrée (2 sigmas) : 363BC (95,4%) 183BC
  10.  E. Chantre, [12]., p. 104-105, p.112, fig. 81. A noter que l’auteur s'est trompé dans la diagnose sexuelle de ce Thébain anonyme n° 3 puisqu'il indique : « homme de trente à quarante ans, fort bien musclé … »!!!
  11.  Âge 14C : 2010 ± 30 ans BP - Date calibrée (2 sigmas) : 92BC (4,2%) 68BC ; 61BC (91,2%) 65AD. E. Chantre donnait une datation erronée (XVIIIe dynastie).
  12.  E. Chantre, [12], p. 70, fig. 61. Selon l’auteur, il s’agit d’un homme adulte.
  13.  Âge 14C : 2170 ± 30 ans BP - Date calibrée (2 sigmas) : 360BC (92,9%) 156BC ; 134BC (2,5%) 116BC
  14.  E. Chantre, [12] p. 103,fig. 78, p. 106. L’auteur avait déterminé un sexe masculin pour la momie.
  15.  Âge 14C : 2545 ± 30 ans BP - Date calibrée (2 sigmas) : 800BC (49,4%) 739BC ; 688BC (11,1%) 664BC ; 646BC (34,9%) 548BC
  16.  G. Rollet, [55]
  17.  Âge 14C : 2000 ± 30 ans BP - Date calibrée (2 sigmas): 85BC (0,8%) 79BC ; 55BC (94,6%) 70AD
  18.  G. Rollet, [55] ., p. 170-175. L’auteur a déterminé la présence de caries, une ostéolyse à hauteur de 25, lamina dura présentes permettant d’évoquer une extraction traumatique de 17 et 47, une table d’usure au niveau de 16 et 46, et enfin, plusieurs dents fracturées (post-mortem probables).
  19.  Âge 14C : 1880 ± 30 ans BP - Date calibrée (2 sigmas) : 66AD (95,4%) 222AD
  20.  Âge 14C : 2870 ± 30 ans BP - Date calibrée (2 sigmas) : 1127BC (95,4%) 931BC. La datation correspond à une période comprise entre la fin du Nouvel Empire et le début de la Troisième Période Intermédiaire.
  21.  Une éventuelle réparation de l’embaumeur peut être envisagée, mais il semblerait plus pertinent d’évoquer un textile externe, ayant été déposé dans l’endocrâne lors d’une manipulation moderne. La pièce textile a été laissée in situ.
  22.  Prolifération circonscrite de tissu osseux se produisant dans la profondeur de l’os
  23.  Calvarium : crâne sans face
  24.  Pour cette appellation, cf. A. Perraud, [45] .
  25.  J.-Cl. Goyon,[24]
  26.  Le sphénoïde pouvait être perforé, en l’absence de destruction de l’ethmoïde.
  27.  En effet un travail de doctorat engagé dans le cadre du programme de recherche pluridisciplinaire HELYCOM-Mourir pour renaître a permis l’identification des constituants chimiques d’un corpus analytique conséquent basé sur 28 momies et 45 têtes de momie. Cette thèse, intitulée Analyse chimique de baumes de momies humaines d’Egypte Ancienne, est menée par Elodie Mezzatesta sous la co-direction de Carole Mathe et Cathy Vieillescazes, (soutenance en décembre 2019).  Il n’est donc pas question ici dedévelopper les résultats de ce travail d’envergure qui fait, par ailleurs,l’objet depublications écrites et orales.
  28. Marcel Baudoin [4]  s’est intéressé à cette possibilité de fracture des deuxpremières vertèbres cervicales lors de fouilles de l'ossuaire néolithique des Cous, à Bazoges-en-Pareds (Vendée) : "Sur 40 os adultes, nous n'avons que 10 atlas entiers. La proportion est donc de 25% (Nous verrons que, pour l'axis, elle est, par contre, de 50 %). Il résulte de là que les Atlas étaient brisés dans 75 0/0 des cas (au lieu de 50 % pour l'axis). — C'est beaucoup. — Mais ce chiffre s'explique très facilement. Rien n'est plus difficile, en effet, que de désarticuler par simple traction l'atlas du crâne, sans fracturer cette vertèbre. Celle-ci ne pouvait se détacher entière que dans le cas de décomposition ou destruction très marquée de ligaments puissants. D'ordinaire il fallait agir brutalement et dans 75 % des cas la fracture se produisait et sur l'arc antérieur et sur l'arc postérieur à la fois ; mais tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. — II en résultait le détachement d'une Masse latérale, qui, presque toujours, s'égarait, avant le transport dans l'Ossuaire. Cette fracture, plus ou moins complexe, ainsi que le montre la statistique précédente, se produisait donc presque toujours à la décarnisation (...). Si l'on compare ces faits avec les fractures de l'atlas sur le vivant, on voit que les fractures classiques, les plus fréquemment observées, ne correspondent en rien aux cas ci-dessus ! D'autre part, on a tenté, expérimentalement, sur des cadavres, de reproduire des fractures de l'Atlas. On a vu qu'il fallait pour cela combiner la suspension et la flexion forcée de la tête ; mais on n'a guère atteint que l'axis. Il faut conclure de là que les fractures que nous venons de décrire constituent un ensemble de faits d'une nature très particulière, qui, forcément, ont une origine très spéciale (puisqu'elle est rituelle et postmortem), comme nous venons de le dire."
  29.  Cf. A. Perraud,[45] , p. 74-75.
  30.  J.-Cl. Goyon,[23]  
  31.  Les Textes des Pyramides sont apparus à la fin de la Ve dynastie, dans la pyramide du roi Ounas.
  32.  P. Barguet[3]
  33.  Ibid.,[3] p. 86.
  34.  Le prédynastique nomme la période charnière entre le néolithique et l’unification de l’Égypte, avec la centralisation du pouvoir par les dynasties pharaoniques.
  35.  Époque thinite désigne la période archaïque des toutes premières dynasties.
  36.  Ce thème est retrouvé dans les Textes des Pyramides et les Textes des Sarcophages.
  37.  Nephthys est la sœur d’Osiris. Elle veille avec Isis, sa sœur et épouse d’Osiris, sur le défunt, assimilé à Osiris.
  38.  P. Barguet, [3] p. 215.
  39.  Hâpy est un Enfant d’Horus. Il veille avec ses trois frères sur les viscères.
  40.  P. Barguet, [3] p. 216.
  41.  Hérodote [27]

Bibliographie

[1] Adams, 1993. « VI.  Neck Injuries:  III.  Ligamentous Injuries of the Craniocervical  Articulation  Without Occipito-Atlantal or Atlanto-Axial Facet Dislocation:  A Pathologic Study of 21 Traffic Fatalities »,  J Forensic Sci 38, p. 1097-1104.

