PRECIS D'ANTHROPOBIOLOGIE DESCRIPTIVE ET METRIQUE DU SQUELETTE  

 

Paul A.Janssens † et Raoul Perrot / 2006-2007 / dernières révisions : 2014

 

[ Retour page de couverture et Sommaire ]   [ Retour page d'accueil du site]  

      

1 - Les instruments

 

 

   [Navigation dans le chapitre]

Généralités

pied à coulisse

compas d'épaisseur

craniophores

craniophore cubique  

craniophore de Mollison

dioptrographe cubique

mandibulomètre

planchette ostéométrique

torsiomètre de Janssens

ruban métrique

balance

autres instruments                           

 

   

Généralités

L'examen anthropométrique somatologique et ostéologique nécessite l'emploi d'un certain nombre d'instruments de précision, vendus par des firrnes spécialisées. En ce qui nous concerne, nous utilisons depuis une quarantaine d'années, les instuments GPM, commercialisés par la firme SiberHegner, de Zurich :

    SiberHegner & Co.Ltd.

    P.O.Box 888,

    8034 Zurich, Suisse.

    Tél.+41 1 3867 272 Fax+41 1 3867 282

    e.mail  : info@dksh.com

Ces instruments de précision, à la diffusion presque confidentielle, sont évidemment coûteux et on est amené, à faire un choix en fonction des crédits [personnels ou de fonctionnement] dont on dispose! Seuls seront donc mentionnés les instruments possédés par le laboratoire de Lyon,  à savoir ceux que nous avons considérés comme  indispensables : pour les autres, qui seront simplement signalés voire même ignorés, nous renvoyons le lecteur intéressé au  catalogue des instruments GPM [dont sont extraites les photos présentées ici : les numéros correspondent aux références des instruments] téléchargeable directement à www.dksh.com.

A ces instruments achetés nous ajoutons un appareil non commercialisé : le torsiomètre de Janssens.

Pied à coulisse [catalogue SiberHegner / fig.104]

 

Appelé également compas-glissière, cet appareil d'une longueur de 15 à 25 cm, possède un vernier, au 1/10mm et est indispensable pour prendre les largeurs(=diamètres) de cavités telles : orbite, ouverture nasale, foramen magnum, etc mais également les diamètres diaphysaires des os longs ou les hauteurs ( nasale, faciale, etc.).

 

Les pieds à coulisse anthropologiques étant chers, ils peuvent être aisément remplacés par ceux vendus dans les quincailleries, qui pour un prix modique, permettent de prendre toutes les mesures anthropométriques classiques.

Compas d'épaisseur .[catalogue SiberHegner / fig.106-108]

Cet instrument, encore appelé compas de courbure, compas céphalique ou céphalométre, représente l'instrument type de l'anthropologue! Il faut noter  que le pelvimètre des gynéco-obstétriciens en est très proche et, en cas de besoin, peut le remplacer.

Ainsi que son nom de céphalométre l'indique, cet instrument  sert préférentiellement à prendre les mesures au niveau de la tête (du vivant ou du cadavre) mais également au niveau du crâne. En fait il existe deux modèles, celui pour la somatologie, possède des branches à bout arrondi ou olive, alors que pour celui destiné à l'ostéologie, elles sont a  pointe sèche. Par ailleurs chacun des deux modèles offre deux écartements possibles des branches : 0-300 mm ou 0-600 mm.

En ce qui concerne donc le crâne, c'est avec le compas céphalique que sont prises, en particulier, longueur maximum du crâne, largeur maximum du crâne pour le neurocrâne,  largeur bizygomatique pour le splanchnocrâne, largeur bicondylienne et largeur bigoniaque pour la mandibule, etc...

Crâniophores

On en distingue deux : le crâniophore cubique et le crâniophore de Mollison.  Ils sont indispensables l'un et l'autre. Leur caractéristique commune est de posséder un système de fixation du crâne étudié.                              

  • Crâniophore cubique [catalogue SiberHegner / fig.201]
  • L'appareil se présente sous forme d'un cube à arêtes métalliques dont les 6 faces sont vides : un dispositif pivotant fixe le crâne au niveau du trou occipital. De plus un système à trois vis permet d'orienter le crâne dans les trois directions de l'espace :  chacune des normae pourra donc être dessinée avec le dioptrographe cubique, complément indispensable du crâniophore cubique.

  • Crâniophore de Mollison [catalogue SiberHegner / fig.208 (209/210)]
  • Cet appareil ingénieux permet de mesurer  la hauteur poro-bregmatique  : le crâne étant maintenu par deux tiges métalliques, au niveau des porions, on descend une réglette graduée jusqu'à son contact avec le bregma, la hauteur  est alors directement lue.

Dioptrographe cubique [catalogue SiberHegner / fig.211]

Cet instrument que l'on doit à l'anthropologue allemand R.Martin, est le complément indispensable du crâniophore cubique. Sur l'un des côtés de  ce dernier, on installe un plateau en bois, pouvant se rabattre, au repos, le long du crâniophore. Sur le plateau est fixée une feuille de dessins, où un crayon dessine exactement ce que l'observateur regarde dans un œilleton de visée (dioptre + réticule). Crayon et œilleton sont solidaires d'un parralélogramme déformable dont le principe est exactement celui des pantographes du 19 ème siècle ; en fonction de sa position il est possible de choisir l' échelle du dessin parmi les 5 proposées : 1/3, 1/2, 1,  x 2 ou x 3. Comme on le verra, la réalisation du diagramme sagittal fait privilégier l'échelle 1.

