PRECIS D'ANTHROPOBIOLOGIE DESCRIPTIVE ET METRIQUE DU SQUELETTE  /  Paul A.Janssens † et Raoul JL. Perrot / 2006 / dernières révisions : 2014

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4 - La détermination du sexe

[Révision Raoul Perrot : 03 novembre 2012 / 11 novembre 2014]

   

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4.1 - Généralités

4.2 - Le crâne

4.2.1 - Caractères descriptifs et métriques

4.2.2 - La capacité crânienne

° Formule Lee et Pearson (1901)

° Formule T.Doro Garetto et al (1985)

4.3 - Le rachis

4.4 - La ceinture scapulaire

4.5 - Le bassin

4.5.1 - Caractères descriptifs classiques

4.5.2 - Méthode J.Bruzek (2002)

4.5.3 - Méthode R.Steckel et al (2005)

4.5.4 - Méthode Murail et al (2005)Murail

4.6 - Les os longs

4.7.- Méthode Acsadi & Nemeskeri (1970)

4.8.- Méthode Janssens & Perrot (1975)

4-9 - Iconographie

5 - Bibliographie

                                        

4.1 - Généralités

 

Le squelette entier doit être pris en considération. En effet, l'aspect général de l'individu, en place dans sa sépulture, peut déjà donner une première indication, par sa stature, la massivité ou la gracilité de ses os, l'importance des insertions musculaires. Néanmoins, là  réside déjà une cause potentielle d'erreurs : il peut s'agir d'une femme robuste, d'un homme frêle ou, encore, d'un adolescent!

Dans bien des cas, ce premier diagnostic peut cependant être confirmé par des objets trouvés dans la tombe. La remarque vaut surtout pour les cimetières mérovingiens, parfois aussi pour des nécropoles romaines : des armes - éventuellement des insignes militaires - composent les mobiliers d'homme, des grains de collier caractérisent les dotations féminines.

Une fois les résultats de ces observations préliminaires, envisagés avec prudence,  la diagnose sexuelle  pour être fiable, rend indispensable la prise en compte minutieuse des caractères anatomiques et métriques du crâne [cranium + mandibule], du bassin et des os longs. Il est bon de noter qu'à ces méthodes "classiques" s'ajoutent depuis quelques années des techniques mathématiques faisant appel à des analyses discriminantes du sexe ( Gilles & Elliot, 1962 - Howells, 1965 - Schulter-Ellis, Hayek & Schmidt, 1983, 1985, etc...).

 

4.2 - Le crâne [cranium + mandibule]

4.2.1 - Caractères descriptifs et métriques

 

cranium

Caractères descriptifs

Femme

Homme

Aspect général

petit, arrondi, contours peu ou pas anguleux, pas de chignon occipital

massif, "lourd", large, contours anguleux, chignon occipital

Insertions musculaires

moins prononcées, parfois absentes

prononcées .pe. temporales et occipitales

Zone glabellaire et arcades supra-orbitaires

peu accentuées, voire inexistantes.

très accentuées.

Rebord supérieur de l'orbite

aigu

mousse

Orbites

 étroites, rondes.

 larges, carrées

Front

arrondi, vertical

aplati, fuyant.

Bosses frontales

plutôt marquées

peu marquées

Bosses pariétales (tubera)

accentuées.

peu accentuées.

Apophyses mastoïdes

petites et graciles : elles ne dépassent pas le plan formé par les condyles occipitaux, sur lesquels le calvarium repose.

volumineuses et robustes : le crâne, posé sur un plan horizontal, s'appuie sur les apophyses mastoïdes qui dépassent le plan formé par les condyles occipitaux.

Palais

plutôt étroit.

large.

Dents

plutôt petites.

généralement massives

Arcade zygomatique [processus zvgomaticus]

la partie postérieure ne dépasse pas le méat audifif externe [meatus accusticus externus]

la partie postérieure du processus zvgomaticus dépasse le meatus en formant une crête (crista lineae temporalis).