[2] Bailey W. R., Sherk H. H., Dunn J. E., Fielding J. W., Long D. M., Ono K., Pelling L., Stautter E. S., 1983, The cervical spine, Lippincott JB compagny, Philadephia, p. 544.

[3] Barguet P., 1967. Le Livre des Morts des anciens Égyptiens, LAPO 1, éd. du Cerf, Paris.

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ANNEXE : Anthropologie et odontologie des 10 têtes momifiées :

A1 - Méthodes

Pour chaque tête  ont été pris en compte 11 paramètres ( A - K) permettant le calcul de 10 indices auxquel s'ajoute l' angle E-Pr-Pg : Angle de prognathisme total mesuré sur la radio de profil.

En conclusion la  formule céphalique, en conclusion  résume l'ensemble des 5 indices : Indice céphalique / Indice de hauteur-longueur / Indice de hauteur-largeur // Indice facial  total / Indice nasal. Par volonté de simplification les valeurs indiciaires sont schématisées par des lettres : A, B ou C pour IC / a, b ou c pour IV et IT / 1, 2 ou 3 pour IFT et IN.

En conclusion la Formule céphalique  résume l'ensemble des 5 indices : Indice céphalique / Indice de hauteur-longueur / Indice de hauteur-largeur // Indice facial  total / Indice nasal (IC / IV / IT // IFT / IN). Par volonté de simplification les valeurs indiciaires sont schématisées par des lettres : A, B ou C pour IC / a, b ou c pour IV et IT / 1, 2 ou 3 pour IFT et IN.


En conclusion la Formule céphalique  résume l'ensemble des 5 indices : Indice céphalique / Indice de hauteur-longueur / Indice de hauteur-largeur // Indice facial  total / Indice nasal (IC / IV / IT // IFT / IN). Par volonté de simplification les valeurs indiciaires sont schématisées par des lettres : A, B ou C pour IC / a, b ou c pour IV et IT / 1, 2 ou 3 pour IFT et IN.

 

 Tableau 3 -  Paramètres et indices retenus

A

Longueur max. AP de la tête :  glabelle - opisthocranion (G-Op)

 B

Largeur tête : euryon D-euryon G (Eu-Eu)

 C

Hauteur de la tête : tragion-vertex

 D

Largeur frontale minimum

 E

Diamètre bizygomatique (largeur de la face) (Z-Z)

 F

Hauteur morphologique de la face : nasion-gnathion (N-Gn)

 G

Hauteur du nez ( nasion-point sous-nasal)

 H

Largeur du nez

 I

Hauteur des lèvres

 J

Largeur de la bouche

 K

Largeur bigoniaque

Les 10 indices retenus / Angle de prognathisme / Formule céphalique

1

Indice céphalique : largeur tête / longueur max. AP de la tête

2

Indice de hauteur-longueur : hauteur tête / longueur max. AP de la tête

3

Indice de hauteur-largeur : hauteur tête / largeur tête

4

Indice fronto -pariétal : largeur fontale min / Largeur tête 

5

Indice fronto- zygomatique : Largeur frontale minimum / Z-Z   

6

Indice facial  total : N-Gn/Z-Z

7

Indice céphalo-facial transversal : Z-Z / Eu-Eu

8

Indice nasal : Largeur du nez / Hauteur du nez ( nasion-point sous-nasal)

9

Indice buccal : Hauteur des lèvres / Largeur de la bouche

10

Indice zygo-mandibulaire : Largeur bigoniaque / Z-Z

Angle de prognathisme total : angle Endocrâne-Prosthion-Pogonion

Formule céphalique  :  IC / IV / IT // IFT / IN  


Fig.11 : Mesure de l' Angle de prognathisme total : angle E-Pr-Pg

E = Endocrâne

Pr = Prosthion

Pg = Pogonion

 


A1.2 - Odontologie

Chaque dent est indiquée par son numéro selon la convention de la Fédération Dentaire Internationale (FDI). Classiquement on distingue le maxillaire (mâchoire supérieure) et la mandibule (mâchoire inférieure). Deux dentitions (phénomène au cours duquel les dents apparaissent) se succèdent à partir de la naissance :

  1. dentition déciduale donnant la denture déciduale (de lait) comportant seulement 20 dents : il n'y a pas de prémolaires (PM)
  2. dentition adulte donnant la denture adulte  comportant 32 dents : les molaires de lait sont remplacées par les molaires adultes.

 La présence ou l'absence de la dent sur la mâchoire est indiquée de la manière suivante dans le fichier dentaire (à titre d'exemple cf. A6) :

  • dent présente :
    • adulte ou déciduale sortie de son alvéole : +
    • adulte ou déciduale non encore sortie : (+)
  • dent absente (sur le fichier dentaire elle est dans un cadre grisé) :
    • ante mortem (AM) (chute ou extraction) : (-)
    • post mortem (PM) : -
    • par agénésie : A
    • étiologie inconnue : ?

Denture adulte

Maxillaire (en haut) Mandibule (en bas) côté droit

Maxillaire (en haut) Mandibule (en bas) côté gauche

Molaires

PM

C

Incisives

C

PM

Molaires

18

17

16

15

14

13

12

11

21

22

23

24

25

26

27

28

48

47

46

45

44

43

42

41

31

32

33

34

35

36

37

38

 

 

 

 

Denture déciduale (de lait)

 

 

 

 

Molaires

C

Incisives

C

Molaires

55

54

53

52

51

61

62

63

64

65

85

84

83

82

81

71

72

73

74

75

 

A2 - Résultats

A2.1 - Tête 30000110 

Elle correspond à un individu masculin. La tête en NV est de forme ellipsoïde courte, elle est MESOCEPHALE (Indice céphalique de 78.89), HYPSICEPHALE (Indice de hauteur-longueur de 62.78) et TAPEINOCEPHALE (Indice de hauteur-largeur de 79.58). Globalement le massif facial est ORTHOGNATHE (Angle de prognathisme total : angle E-Pr-Pg de 162°) ce qui est un élement en faveur d'un individu leucoderme. On notera que la tête occupe les trois classes : "B" pour l'indice céphalique, "a" pour l'indice vertical et "c" pour celui transverse :  soit B/a/c preuve d'une grande dysharmonie du neurocrâne!


