Première Partie - De l’extraction
des traits. Déclarations
préliminaires
spéciales.
Notons pour bien comprendre la
première Partie du chapitre qui va
suivre, partie qui traite de
l’ablation des corps étrangers des
plaies, qu’Avicenne dit (et là -
dessus tous les auteurs de
médecine et de chirurgie, tous les
anciens praticiens sont d’accord),
que si les corps enfoncés dans une
plaie ne cèdent pas à une traction
légère, ils doivent être laissés
quelque temps dans la plaie,
lorsqu’ils sont dans une région
dangereuse, et même parfois
lorsqu’ils sont en une région non
dangereuse. Il semble que l’on
fasse cela uniquement pour l’une
des trois raisons suivantes :
1°
pour éviter un écoulement de sang
; 2° pour que la plaie soit rendue
plus glissante par le pus qui s’y
forme, de façon qu’on puisse
extraire plus facilement l’objet
enfoncé ; 3° parce que
quelquefois la nature par la
marche du temps expulse le corps
étranger.
Nous modernes , à savoir Théodoric
et ses adeptes, dans ce cas comme
dans tous les autres, nous
extrayons le plus tôt possible un
objet quelconque enfoncé dans la
plaie, en observant les règles
qu’il faut observer, la raison
pour laquelle on doit extraire des
organes nobles et des endroits
dangereux, les corps qui y sont
plantés (car pour les autres cela
ne fait aucun doute du moment
qu’on a reconnu qu’il faut les
extraire des premiers), est la
suivante tout ce qui est enfoncé
dans un organe noble, y cause une
solution de continuité, distend
ses parties, provoque en lui un
flux d’humeurs, de la douleur, de
l’apostème, de la fièvre par son
implantation et son séjour dans
l’organe, et quand l’extraction
apaiserait ces accidents, - doit
être immédiatement éloigné et
extrait de l’organe noble et du
lieu dangereux ( ...
).
De l’extraction des traits et des
autres objets qui se trouvent
accidentellement entre les lèvres
des plaies.
Sur cette première partie, il faut
s’enquérir de quatre choses :
1° des objets fichés dans le corps
humain ; 2° des instruments
avec lesquels ces objets sont
extraits ; 3° des membres dans
lesquels lesdits objets sont
fichés ; 4° de la manière
d’extraire les objets
fichés.
Quant au premier point, il faut
que l’on sache que parmi les
traits et tous les autres
objets
fichés dans le corps,
les uns
sont petits, les autres grands, ce
qui se reconnaît à la vue. De même
dans les uns l’extrémité du fer
qui répond au bois, est creuse et
reçoit le bois ( cette cavité
s’appelle douille) les instruments
de ce genre sont dits creux.
D’autres ont l’extrémité susdite
non pas creuse mais pleine et
pointue (tout comme leur extrémité
antérieure qui doit pénétrer dans
le corps) ; cette extrémité
pénètre dans le bois. Cela fait un
engin dont les deux extrémités
sont tout à fait semblables et on
l’appelle trait sourd ou plein
(
sourd est mis par opposition à
l’instrument creux, qui résonne
quand on le frappe, l’instrument
plein ne résonne pas, il est
sourd
). De
plus les uns sont barbelés, les
autres pas on le reconnaît si on
les voit à découvert, les uns sont
fichés dans le corps de telle
façon qu’une partie de leur fer
apparaît au dehors ; d’autres sont
complètement enfoncés dans le
corps, c’est - à - dire cachés ;
de ceux - ci, rien n’apparaît au
dehors. Parmi ceux qui
apparaissent au dehors, les uns
apparaissent assez pour que cela
suffise à l’extraction ; les
autres n’apparaissent pas assez.
De tous les objets susdits, les
uns doivent être abandonnés, les
autres extraits. Et de ceux qu’il
faut abandonner, les uns doivent
être abandonnés complètement et
pour toujours et cela à cause
seulement des propos du peuple,
ainsi ceux qui sont fiché dans des
organes nobles, quand la force
vitale est complètement épuisée.