Mandibulomètre [catalogue SiberHegner / fig.218]

Cet instrument est spécifique de la mandibule :  il permet de prendre les  largeurs bicondylienne et bigoniaque, la longeur totale de la mandibule  ainsi que l' angle mandibulaire (ou goniaque).

 

C'est un instrument facile à construire soi-même. Sur le milieu d'une planchette horizontale, nous montons une planchette transversale pivotante et fixons un rapporteur au bord latéral de la première. Ce rapporteur indiquera l'angle mandibulaire, si l'on presse les capitae des deux rami ascendantes contre la planche pivotante, jusqu'à ce qu'ils forment un seul plan avec les bords postérieurs de l'os déposé sur la planche horizontale. En collant du papier millimétré sur la planche horizontale, nous pouvons aussi mesurer la longueur de la mandibule, après redressement vertical de la planchette pivotante.

Planche ostéométrique  

Cet appareil est destiné à la  mesure des longueurs et des angles des os longs [ cf. post-crâne]

 

Cet instrument peut également être fabriqué par l'anthropologue. Il se compose d'une planche de 65 cm de longueur et de 25 cm de largeur, couverte entièrement de papier millimétré. Sur deux bords (de longueur différente), nous fixons des planchettes verticales, hautes de 8 cm et de longueur .correspondante. Le point zéro doit se trouver dans l'angle. Il nous faut encore un petit bloc de profil triangulaire, large de 4 cm, haut de 5 et long de 15 cm. Si nous voulons mesurer un os long, une de ses épiphyses touchera la petite planchette verticale; au moyen du petit bloc-tampon nous «tâtons» l'épiphyse opposée, tout en lisant la valeur obtenue: la base de ce bloc doit coïncider avec l'une des lignes transversales du papier millimétré de la planche horizontale.Pour mesurer des angles de certains os longs ou courts, nous prenons deux carreaux en verre, sur lesquels nous avons tracé une ligne droite à l'encre de Chine. Ces carreaux étant placés sur les deux planchettes verticales, suivant les techniques indiquées (voir chapitre III, 1), l'angle peut être mesuré à l'aide d'un rapporteur. L'œil de l'examinateur doit évidemment se trouver au-dessus des points ou axes indiqués: la position exacte sera indiquée par le reflet de l'œil dans le carreau, pendant la prise de mesure .

 

Torsiomètre de Janssens

Cet  appareil baptisé torsiomètre, dont  la conception est dûe à P.A. Janssens ( 1966), s'inspire du parallélographe commercial mais son utilisation est nettement  facilitée. Comme le nom l'indique, il permet de  mesurer les angles de torsion des os longs (et éventuellement du talus). L'os à examiner (fémur par exemple) est serré, au niveau de la diaphyse, par une pince fixée au milieu d'une tige métallique, elle même, surélevée. L'os est parallèle à la tige et les deux extrémités de celle-ci portent chacune un disque double, exécuté en plastique transparent et composé de deux éléments de diamètre légèrement différent. Le plus petit est fixe et divisé en deux par une ligne diamétrale - horizontale qui est le niveau zéro de référence ; l'autre, également divisé en deux par une ligne diamétrale - horizontale, est gradué en degrés [on peut utiliser deux rapporteurs reliés par leur base et formant 360°) et pivote sur son centre. De chaque côté, on installe le niveau zéro de la plaque mobile, de manière à le faire coïncider avec l'axe de l'épiphyse de l'os (indiqué à la description de la prise des angles de torsion: voir plus loin). Les valeurs angulaires de l'intersection des deux niveaux zéro des plaques mobiles et fixes des deux éléments seront soit additionnées, si les angles se trouvent respectivement au-dessus et au-dessous du niveau zéro fixe, sinon soustraites (l'angle le plus petit, du plus grand), si ces angles se trouvent du même côté du niveau zéro fixe.

[dessin Bert Janssens]

Janssens PA (1966). Le torsiomètre. Bull Soc Roy Belge Anthrop Préhis, 76:25-27.

Ruban métrique

Il permet de prendre les courbures ( par exemple la courbe médiane-sagittale),les circonférences ( circonférence horizontale du crâne), ainsi que les périmètres diaphysaires. Les modèles à enroulement automatique sont faciles à trouver. Les meilleurs sont en acier mince, mais ils sont fragiles. D'autres, fabriqués en toiles enduites, doivent être contrôlés régulièrement afin de détecter une éventuelle élongation.

Balance

Elle sert à prendre certains poids : en particulier celui du crâne. Il est à noter que ce paramètre est devenu singulièrement obsolète.

Autres instruments

Pour d'autres instruments utiles mais non indispensables tels goniomètre, palatomètre, pachymètre, orbitomètre et compas de coordonnées ou parallélomètre de Schultz (outil de choix pour mesurer la hauteur de la grande échancrure sciatique) nous renvoyons le lecteur au catalogue en ligne.

 

 

 

 

 

 

 

 

  [ Retour navigation dans le chapitre]        

Page révisée le 06/11/2014