Tête 30000110  = Angle de prognathisme

Le visage est mince et étroit, avec des reliefs osseux marqués (en faveur d'un individu masculin) : en particulier des rebords orbitaires bien marqués et une zone glabellaire prononcée (caractères masculins). La face totale est LEPTOPROSOPE (Indice facial  total de 90.96). La face supérieure est MICROPSIDE (Indice céphalo-facial transversal de 95.07). Par contre la mandibule est LARGE (Indice zygo-mandibulaire de 79.63).

Le front est LARGE par rapport à la largeur de la tête (Indice fronto -pariétal de 71.83) par contre il est ETROIT-MOYEN par rapport à la largeur visage (Indice fronto- zygomatique de 75.56)

Le nez est fort et bien conservé  : il est LEPTORHINIEN (Indice nasal de 59.79) soit "1" pour la formule céphalique : on note une grande harmonie pour le splanchnocrâne, la face totale étant également "1" (cf.plus haut).

La bouche est fermée sur la langue qui pointe entre les lèvres qui sont EPAISSES (Indice buccal de 44.17). Les dents sont en bon état : pas de caries ni de déchaussement apparents à la radio. Seule la molaire 28 manque  :


Schéma dentaire de la tête 30000110

 +

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

-

18

17

16

15

14

13

12

11

21

22

23

24

25

26

27

28

48

47

46

45

44

43

42

41

31

32

33

34

35

36

37

38

 +

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

 

                                     Tableau récapitulatif de l'anthropométrie de la tête 30000110

 Paramètres

Valeurs

Classes

Indices et prognathisme

A

Longueur max. AP de la tête 

180

 

 

 B

Largeur tête 

142

1

Indice céphalique

78.89

 Tête MESOCEPHALE / B

 C

Hauteur de la tête

113

 

2

Indice de hauteur-longueur

62.78

 Tête HYPSICEPHALE / a

3

Indice de hauteur-largeur

79.58

 Tête TAPEINOCEPHALE / c

 D

Largeur frontale minimum

102

 

4

Indice fronto -pariétal

71.83

Front LARGE par rapport largeur tête

5

Indice fronto- zygomatique   

75.56

Front ETROIT/MOYEN par rapport largeur visage

 E

Diamètre bizygomatique

135

 

 

 F

Hauteur morphologique de la face)

122.79

6

Indice facial  total

90.96

Face totale LEPTOPROSOPE / 1

7

Indice céphalo-facial transversal

95.07

Face supérieure MICROPSIDE

 G

Hauteur du nez

54.61

 

 

 H

Largeur du nez

32.65

8

Indice nasal

59.79

Nez LEPTORHINIEN / 1

 I

Hauteur des lèvres

 23.38

 

 

 J

Largeur de la bouche

 52.93

9

Indice buccal

 44.17

  LEVRES EPAISSES

 K

Largeur bigoniaque

107.05

 

10

Indice zygo-mandibulaire

79.63

 Mandibule LARGE

Angle de prognathisme total

 170°

 ORTHOGNATHE

Formule céphalique  :  IC / IV / IT // IFT / IN   

B

a

c

1

1

 

A2.2 - Tête 30000111

La têtde forme ellipsoïde allongé est DOLICHOCEPHALE (Indice céphalique de 73.80), HYPSICEPHALE (Indice de hauteur-longueur de  66.84) et ACROCEPHALE ( Indice de hauteur-largeur  de 90.58) : elle est donc idéalement harmonique au niveau des trois paramètres du neurocrâne ( longueur, largeur, hauteur) = Aaa! Globalement le massif facial est PROGNATHE (Angle de prognathisme total : angle E-Pr-Pg de 144°) : élement en faveur d'un individu mélanoderme.


Tête 30000111  = Angle de prognathisme

Le visage est LEPTOPROSOPE dans sa totalité (Indice facial total de 92.31) par contre il est MACROPSIDE dans sa partie supérieure (Indice céphalo-facial transversal de 94.20)

Le front relativement bombé en vue de profil ( caractère féminin) est LARGE par rapport à la largeur de la tête (Indice fronto -pariétal de 72.46) et MOYEN par rapport à la largeur du visage (Indice fronto- zygomatique de 76.92).La zone glabellaire est estompée (caractère féminin) par contre les rebords orbitaires supérieurs assez forts évoquent plutôt le sexe masculin.

Le nez d'aspect volumineux est LEPTORHINIEN (Indice nasal de 48.58) en parfaite harmonie avec la LEPTOPROSOPIE du visage (1-1) et les 3 indices du crâne cérébral (Aaa) !

Le bas du visage frappe par la saillie prononcée de la bouche (cf. radiographies). Les lèvres sont MOYENNES (Indice buccal de 41.59). La mandibule est également MOYENNE (Indice zygo-mandibulaire de 77.69). On note la protrusion de la langue, recouverte à son extrémité de textile (tampon intra-buccal ?). La denture est en bon état : pas de caries ni de déchaussement apparents à la radio. Seules les 18 et 48 manquent vraisemblabement par agénésie. Les incisives supérieures sont en pro-alvéolie preuve d'un prognathisme alvéolo-sous-nasal  qui rejoint celui total et milite en faveur d'un sujet féminin mélanoderme (cf. plus haut!).


Schéma dentaire de la tête 30000111

A?

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

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18

17

16

15

14

13

12

11

21

22

23

24

25

26

27

28

48

47

46

45

44

43

42

41

31

32

33

34

35

36

37

38

A?