Poids [ 39 ](1)

< 430 g

> 800 g

1- Le poids du crâne peut être comparé à celui des deux fémurs : le crâne est probablement féminin, si son poids dépasse celui des deux fémurs ; au contraire, si le poids de ces derniers excède de 30 grammes celui du crâne, le sexe sera probablement masculin.

mandibule

Aspect général

peu robuste à gracile.

robuste

Longueur totale [ 68 ]

 < 95 mm

 > 112 mm

Largeur bigoniaque [ OL ]

< 87 mm

> 103 mm

Angles goniaques

peu (ou pas) exoversés

très prononcés à exoversés.

Branche montante (ramus)

moyennement large à étroite.

large et processus coronoideus plus développé

Menton

peu saillant et arrondi

saillant et carré

Poids [ 39(1) ]

< 38 g

> 80 g

Il convient de rappeler que les poids indiqués tiennent compte de la présence des dents. Dans le cas d'un maxillaire ou d'une mandibule atteint(e) de chutes dentaires, il sera nécessaire d'ajouter  0.5 à 1.5 g  selon la dent concernée : incisives = 0.5 g ; canines et prémolaires chacune = 1 g ; molaires = 1,5 g.

 

4.2.2 - La capacité crânienne

    La capacité crânienne a toujours été considérée comme pouvant être un indicateur sexuel relativement fiable, cependant les méthodes classiques de calcul (Lee et Pearson, 1901) supposent, de connaître, au départ, le sexe, étant donné que les formules utilisées sont différentes selon ce dernier! Il s'en suit donc l' impossibilité de déduire le sexe à partir de la capacité crânienne! C'est pourquoi sont particulièrement intéressantes, les formules proposées par T.Doro Garetto ( 1985) et adaptées des travaux de Olivier et Tissier (1975).

  • Formules Lee et Pearson
  • Selon le sexe diagnostiqué et la hauteur crânienne, il existe deux formules possibles : dans tous les cas est utilisé le module longueur / largeur / hauteur (au basion ou au porion) du crâne.

    Paramètres retenus (en cm) : entre [] est indiqué le n° de référence (Martin) .

      • longueur maximum [1]
      • largeur maximum [8]
      • hauteur basion-bregma [17]
      • hauteur porion-bregma [20]

     

Sexe

hauteur cranienne

Formule

Féminin

basion-bregma

812 + [0.000156 ([1] x [8] x [17])]

porion-bregma

296.4 + [0.000375 ([1] x [8] x [20])]

Masculin

basion-bregma

524.6+ [0.000266 ([1] x [8] x [17])]

porion-bregma

359.34 + [0.000365 ([1] x [8] x [20])]

  • Formules  T.Doro Garetto
  • Par rapport aux formules de Lee et Pearson, celles (au nombre de 14) proposées par T.Doro Garetto et collègues (1985) offrent un double avantage :

    • elles sont indépendantes du sexe, par contre elles permettent de l'établir selon la répartition suivante : tout crâne dont la capacité est inférieure ou égale à 1200-1300cc est féminin, masculin si supérieur à 1400cc..
    • il est possible de calculer la capacité de crânes incomplets.

    Paramètres retenus (en cm, sauf [23] à exprimer en mm):

 

Paramètres

Formules

1

0.425 ([1] x [8] x [17]) ± 65 cc

2

0.3882 ([1] x [8] x [17]) + 122.6 cc ± 132 cc

3

0.3993 ([1] x [8] x [20]) + 278 cc ± 143 cc

4

0.4039 ([1] x [8] x hauteur porion-vertex) + 238.6 cc ± 132 cc

5

0.4151 ([1] x [22a]) + 342.7 cc ± 135 cc

6

0.4225 ([1] x [8] x hauteur calotte sur le plan nasion-inion) + 342.7 cc ± 135 cc

7

0.3884 ([8] x [17] x nasion-opisthocranion) + 141.4 cc ± 134 cc

8

0.4074 ([8] x [20] x nasion-opisthocranion )  + 254.2 cc ± 139 cc

9

0.4111 ([8] x nasion-opisthocranion x hauteur porion-vertex ) + 233.6 cc ± 136 cc