Cependant d’après la vérité, l’art
et la raison, tout ce qui se
trouve accidentellement entre les
lèvres des plaies, doit
nécessairement en être retiré.
D’autres objets doivent être
abandonnés pour quelque temps
seulement, à savoir jusqu'à ce que
le patient se soit confessé et ait
ordonné, etc. ; de ce genre sont
les objets fichés dans les organes
nobles et les régions dangereuses,
lorsque la force vitale se
maintient.
Quant au second point, c’est - à -
dire
les
instruments â l’aide desquels on
extrait les objets
fichés
dans le
corps, il faut savoir ( ... ) que
les uns sont des
tenailles :
celles -
ci sont de formes et de dimensions
diverses elles doivent en effet
être petites, moyennes, grandes,
aiguës ou très aiguës, afin de
pouvoir pénétrer dans une plaie de
proportions quelconques. Elles
doivent être très fortes, de bon
acier, dentelées en dedans, etc...
Les unes s ouvrent et se ferment
au moyen d’une vis d’autres sans
vis ; les unes et les autres sont
bien connues. Les unes sont
sourdes, les autres concaves ;
celles - ci sont les meilleures.
Il y a à cela deux raisons :
1° elles s’appliquent mieux à
l’objet saisi, et le tiennent
ainsi plus fermement ; 2° elles
n’écrasent pas la douille du trait
fiché. Sont sourdes celles qui
n’ont pas en dedans une concavité
proportionnée qui reçoive entre
ses lèvres ou ses branches
l’extrémité de l’instrument à
extraire. Les concaves sont celles
qui ont cette
concavité.
Un autre instrument est l’arc, qui
ne manque jamais son effet ;
il est fait de telle sorte qu’on
ne peut le décrire avec des mots
il extrait admirablement les dards
et les autres objets qui
apparaissent suffisamment pour les
autres, il n’est d’aucune utilité.
Les terebellae (
vrilles
) sont
les instruments avec lesquels les
cabaretiers percent leurs tonneaux
elles ont toute la même forme et
doivent être de grandeurs
différentes dans les cas où elles
conviennent, elles extraient très
bien les objets à extraire, comme
on le verra dans la suite. La
ballista (
arbalète
) est
bien connue ; elle est utile à
l’occasion.
Il est parfois nécessaire que le
chirurgien invente de sa propre
industrie, d’autres instruments
que ceux - la, suivant les besoins
, dans certains cas où les
instruments susdits ne suffisent
pas ou font défaut.
Quant au troisième point, c’est -
à - dire quant aux
membres
dans lesquels les objets sont
fichée,
il faut
savoir que les uns sont principaux
par leur noblesse, comme le coeur,
etc., d’autres sont principaux par
leurs fonctions, comme l’estomac
et le foie, etc. Ne sont pas
principaux, par exemple, la
cuisse, la main, qui
ne
sont principaux ni par leur
noblesse, ni par leurs fonctions,
puisqu’ils ne remplissent aucun
office qui soit indispensable à
l’existence du corps
humain.
A propos du quatrième
point,
La
manière d’extraire les objets
fichés dans le corps,
il faut
être attentif à deux ordres de
considérations ; 1° a
certaines considérations générales
; 2° à certaines considérations
particulières.