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

+

 

 Tableau récapitulatif de l'anthropométrie de la tête 30000111

 

Paramètres

Valeurs

Classes

Indices et angle de prognathisme

 A

Longueur max. AP de la tête 

 187

 

 

 B

Largeur tête 

 138

1

Indice céphalique

 73.80

 Tête DOLICHOCEPHALE / A

 C

Hauteur de la tête

125

 

2

Indice de hauteur-longueur

 66.84

 Tête HYPSICEPHALE / a

3

Indice de hauteur-largeur

 90.58

 Tête ACROCEPHALE / a

 D

Largeur frontale minimum

 100

 

4

Indice fronto -pariétal  

72.46

Front LARGE/ par rapport largeur tête

 E

Diamètre bizygomatique

 130

 

 

 F

Hauteur morphologique de la face 

 120

5

Indice facial total

 92.31

Face totale LEPTOPROSOPE / 1

6

Indice céphalo-facial transversal

94.20

Face supérieure MACROPSIDE

7

Indice fronto- zygomatique  

76.92

Front MOYEN par rapport largeur visage

 G

Hauteur du nez

 58.63

 

 

 H

Largeur du nez

 28.48

8

Indice nasal

48.58

Nez LEPTORHINIEN / 1

 I

Hauteur des lèvres

20.18

 

 

 J

Largeur de la bouche

 48.52

9

Indice buccal

 41.59

 Lèvres MOYENNES

 K

Largeur bigoniaque

 101

 

10

Indice zygo-mandibulaire

 77.69

 Mandibule MOYENNE

Angle de prognathisme total

 152°

PROGNATHISME

Formule céphalique  :  IC / IV / IT // IFT / IN   

A

a

a

1

1

 

A2.3 - Tête 30000125

La tête, en NV, de forme ellipsoïde allongée, est MESODOLICHOCRANE (Indice céphalique de 76.8), ORTHOHYPSICEPHALE (Indice de hauteur-longueur de 62.56) et METRIOCEPHALE (Indice de hauteur-largeur de 81.41. Globalement le massif facial est ORTHOGNATHE (Angle de prognathisme total de 154°) ce qui est un élement en faveur d'un individu leuco-mélanoderme. On notera que la tête occupe deux classes : "BA" pour l'indice céphalique, "ba" pour l'indice vertical et "b" pour celui transverse :  soit BA/ba/b preuve d'une relative harmonie du neurocrâne!

Tête 30000125  = Angle de prognathisme

 

Le visage est mince et étroit. La face totale est LEPTOPROSOPE (Indice facial  total de 90.48). La face supérieure est MICROMESOPSIDE (Indice céphalo-facial transversal de 89.21). La mandibule est ETROITE-MOYENNE (Indice zygo-mandibulaire de 75).

Le front (bombé en NL : caractère féminin) est LARGE par rapport à la largeur de la tête (Indice fronto -pariétal de 75.54) et LARGE par rapport à la largeur du visage (Indice fronto- zygomatique de 84.68)

Le nez est fort et bien conservé  : il est LEPTORHINIEN (Indice nasal de 53.41) soit "1" pour la formule céphalique : on note une grande harmonie pour le splanchnocrâne, la face totale étant également "1" (cf.plus haut).

La bouche est fermée sur la langue qui pointe entre les lèvres qui sont EPAISSES (Indice buccal de 44.29). Les dents sont en bon état : pas de caries ni de déchaussement apparents à la radio, ce qui milite en faveur d'un adulte féminin âgé d'une trentaine d'années.

Schéma dentaire de la tête 30000125

 +

+

 +

 +

+

 +

+

+

+

+

+

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 +

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18

17

16

15

14

13

12

11

21

22

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24

25

26

27

28

48

47

46

45

44

43

42

41

31

32

33

34

35

36

37

38

 +

+

+

 +

+

 +

+

 +

+

 +

+

 +

 +

 +

+

+

 

Tableau récapitulatif de l'anthropométrie de la tête 30000125

 

Paramètres

Valeurs

Classes

Indices et angle de prognathisme

 A

Longueur max. AP de la tête 

131

 

 B

Largeur tête 

 139

1

Indice céphalique

 76.8

 MESODOLICHOCRANE BA

 C

Hauteur de la tête

113.24

 

2

Indice de hauteur-longueur

 62.56

 ORTHOHYPSICRANE ba

3

Indice de hauteur-largeur

 81.41

 METRIOCEPHALE b

 D

Largeur frontale minimum

105

 

4

Indice fronto -pariétal

75.54

 Front LARGE par rapport largeur tête

 E

Diamètre bizygomatique

124

 

 F

Hauteur morphologique de la face 

 112.19

5

Indice facial total

 90.48

 LEPTOPROSOPE 1

6

Indice céphalo-facial transversal

 89.21

 MICROMESOPSIDE

7

Indice fronto- zygomatique 

 84.68

 Front LARGE par rapport largeur visage

 G

Hauteur du nez

60.75

 

 H

Largeur du nez

 32.48

8

Indice nasal

 53.41

LEPTORHINIEN 1

I

Hauteur des lèvres

26.13

 

 J

Largeur de la bouche

 59

9

Indice buccal

 44.29

 LEVRES EPAISSES

 K

Largeur bigoniaque

93

 

10

Indice zygo-mandibulaire

 75

 Mandibule ETROITE-MOYENNE

Angle de prognathisme total

161°

 ORTHOGNATHE

Formule céphalique  :  IC / IV / IT // IFT / IN

 B.A

b.a

 b

 1

 1

 

A2.4 - Tête 30000126

La têtede forme ellipsoïde allongé est MESODOLICHOCEPHALE (Indice céphalique de 76.50), HYPSICEPHALE (Indice de hauteur-longueur de  64.50) et METRIOACROCEPHALE ( Indice de hauteur-largeur  de 84.31) : elle est donc relativement harmonique au niveau des trois paramètres du neurocrâne ( longueur, largeur, hauteur) = BA/1/21! Globalement le massif facial est MESOGNATHE (Angle de prognathisme total : angle E-Pr-Pg de 149°) ce qui est un élement en faveur d'un individu leuco-mélanoderme.

Tête 30000126  = Angle de prognathisme

Le front est LARGE par rapport à la largeur tête : Indice fronto -pariétal de 72.14 mais ETROIT par rapport à la largeur du visage : Indice fronto- zygomatique de  74.26 ).

Le visage, caractérisé par de forts reliefs osseux et un profil anguleux avec une zone glabellaire saillante (ensemble de caractères typiquemenr masculins) est MESOLEPTOPROSOPE (Indice facial total de  87.50) pour la face totale et MESOPSIDE (Indice céphalo-facial transversal de 97.14) au niveau de la face supérieure.

Le nez est grand, LEPTORHINIEN (Indice nasal de 35.12 ) : il est globalement en harmonie avec la mésoleptoprosopie faciale ( 21/1).

La bouche entrouverte aux lèvres MOYENNES ( Indice buccal de 39.87) forme une sorte de rictus à gauche, les dents sont absentes à ce niveau,. On note la présence de chicots (22 & 23) en faveur de l’âge avancé du sujet.

 

Schéma dentaire de la tête 30000126

  ?

 ? 

  ?

  ?

 ? 

 +

  ?

+

+

+

+

 ? 

 ?

 ?

 ?

 ?

18

17

16

15

14

13

12

11

21

22

23

24

25

26

27

28

48

47

46

45

44

43

42

41

31

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33

34

35

36

37

38

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+

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+

 +

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 -

 ?