10

0.4212 ([8] x [22a] x nasion-opisthocranion) + 341.6 cc ± 139 cc

11

0.4240 ([8] x nasion-opisthocranion x hauteur calotte sur le plan nasion-inion) + 289.6 cc ± 140 cc

12

0.5471 ([8] x lambda-glabelle x hauteur calotte sur le plan lambda-glabelle) + 528.7 cc ± 170 cc

13

0.5541 ([8] x lambda-nasion x hauteur calotte sur le plan lambda-nasion) + 440.4 cc ± 168 cc

14

7.696 x [23] - 2540.6 ± 131 cc

 

4.3 - Le rachis

 

Paramètres

 n° paramètres

 féminin si inférieur à

 masculin si supérieur à

Atlas

diam transv max

OL2

70 mm

80 mm

Axis

diam transv max

M2

41 mm

60 mm

Sacrum

poids

 

70 g

125 g

 

4.4 - La ceinture scapulaire

 

Paramètres

n° paramètres

féminin si inférieur à

masculin si supérieur

Clavicule

longueur maximum

1

138 mm

150 mm

largeur acromiale

OL

20.5 mm

25.5 mm

périmétre au milieu

6

32 mm

36 mm

poids

 

18 g

20 g

Scapula

hauteur

1

144 mm

157 mm

largeur

2

93.6 mm

106 mm

largeur de la cavité

13

26 mm

29 mm

longueur totale épine

7

128 mm

141 mm

poids

 

38.5 g

61.5 g

 

4.5 - Le bassin

Caractères

Femme

Homme

Aspect d'ensemble

gracile, donnant l'impression d'être bas et large avec des insertions musculaires peu marquées.

robuste, donnant l'impression d'être haut et étroit avec des insertions musculaires accentuées.

Aile iliaque

très fine et transparente

épaisse et opaque

Pubis

corps [ fig.1]

rectangulaire.

triangulaire.

branche inférieure ( branche ischiopubienne)[ fig.2]

concave vers le bas.

rectiligne à convexe vers le bas.

symphyse pubienne

basse

haute

angle sous-pubien [ fig.3]

grand, ouvert (arcus pelvis ± 110°).

petit, aigu (angulus pelvis ± 70°).

Ischions

divergents.

convergents

Trou obturateur (foramen obturatorium)

triangulaire et petit, rebords aigus (PL 15 e).

plutôt ovalaire et grand, rebords mousses (P. 15).

Acetabulum = cotyle

petit et étroit

grand et large

Détroit supérieur

large et ovalaire.

étroit et triangulaire, l'angle de sommet se présente en avant.

Epine sciatique (spina ischiadica)

pointue (PL 15, A, g).

aplatie (PL 15, A, 0-

    Largeur cotylo-sciatique [ OL4]

relativement étroite

 relativement large

Caractères

Femme

Homme

Surface préauriculaire

 [ fig.4]

développement

important

faible

sulcus praeauricularis [GP= «groove of pregnancy»]

bien marqué

absent à peu marqué

tuberculum musculum piriformis

absent à peu marqué

bien marqué

sulcus paraglenoidalis [GL = «groove of the ligament»]

absent à peu marqué

bien marqué

 Grande échancrure sciatique [ fig.5]

ouverte en U

étroite en V

Arc composé : arc antérieur surface auriculaire / arc antérieur grande échancrure sciatique [ fig.6]

les deux arcs sont séparés = courbe double

les deux arcs ne forment qu'une courbe

Margo inferior ossis coxae

[ fig.7]

 

bord inférieur

éversion externe

vertical

morphologie de la partie médiane du ramus ischio-pubien [ fig.8]

étroite, gracile

large, robuste

crista phallica

absente à peu marquée

bien marquée

Rapport ischio-pubien [ fig.9]

longueur pubis > longueur ischion

longueur pubis < longueur ischion

D'après J.Bruzek, 2002.

 

    4.5.3 - Méthode R.Steckel et al (2005)   

        

    Comme J.Bruzek, Richard Steckel et al, 2005 (pp.19-25, pdf) utilise une méthode composite regroupant ici :

    • les Recommandations pour la détermination [de l'âge et] du sexe proposées par D.Ferembach et le Groupe de travail des anthropologues européens (1977, 1979)

    Classiquement est utilisé le côté gauche mais on peut lui substituer le droit en cas d'os gauche incomplet ou absent. La méthode n'est pas applicable aux individus pré-pubères.