Au sujet des
généralités,
il y a
trois canons : 1° la manière
d’extraire les objets fichés est
une chose si ardue et si immense
qu’elle ne peut être complètement
enseignée, car tous les jours on
fait de nouvelles espèces de
traits, etc., et par conséquent il
faut trouver une nouvelle manière
de les extraire, puisque ce qui
est nouveau, demande nouvel avis
aussi faut - il au chirurgien un
prompt génie naturel ; 2°
second canon général, règle ou
enseignement qu’il faut observer
dans l’extraction des objets
fichés on les extraira le plus
légèrement et le plus rapidement
possible, en observant les règles
à observer. ; 3° troisième
canon général toutes les fois
qu’après l’extraction d’un trait
ou d’un objet semblable, l’on
prévoit une plaie grande ou petite
dans un membre noble ou dans une
région dangereuse, ou près d’une
telle région, ainsi que toutes les
fois que l’on prévoit un violent
écoulement de sang, et en général
toutes les fois qu’après une
extraction de ce genre menace un
péril évident, le chirurgien ne
doit pas pratiquer l’extraction ni
panser la plaie tant que le blessé
ne se soit confessé et n’ait
ordonné, etc.; pendant ce temps il
préparera ce qui lui est
nécessaire, il rasera les poils,
enlèvera l’armure, fera les
plumasseaux (
compresses
), etc.
Cela fait et le patient confessé,
il extraira l’objet fiché le plus
rapidement et le plus légèrement
qu’il pourra, en observant les
règles qu’il faut
observer.
Quant aux
considérations
spéciales
,
il faut être attentif à deux
choses 1° à l’extraction des
engins fichés ; 2° à l’extraction
d’autres objets morceaux de verre
et autres semblables. Le premier
cas en comporte deux : l° les
engins ne sont pas
empoisonnés ; 2° ils sont
empoisonnés. Le premier cas se
divise en deux : 1° l’engin
n’est pas barbelé ; 2° il est
barbelé. Le premier cas en
renferme deux : 1° l’engin
fiché est creux ; 2° l’engin
est massif. Le premier cas en
comporte deux : l° l’engin
est fiché dans le corps non
recouvert de l’armure ; 2°
dans le corps recouvert de
l’armure. Le premier cas en
contient deux : 1° l’objet
fiché apparaît ; 2° il est
complètement caché. Le premier cas
en renferme deux : 1° l’objet
apparaît suffisamment ; 2° il
n’apparaît pas
suffisamment.
1° Quant au premier cas, soit
la
manièred’extraire
des traits qui apparaissent
suffisamment au dehors pour
l’extraction
il faut savoir que le bois fiché,
ou bien adhère an fer et est dans
sa cavité, ou n’y adhère pas. S’il
y adhère encore, on l’extraira en
le mordant le plus près du corps
qu’il pourra être saisi et mordu
par les instruments appropriés. Si
le bois est séparé et sorti du
fer, il faut alors remplir
solidement le trou du fer avec un
morceau de bois proportionné,
parce que si le fer était vide, il
pourrait être écrasé par la forte
pression des turquoises (
tenailles
).
Ensuite on mordra avec des
turquoises et on extraira. Si les
turquoises ne suffisent pas, on
essaiera d’extraire à l’aide de
1’arc, qui ne manque pas son
effet. Si cela ne suffit pas, on
tentera de faire l’extraction avec
les grandes turquoises des
forgerons si elles ne sont pas
suffisantes, on liera fortement le
membre percé de la flèche à une
poutre solide. on tendra la corde
d’une forte arbalète, comme si
l’on voulait tirer, on attachera
fermement à cette corde
l’extrémité saillante de l’objet à
retirer, on lâchera alors la corde
de l’arbalète, comme si l’on
voulait tirer. Je n’ai vu manquer
ce moyen qu’une seule
fois.
2° Règle ou canon sur
la
manière d’extraire Les traits qui
n’apparaissent pas suffisamment
pour
l’extraction
on les extrait de la façon
suivante, en observant les règles
qu’il faut observer si rien ne s’y
oppose, on élargira la plaie
extérieure à côté du trait,
jusqu’à ce que l’objet à extraire
puisse être suffisamment mordu
avec les instruments. Si l’objet
fiché a une pointe plantée dans
quelque os autre que le crâne, il
pourra être extrait sans
élargissement de la plaie en le
faisant tourner avec des tarières,
comme on le verra plus bas, à
propos de l’extraction des traits
creux complètement
enfoncés.