?

                                                                              

Tableau récapitulatif de l'anthropométrie de la tête 30000126

 

Paramètres

Valeurs

Classes

Indices et angle de prognathisme

 A

Longueur max. AP de la tête 

 183

 

 

 B

Largeur tête 

 140

1

Indice céphalique

 76.50

 Tête MESO/DOLICHOCEPHALE / BA

 C

Hauteur de la tête

 118.04

 

2

Indice de hauteur-longueur

 64.50

 Tête HYPSICEPHALE / a

3

Indice de hauteur-largeur

 84.31

 Tête METRIOACROCEPHALE / ba

 D

Largeur frontale minimum

 101

 

4

Indice fronto -pariétal

 72.14

Front LARGE/ par rapport largeur tête

 E

Diamètre bizygomatique

 136

 

 

 F

Hauteur morphologique de la face 

 119

5

Indice facial total

 87.50

Face totale MESO/LEPTOPROSOPE / 21

6

Indice céphalo-facial transversal

 97.14

Face supérieure MESOPSIDE

7

Indice fronto- zygomatique 

 74.26

Front ETROIT/ par rapport largeur visage

 G

Hauteur du nez

 58.89

 

 

 H

Largeur du nez

 20.68

8

Indice nasal

 35.12

Nez LEPTORHINIEN / 1

I

Hauteur des lèvres

 22.15

 

 

 J

Largeur de la bouche

 55.55

9

Indice buccal

 39.87

 Lèvres MOYENNES

 K

Largeur bigoniaque

 102

 

10

Indice zygo-mandibulaire

 75

 Mandibule ETROITE

Angle de prognathisme total

 154°

 MESOPROGNATHISME

Formule céphalique  :  IC / IV / IT // IFT / IN

B.A

a

b.a

21

1

 

A2.5- Tête 30000127

La tête d'aspect gracile est assez petit, avec une zone glabellaire non marquée, un front sub-arrondi  et des angles goniaques non marqués. Le visage présente des traits fins  ce qui confirme le sexe féminin.

La face est EURYPROSOPE (Indice facial total de 81.54) et MACROPSIDE dans sa partie supérieure (Indice céphalo-facial transversal de  97.74).En norma verticalis la tête est ovo-ellipsoïde MESO/DOLICHOCEPHALE (Indice céphalique de 76.88), elle est CHAMAECEPHALE en norma lateralis (Indice de hauteur-longueur de 50.49) et TAPEINOCEPHALE en norma facialis (Indice de hauteur-largeur  de  65.67) : les deux indices de hauteur sont donc parfaitement harmoniques (3) mais dysharmoniques par rapport à la mésodolichocéphalie de la tête (BA). On peut noter que la face est MESO-ORTHOGNATHE (Angle de prognathisme total de 143°) ce qui est en faveur d'un sujet mélanoderme (cf.plus bas).


Tête 30000127  = Angle de prognathisme

Le front est LARGE  par rapport à la largeur de la tête (Indice fronto -pariétal de 74.44) et MOYEN-ETROIT par rapport à la largeur du visage (Indice fronto- zygomatique de 76.15).

Le nez est LEPTORHINIEN (Indice nasal de 38.82) : il est dysharmonique par rapport à l'euryprosopie de la face (3/1).

La bouche aux lèvres FINES ( Indice buccal de 30) est fermée, sauf du côté droit. Il semblerait que les lèvres aient été tirées en avant pour recouvrir les dents, la bouche étant musculairement relâchée, la commissure labiale droite est demeurée entrouverte sous cette forme arrondie. La mandibule est MOYENNEMENT ETROITE (Indice zygo-mandibulaire de 75.99).

La radiologie met en évidence le mauvais état dentaire et la perte des molaires, avec remaniement complet de l’os alvéolaire sur les deux mâchoires. Les incisives supérieures sont en pro-alvéolie : preuve d'un prognathisme alvéolo-sous-nasal  qui  milite en faveur d'une composante mélanoderme (cf. plus haut!).

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48

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45

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31

32

33

34

35

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37

38

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+

-

+

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-

-

-

 

Tableau récapitulatif de l'anthropométrie de la tête 30000127

 Paramètres

Valeurs

Classes

Indices et angle de prognathisme

 A

Longueur max. AP de la tête 

 173

 

 

 B

Largeur tête 

 133

1

Indice céphalique

 76.88

 Tête MESO/DOLICHOCEPHALE / B.A

 C

Hauteur de la tête

 87.34

 

2

Indice de hauteur-longueur

 50.49

 Tête CHAMAECEPHALE / c

3

Indice de hauteur-largeur

 65.67

 Tête TAPEINOCEPHALE / c

 D

Largeur frontale minimum

 99

 

4

Indice fronto -pariétal  

74.44

Front LARGE  par rapport largeur tête

 E

Diamètre bizygomatique

 130

 

 

F

Hauteur morphologique de la face 

 106

5

Indice facial total

 81.54

Face totale EURYPROSOPE / 3

6

Indice céphalo-facial transversal

 97.74

Face supérieure MACROPSIDE

7

Indice fronto- zygomatique   

 76.15

Front MOYEN/ETROIT par rapport largeur visage

G

Hauteur du nez

 54.72

 

 

H

Largeur du nez

 21.24

8

Indice nasal

 38.82

Nez LEPTORHINIEN / 1

 I

Hauteur des lèvres

 17.54

 

 

 J

Largeur de la bouche

 58.46

9

Indice buccal

30

 Lèvres FINES

 K

Largeur bigoniaque

 98.79

 

10

Indice zygo-mandibulaire

 75.99

 Mandibule ETROITE/MOYENNE

Angle de prognathisme total

 159°

 MESO-ORTHOGNATHE

Formule céphalique  :  IC / IV / IT // IFT / IN     

B.A

c

c

3

1

 

A2.6 - Tête 30000149

te  d'un enfant (sexe féminin ?). Elle est de forme ovoïde en NV, est DOLICHO/MESOCEPHALE (Indice céphalique de 75.76). En NL elle est ORTHOCEPHALE (Indice de hauteur-longueur  de 58.28) et ORTHOGNATHE (Angle de prognathisme total de  161°). En NF elle est TAPEINOCEPHALE (Indice de hauteur-largeur  de 76.94). La formule céphalique pour le neurocrâne est donc AB/b/c donc plutôt dysharmonique.