    6 caractères sont retenus :

    1. concavité de la branche ischio-pubienne [ fig.2]
    2. angle sous- pubien  [ fig.3
    3. aspect du ramus ischio-pubien [ fig.8]
    4. arc ventral sous-pubien [ fig.1]
    5. arc composé [fig.6
    6. ouverture de la grande échancrure [ fig.17]

    Pour les 5 premiers caractères la variabilité descriptive est répartie en 9 possibilités, auxquelles les auteurs attribuent une valeur allant de 1 [caractère franchement masculin] à 9 [caractère franchement féminin], en passant par 2, 3 et 4 [caractère  de moins en moins masculin], 5 [caractère sexuellement neutre] et 6, 7 et 8 [caractère de plus en plus féminin ].

    L'ouverture de la grande échancrure est codifiée selon la méthodologie Acsàdi et Nemeskeri,  malheureusement il n'y a pas concordance entre les deux techniques : chez ces derniers auteurs 5 valeurs (algébriques) seulement sont prises en compte, la plus forte étant celle masculine!

     

    4.5.4 - Méthode Murail et al (2005)  

     

    P. Murail et al (2005) proposent un nouvel outil de Diagnose Sexuelle Probabiliste (DSP) basé sur les données métriques de l'os coxal, à partir d'un échantillon intégrant la variabilité mondiale (2040 os coxaux adultes provenant de 12 échantillons de référence). Les mesures utilisées sont des mesures standard, publiées auparavant, elles doivent être exprimées en millimètres.

     

    • DSP est un outil de diagnose sexuelle qui utilise le principe de l'analyse discriminante et affiche la probabilité individuelle d'appartenir au groupe féminin ou masculin d'un spécimen donné, en comparant les données métriques de l'os coxal à un échantillon de référence mondial (voir l'article cité ci-dessous).
    • DSP fonctionne sous système Windows® et nécessite une version 2000 ou plus récente d'Excel®. Les images et le texte sont optimisés pour une résolution 1024 x 768. En raison du chargement d'images, le temps d'ouverture du fichier peut être long. Le logiciel est téléchargeable à l'adresse : http://www.pacea.u-bordeauxl .fr/publication/dspvl html
    • DSP calcule la probabilité à partir d'un nombre minimum de quatre variables, mais plus le nombre de variables est important, plus grande est la possibilité d'obtenir une probabilité significative ( 0.95). Dix variables sont disponibles, réparties en deux groupes. Le premier (huit premières variables) comprend les variables à fort pouvoir discriminant (dans un ordre décroissant). Elles doivent être utilisées en priorité. Les deux autres variables (SIS et VEAC) sont des variables de secours, généralement bien représentées en contexte archéologique, à n'utiliser que si le nombre minimum de quatre variables n'est pas atteint à partir des huit premières :

     

 

    • les Auteurs  insistent sur la nécessité de respecter le seuil de 0.95 pour déterminer le sexe d'un spécimen, afin de garantir la fiabilité de la diagnose sexuelle :

 

4.6 - Les os longs

 

Paramètres / indices

n° paramètres

 féminin si inférieur à

masculin si supérieur à

Humérus

longueur maximum

1

280 mm

330 mm

Indice deltoïdien

  KP x100/ 7

<  104 <

poids

 

73 g

110g

Radius

longueur maximum

1

215 mm

250 mm

longueur physiologique

2

200 mm

235 mm

poids

 

24 g

34.5 g

Ulna

longueur maximum

1

230 mm

265 mm

longueur physiologique

2

205 mm

240 mm

poids

 

31.5 g

41.5 g

Fémur

longueur en position

2

390 mm

460 mm

diam verticale tête

18

43.5 mm

44.5 mm

largeur épi distale

21

74 mm

76 mm

Indice de robusticité

( 6+ 7) x 100/ 2

11

12

poids

 