3° Il faut savoir, à propos
de
L’extraction
des traits entièrement enfoncés
dans le corps,
que
les
uns peuvent et doivent être
extraits par le côté où ils sont
entrés ;
d’autres
le peuvent, mais ne le doivent pas
d’autres ne peuvent pas, mais le
doivent ; d’autres ne le peuvent
ni ne le doivent.
A - Les premiers sont ceux qui ont
une pointe fichée dans quelque os,
ainsi dans une des vertèbres, ceux
qui sont entrés par la région des
organes de la
nutrition,
ceux qui sont plantés dans l’os de
la cuisse, et autres semblables.
La manière d’extraire des objets
ainsi plantés est la suivante, que
le bois adhère au fer ou non on
comprime les parties adjacentes au
trait autant qu’on peut, pour
faire apparaître au dehors la plus
grande partie possible de l’objet
fiché ; s’il en apparaît
suffisamment, on le saisira avec
les instruments appropriés. Et si
le bois est sorti du fer, et que
celui - ci soit creux, on le
remplira avec du bois, comme il a
été dit, et on l’extraira en
observant les règles qu’il faut.
Mais si, ni par la compression
qu’on vient de dire, ni autrement,
il ne peut apparaître une partie
suffisante du trait, on enfoncera
des tenailles proportionnées à la
plaie. qui saisiront si possible
l’objet fiché, et l’extrairont.
S’il ne peut être extrait, l’on
enfoncera une tarière
proportionnée à la plaie, de façon
à la faire parvenir exactement,
peu a peu et légèrement jusqu’à
l’objet enfoncé. Lorsque le
chirurgien sentira que la tarière
pénètre dans le fer, il tournera
doucement comme s’il voulait
percer, puis plus fort, jusqu’à ce
qu’elle adhère très fortement ;
alors il tirera ou fera tirer, car
si la tarière adhère fortement,
elle n’abandonnera lamais l’objet
fiché ; aussi est - ce la
meilleure manière et qui est tout
indiquée, lorsqu’il s’agit
d’extraire des dards qui ont une
pointe enracinée dans les
os.
B -
Les
traits qui peuvent mais ne doivent
pas être retirés par la partie par
laquelle ils sont entrés et qui
sont complètement
enfoncés
, sont ceux qui sont entrés si
profondément qu’ils ont pénétré
jusqu’à la partie opposée ou
presque jusque - là. Si on les
ramenait, au lieu de les chasser
vers l’autre côté, les douleurs
seraient plus grandes et le blessé
courrait un plus grand danger.
Tels par exemple les traits qui
ont pénétré si profondément sous
la tête par l’œil, qu’ils
apparaissent suffisamment à la
partie postérieure, et ceux qui
sortent presque à travers la peau,
mais pas tout à fait, de façon a
permettre de sentir la pointe en
la palpant tels encore ceux qui
n’adhèrent a aucun os et sont
tellement enfoncés quelque part
dans le corps, qu’ils apparaissent
presque tout entiers au dehors du
côté opposé, et dont le bois
cependant adhère si fortement
qu’il pourrait servir à les
retirer par le côté où ils sont
entrés.