Tête 30000149  = Angle de prognathisme


La face totale est LEPTOPROSOPE ( Indice facial total de 108.70) par contre la face supérieure est MICROPSIDE (Indice céphalo-facial transversal de 73.60). Le front est LARGE par rapport à la largeur du visage (Indice fronto- zygomatique de 96.74) et MOYEN/LARGE par rapport à la largeur de la tête (Indice fronto -pariétal de 71.2). Par rapport à la largeur du visage la mandibule est LARGE (Indice zygo-mandibulaire de  86.05).

Le nez LEPTORHINIEN ( Indice nasal  de 40.55) est réduit à la présence des os propres du nez. Une fracture post-mortem est observable sur le côté droit.

Au niveau de la bouche seule la lèvre inférieure est conservée : on peut cependant estimer ques les lèvres étaient MOYENNES (Indice buccal de 43.77). L'examen (macroscopie et radiologie) de la bouche montre la coexistence des deux dentures déciduale et adulte : logique étant donné que nous avons affaire à un(e) enfant. Son âge peut être déterminé en fonction de la présence des 4 molaires adultes : 16/26/36 et 46 (dents de 6 ans). A noter que 16 et 46 montrent une usure de classe 1 avec atteinte de la couronne, ce qui permet de conclure que ces molaires ont déjà 2 à 3 ans d'existence. Ceci est confimé par la présence des incisives adultes (les supérieures sont en pro-alvéolie) : 11/12/21 et 22 ce qui permet d'avancer un âge autour de 8/9ans [5 / 38 / 41/ 65] ce qu'affirmait également G.Rollet [55].

On notera également (radiologie) à l'intéreur du crâne (!) la présence de la couronne de deux dents, vraisemblablement des molaires (26 et 27) ce qui montre une certaine maladresse de l'enbaumeur!

 

 

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(-)

(-)

(-)

+

 +

 

Tableau récapitulatif de l'anthropométrie de la tête 30000149

 Paramètres

Valeurs

Classes

Indices et angle de prognathisme

A

Longueur max. AP de la tête

 165

  

 

 B

Largeur tête 

 125

1

Indice céphalique

 75.76

 Tête DOLICHO/MESOCEPHALE / A.B

 C

Hauteur de la tête

 96.17

 

2

Indice de hauteur-longueur

 58.28

 Tête ORTHOCEPHALE / b

3

Indice de hauteur-largeur

 76.94

 Tête TAPEINOCEPHALE / c

 D

Largeur frontale minimum

 89

 

4

Indice fronto -pariétal

 71.2

Front MOYEN/LARGE par rapport largeur tête

 E

Diamètre bizygomatique

 92

 

 

 F

Hauteur morphologique de la face 

 100

5

Indice facial total

 108.70

Face totale LEPTOPROSOPE / 1

6

Indice céphalo-facial transversal

 73.60

Face supérieure MICROPSIDE

7

Indice fronto- zygomatique   

 96.74

Front LARGE par rapport largeur visage

 G

Hauteur du nez

 45.82

 

 

 H

Largeur du nez

 18.58

8

Indice nasal

 40.55

Nez LEPTORHINIEN / 1

 I

Hauteur des lèvres

 23.55

 

 

 J

Largeur de la bouche

 53.80

9

Indice buccal

43.77

 Lèvres MOYENNES

 K

Largeur bigoniaque

 79.17

 

10

Indice zygo-mandibulaire

 86.05

 Mandibule LARGE

Angle de prognathisme total

 158°

 MESO-ORTHOGNATHE

Formule céphalique  :  IC / IV / IT // IFT / IN    

A.B

b

c

1

1


A2.7 - Tête 30000152

La tête , de forme ovo-ellipsoïde en NV, est MESOCEPHALE (Indice céphalique de  79.56). En NL elle est HYPSICEPHALE (Indice de hauteur-longueur  de 68.33) et ORTHOGNATHE (Angle de prognathisme total de  160°). En NF elle est ACROCEPHALE (Indice de hauteur-largeur  de 85.88). La formule céphalique pour le neurocrâne est donc B/a/a donc relativement harmonique.

Denture et prognathisme de la tête 30000152

 

 Orthopantomogramme extrait de la thèse dentaire de G.Rollet (1974)

                               E-Pr-Pg = Angle de prognathisme total


La face totale est LEPTOPROSOPE ( Indice facial total de 95.69) la face supérieure est MICROPSIDE (Indice céphalo-facial transversal de 80.56). Le front est LARGE par rapport à la largeur du visage (Indice fronto- zygomatique de  80.53) mais ETROIT par rapport à la largeur de la tête (Indice fronto -pariétal de 64.87). Par rapport à la largeur du visage la mandibule est MOYENNE (Indice zygo-mandibulaire de  76.09)..    

Le nez, petit  est LEPTORHINIEN ( Indice nasal  de  48.53)..

La bouche petite aux lèvres EPAISSES (Indice buccal de 57.05) est entrouverte, laissant entrevoir les dents.

L'examen (macroscopie et radiologie) de la bouche de la tête 30000152 montre la coexistence des deux dentures déciduale et adulte : logique étant donné que nous avons affaire à un(e) enfant. Son âge peut être déterminé en fonction de la présence des 4 molaires adultes : 16/26/36 et 46 (dents de 6 ans). L’observation de l’orthopantomogramme dans la thèse de Rollet montre que trois molaires déciduales sont encore en place (55,75 et 85) les germes des prémolaires 15 et 35 sont mal positionnés, celui de la molaire 38 est coincé par la 37 et s’oriente vers la branche montante gauche, (celui de la 48 est entièrement dans la branche montante droite. Il manque les molaires 17 et 47 (avulsions prémortem ?)[5] Pour Rollet Rollet [55] l’âge serait de 9 à 11 ans. Il semble cependant que cette denture corresponde plutôt à un sujet adolescent un peu plus âgé (entre 11 et 13 ans)[5 / 15 / 33 / 38 / 41 / 65]

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46

45

44

43

42

41

31

32

33

34

35

36

37

38

(+)

-

+

(+)

+

+

+

+

+

+

+

+

(+)

+

+

(+)

 

 

 

+

 -

  -

 - 

 - 

 - 

 - 

 - 

 - 

 - 

 

 

 

55

54

53

52

51

61

62

63

64

65

85

84

83

82

81

71

72

73

74

75

+

 - 

 - 

 - 

 - 

 - 

 - 

 - 

 - 

+

 