209 g

375 g

Tibia

longueur maximum

1a

320 mm

380 mm

poids

 

156 g

234 g

 

 

4.7.- Méthode Acsadi & Nemeskeri (1970)

 

La méthode d' Acsàdi et Nemeskeri (1970) se base sur le dimorphisme sexuel dont l'appréciation reste cependant subjective. 30 caractères sexuels ( 22 principaux et 8 secondaires) ont été pris en compte, par exemple en ce qui concerne  le crâne : le contour général,  la zone glabellaire, le  rebord orbitaire supérieur, le frontal, la zone iniaque, les impressions nuchales, les apophyses mastoïdes. Pour chaque caractère la variabilité descriptive est répartie en 5 possibilités, auxquelles les auteurs attribuent une valeur algébrique allant de -2 [caractère hyper féminin] à +2 [caractère hyper masculin], en passant par -1[caractère  féminin], 0 [caractère sexuellement neutre] et +1 [caractère masculin]. A chaque caractère, est attribué, en outre, le coefficient 1 ou 2  correspondant à son dimorphisme sexuel : le caractère coefficienté 2 aura donc une plus grande importance dans la diagnose sexuelle que celui coefficienté 1.

Sur un plan pratique on examine tous les caractères considérés comme marqueurs sexuels, en leur attribuant la valeur (-2, -1, 0, +1 ou +2 ). La valeur retenue est multipliée par le coefficient 1 ou 2 correspondant au caractère. On fait ensuite la somme algébrique totale des valeurs sexuelles, que l'on divise par la la somme des coefficients, le résultat obtenu, précédé du signe + ou -, indique le sexe à retenir. Si la valeur est positive, le sexe sera masculin; une valeur négative indiquera le sexe féminin. Il est compréhensible que les valeurs nulles ou  proches de zéro (p.e. ± 0.4) sont à considérer comme une détermination incertaine du sexe.

  

Caractères  

Coeff.

hyperféminin [-2]

féminin [-1]

neutre [0]

masculin [+1]

hypermasculin [+ 2]

1

Proéminences frontale et pariétale

1

marquées

moyennes

modérées

indistinctes

absentes

2

Glabelle, arcades sourciliaires [ fig.10]

2

lisses

légèrement délimitées

délimitées

marquées/arquées

massives /proéminentes

3

Apophyses mastoïdes [ fig.11]

 2

très petite

petite

moyenne

 forte

très forte

4

Protubérance occipitale externe [ fig.12]

 2

lisse

à peine visible

faible

marquée

massive

5

Ecaille occipitale

 1

lisse

léger tracé arqué des lignes nuchales

lignes visibles et crêtes occipitales évidentes

lignes visibles et crêtes occipitales marquées

 lignes et crêtes occipitales à surface rugueuse

6

Bord supraorbitaire et forme de l'orbite [ fig.13]

  2

bord très tranchant /circulaire

 bord  tranchant /circulaire

 intermédiaires

bord légèrement arrondi / légèrement quadrangulaire

bord arrondi / quadrangulaire

7

Arcade zygomatique

 1

très mince

mince

moyenne

épaisse

très épaisse

8

Surface des os malaires

 1

très basse et lisse

basse et lisse

moyennement élevée et délimitée

élevée et bien délimitée

 très élevée et délimitée

9

Corps mandibulaire (au niveau de M2)

 1

très mince

mince

moyenne

épais

très épais

 10

 Protubérance mentonière ( trigonum mentale )[ fig.14]

  2

arrondie, lisse

médiale, peu délimitée

médiale,  délimitée

saillante, en forme de T inversé

protubérance bi-latérale

 11

 Angle mandibulaire [ fig.15]

 1

arrondi

ébauche d'une saillie

saillie relativement nette

saillie marquée

saillie fortement marquée / angle goniaque exoversé

 12

 Condyle mandibulaire ( caput mandibulae )

 1

très petit

petit

moyennement développé

grand

très grand

 13

 Grand bassin

 1

très bas, large

bas, large

intermédiaire

haut, étroit

très haut et très étroit

 14

 Détroit supérieur

 1

très large,  ovalaire

large, ovalaire

moyennement large, circulaire

étroit, forme de coeur

très étroit, forme de coeur

 15

 Angle symphysaire[ fig.16]