La manière d’extraire les traits
qui apparaissent suffisamment du
côté opposé , est de les saisir
avec des instruments et de les
tirer en observant ce qu’il faut
observer. La manière d’extraire
les dards qui n’apparaissent pas
au dehors, est d’élargir la plaie
de la chair, de trépaner ensuite
l’os et d’élargir sa plaie jusqu’à
ce que l’on puisse extraire le
dard ; on l’extraira par le
côté opposé en tirant avec des
instruments ou en poussant avec le
bois ou quelque autre objet, par
le côté où le trait est entré. Si
le propre bois du trait adhérait
encore fortement, dès qu’il en
apparaîtra une partie de l’autre
côté, on le coupera délicatement,
et on le retirera. La manière
d’extraire les traits qui ne sont
enracinés dans aucun os,
n’apparaissent pas suffisamment du
côté où ils sont entrés, et
auxquels leur bois adhère
fortement, consiste à les tirer
par le côté opposé, les pousser
par le côté où ils sont entrés, à
couper le bois, etc. Quoiqu’ils
puissent être retirés par la
partie par laquelle ils sont
entrés, ils ne le doivent
cependant pas, parce que le fer
blesserait plus en revenant que le
bois en poussant.
C -
Les
traits qui doivent et ne peuvent
pas être extraits par la partie
par laquelle ils sont
entrés,
sont
ceux qui étant complètement
enfoncés ne peuvent être saisis ,
mordus et ramenés par les
instruments ; et cependant si cela
était possible il y aurait moins
de danger à les ramener qu’à les
chasser du côté opposé ; ils ne
doivent donc pas être ramenés. La
manière de les extraire est de
faire une incision du côté opposé,
là où on sent l’objet, ou on croit
qu’il se trouve, jusqu’à ce que
l’on puisse l’extraire en
observant les règles qu’il faut
observer.
D -
Les
traits gui ne peuvent ni ne
doivent être extraits par la
partie
par
laquelle
ils sont entrés
,
sont ceux qui sont si profondément
et si complètement enfoncés qu’ils
pénètrent jusqu’à la partie
opposée ou presque, et ne peuvent
être saisis par devant du côté de
la plaie ceux dont le bois est
séparé ou auxquels il adhère si
faiblement, qu’on le séparerait en
tirant légèrement ceux qui ont
pénétré dans ou noble, de telle
sorte qu’en revenant, si cela
était possible, à travers les
organes par lesquels ils ont
passé, ils leur causeraient un
plus grand dommage que si on les
chassait de l’autre côté. La
manière d’extraire ces traits par
la partie opposée est, s’ils
apparaissent suffisamment, celle
qu’on vient de dire de même, s’ils
n’apparaissent pas suffisamment,
on procédera comme plus haut,
incisant, tirant et poussant, en
supposant toujours ce qu’il faut
supposer.
4° Quant à
la
manière d’extraire les dards
fichés dans le corps d’hommes qui
ont des armures
:ceux
seulement qui adhèrent à 1’armure,
puisque l’on a suffisamment parlé
de la manière d’extraire ceux qui
n’y adhèrent pas, il faut savoir
que les uns adhèrent fortement à
l’armure, les autres moins
fortement. De plus Ces traits, ou
apparaissent hors de l’armure ou
n’apparaissent pas. S’ils
apparaissent, c’est suffisamment
ou insuffisamment. Si c’est
suffisamment, ou bien ils sont
petits ou bien ils sont grands. —
Si donc ils sont petits,
n’adhèrent pas fortement à
l’armure et sont fichés dans des
membres non nobles, dans des
régions qui ne sont pas
dangereuses et ou on ne craint pas
de violent écoulement de sang, il
faut les extraire et enlever
immédiatement l’armure. S’ils
apparaissent suffisamment en
dehors de l’armure, s’ils sont
grands et fichés dans des membres
nobles ou dans des régions
dangereuses, et l’on redoute un
grand écoulement de sang, qu’ils
adhèrent ou non à l’armure, la
manière de procéder doit être la
suivante on préparera d’abord ce
qui est nécessaire pour la plaie,
et un armurier avec ses
instruments enlèvera prudemment et
délicatement l’armure, ou bien la
lacérera après avoir auparavant
coupé la hampe du trait, pour
qu’elle ne le gêne pas dans son
opération ensuite on retirera le
trait, en supposant ce qu’il faut
supposer. Il y a à ce procédé deux
raisons la première, la crainte
que, si on arrachait dès l’abord
le trait, il ne survienne un jet
impétueux de sang que l’armure
empêcherait d’ arrêter la seconde
raison est la crainte que le
trait, une fois arraché de la
chair, ne puisse être séparé de
l’armure, et que n’étant plus
maintenu par les tenailles et
revenant vers le corps, il ne
pénètre de nouveau dans la
première plaie, ou par suite d’un
mouvement de l’armure ne fasse une
nouvelle blessure à côté de la
première. Il peut se produire
ainsi un écoulement de sang ou une
piqûre dans la première blessure,
ou bien deux plaies au lieu d’une,
et parfois un écoulement de sang
en même temps que deux
plaies.