Tableau récapitulatif de l'anthropométrie de la tête 30000152

 Paramètres

Valeurs

Classes

Indices et angle de prognathisme

 A

Longueur max. AP de la tête 

 181

 

 

 B

Largeur tête 

 144

1

Indice céphalique

 79.56

 Tête MESOCEPHALE / B

 C

Hauteur de la tête

 123.67

 

2

Indice de hauteur-longueur

68.33

 Tête HYPSICEPHALE / a

3

Indice de hauteur-largeur

85.88

 Tête ACROCEPHALE / a

 D

Largeur frontale minimum

 93.41

 

4

Indice fronto -pariétal  

 64.87

Front ETROIT par rapport largeur tête

 E

Diamètre bizygomatique

 116

 

 

 F

Hauteur morphologique de la face

 111

5

Indice facial total

 95.69

Face totale LEPTOPROSOPE / 1

6

Indice céphalo-facial transversal

 80.56

Face supérieure MICROPSIDE

7

Indice fronto- zygomatique  

 80.53

Front  LARGE par rapport largeur visage

 G

Hauteur du nez

 41.73

 

 

 H

Largeur du nez

 20.25

8

Indice nasal

 48.53

Nez LEPTORHINIEN / 1

I

Hauteur des lèvres

 25.60

 

 

 J

Largeur de la bouche

 44.87

9

Indice buccal

57.05

 Lèvres EPAISSES

 K

Largeur bigoniaque

 88.26

 

10

Indice zygo-mandibulaire

 76.09

 Mandibule MOYENNE

Angle de prognathisme total

 164°

 ORTHOGNATHE

Formule céphalique  :  IC / IV / IT // IFT / IN   

B

a

a

1

1

 

A2..8. - Tête 90001952A

La tête , petite et légère, de forme ovoïde en NV, est DOLICHOCEPHALE (Indice céphalique de 74.43). En NL elle est CHAMAECEPHALE (Indice de hauteur-longueur  de 56.70) :  étant donné l'importante absence dentaire (cf. plus loin) modifiant l'angle de profil des mâchoires nous n'avons pas jugé utile de mesurer  l'angle de prognathisme dont la valeur aurait été obligatoirement aberrante.

En NF elle est TAPEINOCEPHALE (Indice de hauteur-largeur  de 76.17). La formule céphalique pour le neurocrâne est A/c/c donc dysharmonique. Etant donné la fermeture

La face totale est EURYPROSOPE ( Indice facial total de  74.02), la face supérieure est MESOPSIDE (Indice céphalo-facial transversal de 90.84). Le front est LARGE par rapport à la largeur du visage (Indice fronto- zygomatique de 80.67) et LARGE par rapport à la largeur de la tête (Indice fronto -pariétal de 73.28). Par rapport à la largeur du visage la mandibule est LARGE (Indice zygo-mandibulaire de  87.39).

Le nez estimé MESORHINIEN ( Indice nasal  de 73.95) est réduit à la présence des os propres du nez : le bord inférieur de l’orbite droite est fracturé et manquant, de même que l’étage antérieur de l'ouverture nasale.

La bouche aux Lèvres FINES (Indice buccal de   24.72) est occluse.

La radiographie (en particulier celle de profil) montre une importante édentation du sujet. Une seule dent du maxillaire ( une  des deux prémolaires droites : nous avons opté pour la 14 ) est visible : elle prend appui sur la mandibule.

 

 -

 - 

 - 

 -

+

 - 

 - 

 - 

 -

-

 -

 -

-

 -

 -

-

18

17

16

15

14

13

12

11

21

22

23

24

25

26

27

28

48

47

46

45

44

43

42

41

31

32

33

34

35

36

37

38

 -

-

-

 -

-

-

-

-

-

-

-

 -

-

-

-

-

 

Tableau récapitulatif de l'anthropométrie de la tête 90001952 A

 Paramètres

Valeurs

Classes

Indices et angle  de prognathisme

 A

Longueur max. AP de la tête 

 176

 

 

 B

Largeur tête 

 131

1

Indice céphalique

74.43

 Tête DOLICHOCEPHALE A

 C

Hauteur de la tête

 99.78

 

2

Indice de hauteur-longueur

56.70

 Tête CHAMAECEPHALE c

3

Indice de hauteur-largeur

76.17

 Tête TAPEINOCEPHALE c

 D

Largeur frontale minimum

 96

 

4

Indice fronto -pariétal

73.28

Front LARGE par rapport largeur tête

 E

Diamètre bizygomatique

 119

 

 

 F

Hauteur morphologique de la face

 88.08

5

Indice facial total

 74.02

Face totale EURYPROSOPE 3

6

Indice céphalo-facial transversal

 90.84

Face supérieure MESOPSIDE

7

Indice fronto- zygomatique   

 80.67

Front  LARGE par rapport largeur visage

 G

Hauteur du nez

 48.06

 

 

 H

Largeur du nez

 35.54

8

Indice nasal

73.95

Nez MESORHINIEN 2

I

Hauteur des lèvres

 17.62

 

 

 J

Largeur de la bouche

 71.27

9

Indice buccal

 24.72

 Lèvres FINES

 K

Largeur bigoniaque

 104

 

10

Indice zygo-mandibulaire

 87.39

 Mandibule LARGE

Formule céphalique  :  IC / IV / IT // IFT / IN

A

c

c

3

2

 

A2.9 - Tête 90001953A 

La tête, de forme ovo-pentagonoïde en NV, est DOLICHOCEPHALE (Indice céphalique de 74.44). En NL elle est ORTHOCEPHALE (Indice de hauteur-longueur  de 58.33). En NF elle est TAPEINO-METRIOCEPHALE (Indice de hauteur-largeur  de 78.36). La formule céphalique pour le neurocrâne est donc A/b/cb donc plutôt dysharmonique.

De le face supérieure seul le front est conservé : il est MOYEN-LARGE par rapport à la largeur  de la tête ( Indice fronto -pariétal de 71.64).

Le nez et le maxillaire sont absents. De la bouche seule demeure la mandibule en grande partie édentée  sauf  4 molaires.

?