  2

 >100°

 >90°

 75°

 <60°

 <45°

 16

 Trou obturateur

 1

triangulaire, bord tranchant

 triangulaire

 intermédiaire

 ovalaire, bord arrondi

 17

 Grande échancrure sciatique [ fig.17]

 2

très large, peu profonde, forme de U

large, plus profonde, forme de U étroit

moins large, profonde, forme tendant vers le V

fermée, profonde, forme de V  marqué

très fermée et profonde, forme de V bien marqué

 18

 Indice ischio-pubien

 2

 X-106

105-96

95-90

89-80

 79-X

 19

 Indice cotylo-sciatique

 2

 X-99

100-121

122-129

130-149

150-X

 20

 Sacrum

 1

très large, très bas

large, bas

étroit, de hauteur moyenne

étroit, haut

très étroit, très haut

 21

 Tête fémorale(diamètre sagittal)[mm]

  2

 X-41

 41.5-43

43.5-44.5

45-47

47.5-X

 22

 Pilastre (l inea aspera )

 1

absente

faiblement marquée, délimitée seulement du côté latéral

moyennement marquée, délimitée des deux côtés

étroite, haute

très étroite, très haute                          

  Acsàdi et Nemeskeri, en complément des 22 caractères précédents, en utilisent parfois 8 autres, que nous nous contenterons de signaler ici : (23) la capacité crânienne / (24) l'épaisseur de la boîte crânienne / (25) le caractère général du crâne / (26) la clavicule / (27)  l'omoplate / (28) le sternum / (29) le caractère général des os du corps / (30) la taille.   

 

4.8.- Méthode Janssens & Perrot (1975)

 

Nous avons retenu 54 caractères à valeur sexuelle, en utilisant une technique simplifiée, dérivée de celle d'Acsadi et Nemeskeri. Nous avons, en effet, regroupés en une seule classe les caratères féminins [-2 et -1] et ceux masculins [+2 et +1], la colonne intermédiaire [0] n'apparaît plus dans le tableau, par contre la valeur "0" ne disparait pas dans la diagnose sexuelle : en effet si le caractère examiné s'avère être intermédiaire entre -1 et +1, la cotation 0 lui sera alors attribuée. La méthode de calcul est identique, par ailleurs à la méthode originale : la valeur retenue est multipliée par le coefficient 1 ou 2 correspondant au caractère ; on fait ensuite la somme algébrique totale des valeurs sexuelles, que l'on divise par la somme des coefficients, le résultat obtenu, précédé du signe + ou -, indique le sexe à retenir.

 

      

Coeff.

     féminin [-1]                            

masculin [+1]

Crâne

Contour général

1

régulier et arrondi

irrégulier et anguleux

Zone glabellaire

2

aplatie

saillante

Rebord orbitaire sup.