Si le trait n’apparaît pas
suffisamment , s’il est petit et
en dehors d’un membre noble, etc.,
on l’arrachera si cela est
possible et on enlèvera ensuite
l’armure s’il n’est pas possible
de l’extraire ainsi, on lacérera
l’armure, etc. Si l’objet est
grand et n’apparaît pas
suffisamment, on lacérera
l’armure, etc. bans le cas où le
trait n’apparaît pas hors de
l’armure ou bien il adhère à
l’armure ou bien il est enfoncé
sous elle et en est complètement
séparé s’il adhère, on lacérera
d’abord l’armure, etc. ; s’il est
enfoncé sous elle et séparé
d’elle, on enlèvera l’armure et on
extraira ensuite le
trait.
5° Il faut savoir au sujet
de
l’extraction
des traits sourds ou d’objets
semblables,
que les
uns apparaissent au dehors, les
autres pas. De ceux qui
apparaissent, ou bien le
renflement du milieu apparaît, ou
il n’apparaît pas. Pour ceux dont
le renflement médian est resté en
dehors, on les extrait facilement
avec des turquoises, en observant
ce qui est à observer, etc. Pour
ceux dont le renflement n’apparaît
pas, on les extrait facilement
s’ils adhèrent légèrement ; s’ils
adhèrent fortement, on ne les
extrait que difficilement en
élargissant la plaie, jusqu’à ce
que le renflement du milieu puisse
être saisi avec des instruments.
Quant à ceux qui n’apparaissent
pas ou sont complètement enfoncés,
on les extrait avec peine s’ils
adhèrent fortement, parce qu’il
faut élargir la plaie jusqu’à ce
que leur renflement puisse être
saisi par les instruments. S’ils
adhèrent peu, comme lorsqu’ils
sont fichés seulement dans la
chair, ils suffit alors pour les
extraire , de mordre leur pointe
avec des instruments appropriés,
en observant toutes les règles
qu’il faut observer.
6 - Quant à
l’extraction
des flèches barbelées ou à
oreilles,
ce qui
est la même chose, il faut savoir
que les unes sont fichées de façon
que l’extrémité des barbes
apparaît au dehors les autres de
telle sorte que les barbes sont
entièrement cachées et enfoncées
et que la douille du fer apparaît
au dehors sans les barbes ; il y
en a d’autres dont rien n’apparaît
au dehors. Les flèches dont les
extrémités des barbes apparaissent
au dehors, peuvent être facilement
extraites, en observant ce qu’il
faut observer, etc. De celles dont
les barbes ou le fer entier est
caché, les unes sont fixées dans
l’os, les autres pas. Pour celles
gui sont fixées dans l’os, il faut
les retirer par le côté où elles
sont entrées, en introduisant une
canule autour des barbes, et en
observant, etc. Si elles ne sont
pas fixées dans un os, on peut les
extraire de deux manières :
par le côté où elles sont entrées,
comme on vient de dire, et cela si
l’on peut introduire une canule
autour des barbes - si on ne peut
pas en introduire une, il faut
extraire la flèche par la partie
opposée en faisant une plaie
suffisante, si elle n’existait pas
auparavant, et en observant toutes
les règles ( ... ).