18

17

16

15

14

13

12

11

21

22

23

24

25

26

27

28

48

47

46

45

44

43

42

41

31

32

33

34

35

36

37

38

+

+

-

 -

 -

 -

 -

 -

 -

 -

 -

 -

 -

+

+

 

Tableau récapitulatif de l'anthropométrie de la tête 90001953 A

 Paramètres

Valeurs

Classes

Indices

 A

Longueur max. AP de la tête 

 180

 

 

 B

Largeur tête 

 134

1

Indice céphalique

 74.44

 Tête DOLICHOCEPHALE A

 C

Hauteur de la tête

105

 

2

Indice de hauteur-longueur

 58.33

 Tête ORTHOCEPHALE / b

3

Indice de hauteur-largeur

 78.36

 Tête TAPEINO-METRIOCEPHALE  / c.b

 D

Largeur frontale minimum

 96

 

4

Indice fronto -pariétal

71.64

Front  MOYEN-LARGE par rapport largeur tête

 K

Largeur bigoniaque

 90

 

12

Formule céphalique  :  IC / IV / IT // IFT / IN

A

b

c.b

?

?


A2..10 - Tête 90001955A 

La tête , de petite taille réduite à un calvarium, de forme ovoïde en NV, est MESOCEPHALE (Indice céphalique de 76.88). En NL elle est HYPSI-ORTHOCEPHALE (Indice de hauteur-longueur  de 63.99). En NF elle est METRIOCEPHALE (Indice de hauteur-largeur  de 83.22 ). La formule céphalique pour le neurocrâne est donc B/ab/b donc plutôt harmonique. L'absence de tout le splanchnocrane n'a pas permis de calculer le prognathisme.

Le front est LARGE par rapport largeur tête (Indice fronto -pariétal de  75.94).

Le rebord supérieur aigu de l’orbite droite, les apophyses mastoïdes petites, au-dessus du plan formé par les condyles occipitaux, les impressions nuchales peu marquées militent en faveur d'un individu de sexe féminin, que l'on peut supposé juvénile : l'absence de la denture ne permet pas d'avancer un âge précis.

Tableau récapitulatif de l'anthropométrie de la tête 90001955 A

 Paramètres

Valeurs

Classes

Indices

 A

Longueur max. AP de la tête

173

 

 B

Largeur tête 

 133

1

Indice céphalique

76.88

 Tête MESOCEPHALE / B

 C

Hauteur de la tête

 110.7

 

2

Indice de hauteur-longueur

63.99

 Tête HYPSI-ORTHOCEPHALE / a.b

3

Indice de hauteur-largeur

83.22

 Tête METRIOCEPHALE / b

 D

Largeur frontale minimum

 101

 

4

Indice fronto -pariétal  

 75.94

  Front LARGE par rapport largeur tête

Formule céphalique  :  IC / IV / IT // IFT / IN

B

a.b

b

?

?


A3
- Conclusions (Tableau 14 : Synthèse de l'anthropométrie des 10 têtes)


¨Tête

Sexe

Age

Formule céphalique

Prognathisme

Phénotype racial

IC

IV

IT

IFT

IN

1 - Tête 30000110

Homme

Adulte

B

a

c

1

1

170°

ORTHOGNATHE

LEUCODERME

2 - Tête  30000111

Femme

Adulte

A

a

a

1

1

152°

PROGNATHE

MELANODERME

3 - Tête 30000125

Femme

Adulte

 B.A

b.a

 b

 1

 1

161°

ORTHOGNATHE

LEUCODERME

4 - Tête 30000126

Homme

Adulte

B.A

a

b.a

2.1

1

  154°1

MESOGNATHE

LEUCO/MELANODERME

5 - Tête 30000127

Femme

Adulte

B.A

c

c

3

1

159°

MESOGNATHE

LEUCO/MELANODERME

6 - Tête 30000149

Enfant

8-9 ans

A.B

b

c

1

1

158°

MESOGNATHE

LEUCO/MELANODERME

7 - Tête 30000152

Adolescente

9-11 ans

B

a

a

1

1

164°

ORTHOGNATHE

LEUCODERME

8.- Tête 900001952A

Femme

Agée

A

c

c

3

2

?

LEUCODERME / (?)

9 - Tête 900001953A

Homme

Agé

A

b

c.b

?

?

?

LEUCODERME / (?)

10 - Tête 90000955A

Femme

Juvénile

B

a.b

b

?

?

?

LEUCODERME / (?)

Au niveau anthropologique on peut remarquer quelques tendances : 

  • IC =  la tête est  DOLICHO à DOLICHO/MESOCEPHALE [ A ( 3) / AB (4) / B (3)]
  • IV = la voûte est  HAUTE [ a (4)] à MOYENEMENT HAUTE [ ba (2) / b (2)] seules 2 têtes sont BASSES (c)
  • IT = la voûte est LARGE [c (4)] à MOYENNEMENT LARGE [b (2) / ba - cb (2) ] un seul cas de VOUTE ETROITE (a)
  • IFT = le visage est ETROIT [1 (5) à MOYENNEMENT ETROIT [21 (1) seules deux têtes ont un visage LARGE |[3] A noter que cet indice n'a pas pu être calculé pour les têtes 9 et 10
  • IN = le nez est ETROIT [1(7)] à MOYENNEMENT ETROIT [2(1)] A noter que cet indice n'a pas pu être calculé pour les têtes 9 et 10
  • Prognathisme = les 3 classes de prognathisme sont présentes. A noter que cet angle n'a pas pu être mesuré pour les têtes 8, 9 et 10
  • Phénotype racial = le lien avec l'angle de prognathisme est évident  :
    • les têtes ORTHOGNATHES correspondent à des LEUCODERMES ( têtes 30000110, 30000125, 30000152 )
    • les têtes PROGNATHES correspondent à des MELANODERMES ( vraisemblablement d'origine NUBIENNE) ( tête 30000111)
    • les têtes MESOGNATHES correspondent à des LEUCO/MELANODERMES ( têtes 30000126, 30000127, 30000149)
    • Il est fort probable ques les 3 têtes dont l'angle de prognathisme n'a pas pu être mesuré, fassent partie également du groupe précédent si on prend en compte leur formule cépahalique.

Rappelons, en conclusion, que malgré une grande hétérogénéité chronologique (ces têtes isolées sont datées de la fin du Nouvel Empire à l'Époque Romaine,  leur rapprochement dans cette étude étant liée au déplacement de l’atlas par rapport à l’occipital, observé sur chacune d’entre elles) on constate la persistance d'un fond génétique leuco/mélanoderme.



Étude des rapports anatomiques entre rachis cervical et base du crâne surune série de têtes égyptiennes momifiées (Collection du Musée des Confluences de Lyon).  

Annie Perraud , Michel Billard , Raoul Perrot , Pascale Richardin. PALEOBIOS, 21 / 2020 / Lyon-France ISSN 0294-121 X / ISSN 2259-986X