2

aigu et tranchant

non aigu et mousse

Frontal

1

bombé, arrondi et vertical

aplati et incliné

Zone iniaque

2

non saillante

saillante

Impressions nuchales

1

absentes à peu marquées

très marquées

Apophyses mastoïdes

2

très petites et nettement AU DESSUS du plan des condyles occipitaux

longues et nettement AU DESSOUS du plan des condyles occipitaux

Rainures digastriques

2

 peu profondes

 profondes

Poids

1

< 430 g

> 800 g

Mandibule

Contour général

1

 arrondi

 anguleux

Longueur totale

1

< 95 mm

>112 mm

Largeur bigoniaque

2

< 87 mm

> 103 mm

Menton

2

 arrondi et non saillant

 saillant et carré

Gonion

2

 non exoversé

 exoversé

Poids

1

< 38 g

> 80 g

Atlas

Diam transv max

2

< 70 mm

> 80 mm

Axis

Diam transv max

2

< 41 mm

> 60 mm

Sacrum

Poids

1

< 70 g

>125 g

Clavicule

Longueur maximum

2

< 138 mm

>150 mm

Largeur acromiale

1

< 20.5 mm

> 25.5 mm

Périmétre au milieu

1

< 32 mm

> 36 mm

Ind.robustesse

2

< 23

> 24

Poids

1

< 18 g

> 20 g

Scapula

Hauteur

2

< 144 mm

>157 mm

Largeur

2

< 93.6 mm

>106 mm

Larg. cavité glénoïde

2

< 26 mm

>29 mm

Longueur totale épine

1

< 128 mm

>141 mm

Poids

1

< 38.5 g

> 61.5 g

Humérus

Longueur maximum

2

< 280 mm

> 330 mm

Indice deltoïdien

2

<  104 <

Indice de robustesse

2

< 19

> 20

Poids

1

< 73 g

> 110g

Radius

Longueur maximum

2

< 215 mm

> 250 mm

Longueur physiologique

1

< 200 mm

> 235 mm

Poids

1

< 24 g

> 34.5 g

Ulna

Longueur maximum

2

< 230 mm

> 265 mm

Longueur physiologique

1

< 205 mm

> 240 mm

Poids

1

< 31.5 g

> 41.5 g

Os coxal

Aile iliaque

1

fine et transparente

épaisse et opaque

Trou obturateur

1

triangulaire avec rebord interne aigu

ovalaire avec rebord interne mousse

Grande éch. sciatique

2

très ouverte en forme de U

très fermée en forme de V

Ouv. grande éch. sciatique

2

> 50

  <  40

Largeur cotylo-sciatique

2

  < 35

> 55

Ind. ischio-pubien

2

> 95

> 90

Ind.cotylo-sciatique

2

< 121

> 130

Fémur

Longueur en position

2

< 390 mm

> 460 mm

Diam vertical tête

2

< 43.5 mm

> 44.5 mm

Largeur épi distale

2

< 74 mm

> 76 mm

Ligne âpre

1

absente à peu marquée

marquée à très marquée

Indice pilastrique

2

< 105

> 115

Indice de robusticité

2

< 11

> 12

Poids

1

< 209 g

> 375 g

Tibia

Longueur maximum

2

< 32 0 mm

> 380 mm

Poids

1

< 156 g

> 234 g

4.9 - Iconographie

Fig. 1 - Dimorphisme sexuel de l'arc ventral du pubis (R.Steckel et coll, 2005, p.21)

 


 

 

à gauche : forme féminine typique :

corps du pubis rectangulaire avec une crête osseuse bien marquée sur la face pubienne ventrale

 

 à droite : forme masculine typique :

corps du pubis rectangulaire avec un bord étroit

 

Fig. 2 -Dimorphisme sexuel de la branche ischio -pubienne (R.Steckel et coll, 2005, p.20)


 

à gauche : forme féminine typique :

la branche ischiopubienne est concave vers le bas.

 

à droite : forme masculine typique :

la  branche ischiopubienne est rectiligne

 

  

Fig. 3 -Dimorphisme sexuel de l'angle sous-pubien   (R.Steckel et coll, 2005, p.20)


 

à gauche : forme féminine typique :

l'angle sous-pubien est grand, ouvert ( ± 110°).

 

à droite : forme masculine typique :

l'angle sous-pubien est petit, aigu (± 70°).

 

 

 

Fig. 4 - Surface préauriculaire (J.Bruzek,2002, p.160)

 

as = surface auriculaire

pg = sillon préauriculaire [ sulcus preauricularis (GP = «groove

of   pregnancy»)]

t = tubercule priforme [tuberculum musculum piriformis ]

sn = grande échancrure sciatique


à gauche : forme féminine typique : f-f-f

  1. surface préauriculaire large = f
  2. sillon préauriculaire [ pg] bien marqué = f
  3. tubercule priforme [ t] absent = f

à droite : forme masculine typique : m-m-m

  1. surface préauriculaire étroite = m
  2. sillon préauriculaire [ pg] absent = m
  3. tubercule priforme [ t] bien marqué = m

en bas : 4 formes intermédiaires. A noter, en particulier [schéma m-m-i]  la présence d'un sillon paraglénoïde [sulcus paraglenoidalis (GL = «groove of the ligament»)] bien marqué entre la surface auriculaire et le tubercule piriforme peu marqué d'où le "i" (sexuellement indéterminé)

 

 

Fig. 5 - Grande échancrure sciatique  ( J.Bruzek,2002, p.161)

 

as = surface auriculaire

sn = grande échancrure sciatique

A = sommet de l'épine iliaque postéro-inférieure

A' = sommet du tubercule piriforme

D = point le plus profond de la grande échancrure

C = projection orthogonale de D sur A'B (AB)

CD = profondeur de la grande échancrure

AB (A'B) = ouverture de la grande échancrure *

A'P (AP) = droite parallèle à CD


à gauche : forme féminine typique : f-f-f

  1. AC (A')  = ou  > CB  = f
  2. grande échancrure très symétrique = f
  3.  courbe A'D (AD) ne coupant pas A'P (AP) = f

à droite : forme masculine typique : m-m-m

  1. AC (A')  < CB = m
  2. grande échancrure dissymétrique = m
  3.  courbe A'D (AD)  coupant A'P (AP) = m

* A noter que cette ouverture de la grande échancrure est différente de  la hauteur de la grande échancrure sciatique , avec laquelle elle ne doit pas être confondue.

 

 

 

Fig. 6 - Dimorphisme sexuel de l'arc composé

 

[schémas du haut et texte d'après J.Bruzek,2002, p.161 

   schémas du bas d'après  R.Steckel et coll, 2005, p.24]

 

 

as = surface auriculaire

sn = grande échancrure sciatique

(1) = arc antérieur grande échancrure sciatique

(2) = arc antérieur surface auriculaire 

 

 


 

 

 à gauche : forme féminine typique :

 les deux arcs sont séparés = courbe double

 

 

 à droite : forme masculine typique :

 les deux arcs forment une courbe unique

 

 

 

Fig. 7 - Bord inférieur de l'os coxal (J.Bruzek,2002, p.162)  

(cf. également Fig. 8 d'après R.Steckel et coll, 2005,p.21)

 

pus = symphyse pubienne

cp = crête phallique (crista phallica)

itu = tubérosité ischiatique 

 


 à gauche : forme féminine typique :

  1. éversion externe du ramus ischio-pubien = f
  2. crête phallique absente = f
  3. gracilité d'ensemble des os = f

 à droite : forme masculine typique :

  1. ramus ischio-pubien vertical = m
  2. crête phallique présente = m
  3. robustesse d'ensemble des os = m  

 


 

en bas : 4 formes intermédiaires. A remarquer que la crête phallique ne permet pas de diagnostiquer le sexe masculin  si elle est présente mais peu marquée : c'est le cas pour f-i-f et m-i-m.

 

 

 

Fig. 8  - Dimorphisme sexuel du ramus ischiopubien (R.Steckel et coll, 2005,p.21)

 

à gauche : forme féminine typique :

gracilité du ramus ischio-pubien au contact de la symphyse pubienne qui se prolonge par une crête médiane

 

 

 à droite : forme masculine typique :

 robustesse du ramus ischio-pubien sans crête médiane

 

Fig. 9 - Rapport ischio-pubien (J.Bruzek,2002,p.163)  

pu = pubis

is = ischion 

 


 à gauche : forme féminine typique :

 longueur pubis > longueur ischion

 

 à droite : forme masculine typique :

 longueur pubis < longueur ischion

 

Diagnose sexuelle d'après Acsadi et Nemeskeri

Fig.10 - Caractère n° 2 : Glabelle, arcades sourciliaires

Fig.11 - Caractère n° 3 Apophyses mastoïdes

Fig.12 -  Caractère n° 4 Protubérance occipitale externe

Fig.13 -  Caractère n° 6 Bord supraorbitaire et forme de l'orbite

Fig.14 - Caractère n° 10  Protubérance mentonière ( trigonum mentale )

Fig.15 - Caractère n° 11 Angle mandibulaire

Fig.16 - Caractère n° 15  Angle symphysaire

Fig.17 - Caractère n° 17  Grande échancrure sciatique

  

5 - Bibliographie

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